ne point apercevoir, en un pareil moment, Joseph Rouletabille, si la pi��ce n'avait ��t�� si petite. De toute ��vidence, il n'��tait point l��. Qu'est-ce que cela signifiait? Mathilde l'avait d��j�� r��clam�� deux fois et M. Robert Darzac me pria de l'aller chercher, ce que je fis; mais je rentrai dans la sacristie sans lui; je ne l'avais pas trouv��.
?Voil�� qui est bizarre, fit M. Darzac, et tout �� fait inexplicable. ��tes-vous bien s?r d'avoir regard�� partout? Il sera dans quelque coin, �� r��ver.
-- Je l'ai cherch�� partout et je l'ai appel��?, r��pliquai-je.
Mais M. Darzac ne s'en tint point �� ce que je lui disais. Il voulut faire lui-m��me le tour de l'��glise. Tout de m��me, il fut plus heureux que moi, car il apprit d'un mendiant qui se tenait sous le porche avec sa timbale qu'un jeune homme qui ne pouvait ��tre, en effet, que Rouletabille ��tait sorti de l'��glise quelques minutes auparavant et s'��tait ��loign�� dans un fiacre. Quand il rapporta cette nouvelle �� sa femme, celle-ci en parut pein��e au- del�� de toute expression. Elle m'appela et me dit:
?Mon cher Monsieur Sainclair, vous savez que nous prenons le train dans deux heures �� la gare de Lyon; cherchez-moi notre petit ami et amenez-le moi, et dites-lui que sa conduite inexplicable m'inqui��te beaucoup...
-- Comptez sur moi?, fis-je...
Et je me mis �� la chasse de Rouletabille sur-le-champ. Mais je revins bredouille �� la gare de Lyon. Ni chez lui, ni au journal, ni au caf�� du Barreau o�� les n��cessit��s de son m��tier le for?aient souvent de se trouver �� cette heure du jour, je ne pus mettre la main sur lui. Aucun de ses camarades ne put me dire o�� j'aurais quelque chance de le rencontrer. Je vous laisse �� penser combien tristement je fus accueilli sur le quai de la gare. M. Darzac ��tait navr��; mais, comme il avait �� s'occuper de l'installation des voyageurs, car le professeur Stangerson, qui se rendait �� Menton, chez les Rance, accompagnait les nouveaux mari��s jusqu'�� Dijon, cependant que ceux-ci continuaient leur voyage par Culoz et le Mont-Cenis, il me pria d'annoncer cette mauvaise nouvelle �� sa femme. Je fis la triste commission en ajoutant que Rouletabille viendrait sans doute avant le d��part du train. Aux premiers mots que je lui dis de cela, Mathilde se prit �� pleurer doucement, et elle secoua la t��te:
?Non! Non!... c'est fini!... Il ne viendra plus!...?
Et elle monta dans son wagon...
C'est alors que l'insupportable Brignolles, voyant l'��moi de la nouvelle mari��e, ne put s'emp��cher de r��p��ter encore �� ma?tre Andr�� Hesse, qui, du reste, le fit taire fort malhonn��tement, comme il le m��ritait: ?Regardez donc! Regardez donc!... je vous dis qu'elle a encore ses yeux de folle!... Ah! Robert a eu tort... il aurait mieux fait d'attendre!? Je vois encore Brignolles disant cela, et je me rappelle le sentiment d'horreur que, dans le moment m��me, il m'inspira. Il ne faisait point de doute pour moi depuis longtemps que ce Brignolles ��tait un m��chant homme, et surtout un jaloux, et qu'il ne pardonnait point �� son parent le service que celui-ci lui avait rendu en le casant dans un poste tout �� fait subalterne. Il avait la mine jaune et les traits longs, tir��s de haut en bas. Tout en lui paraissait amertume, et tout en lui ��tait long. Il avait une longue taille, de longs bras, de longues jambes et une longue t��te. Cependant �� cette r��gle de longueur, il fallait faire une exception pour les pieds et pour les mains. Il avait les extr��mit��s petites et presque ��l��gantes. Ayant ��t�� si brusquement morig��n�� pour ses m��chants propos par le jeune avocat, Brignolles en con?ut une imm��diate rancune et quitta la gare apr��s avoir pr��sent�� ses civilit��s aux ��poux. Du moins je crus qu'il quitta la gare, car je ne le vis plus.
Nous avions encore trois minutes avant le d��part du train. Nous esp��rions encore en l'arriv��e de Rouletabille, et nous examinions tous le quai, pensant voir enfin surgir dans la troupe hative des voyageurs en retard la figure sympathique de notre jeune ami. Comment se faisait-il qu'il n'appar?t point, selon sa coutume et sa mani��re, bousculant tout et tous, ne se pr��occupant point des protestations et des cris qui signalaient ordinairement son passage dans une foule o�� il se montrait toujours plus press�� que les autres? Que faisait-il?... D��j�� on fermait les porti��res; on en entendait le claquement brutal... Et puis ce furent les br��ves invitations des employ��s... ?En voiture! Messieurs!... en voiture!...? quelques galopades derni��res... le coup de sifflet aigu qui commandait le d��part... puis la clameur enrou��e de la locomotive, et le convoi se mit en marche... Mais pas de Rouletabille!... Nous en ��tions si tristes et, aussi, tellement ��tonn��s, que nous restions sur le quai �� regarder Mme Darzac sans penser ��
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