Le grillon du foyer
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Title: Le grillon du foyer
Author: Charles Dickens
Translator: Am��d��e Chaillot
Release Date: June 7, 2005 [EBook #16020]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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Charles Dickens
LE GRILLON DU FOYER
HISTOIRE FANTASTIQUE D'UN INT��RIEUR DOMESTIQUE
Publication en 1845 Traduction par Am��d��e Chaillot
Table des mati��res
CHAPITRE I. Premier cri. CHAPITRE II Second Cri. CHAPITRE III Troisi��me Cri.
�� LORD JEFFREY
Cette histoire est d��di��e
avec
l'affection et l'attachement de son ami
L'AUTEUR
CHAPITRE I.
Premier cri.
La Bouilloire fit entendre son premier cri! Ne me dites pas ce que mistress Peerybingle disait. Je le sais mieux qu'elle. Mistress Peerybingle peut laisser croire jusqu'�� la fin des temps qu'elle ne saurait dire lequel des deux commen?a �� crier; mais moi je dis que c'est la Bouilloire. Je dois le savoir, j'esp��re! La Bouilloire commen?a cinq bonnes minutes, �� la petite horloge de Hollande qui ��tait dans un coin, avant que le grillon poussat le premier cri.
Comme si, vraiment, le petit faucheur plac�� en haut de l'horloge n'avait pas fauch�� au moins un demi arpent de pr��, abattant une herbe imaginaire avec sa faux lanc��e de droite �� gauche, avant que le Grillon f?t chorus avec la Bouilloire!
Je ne suis pas d'un caract��re absolu; tout le monde le sait. Je ne voudrais pas mettre mon opinion en opposition avec celle de mistress Peerybingle, si je n'��tais pas s?r, positivement s?r de ce que je dis. Mais ceci est une question de fait. Et le fait est que la Bouilloire se mit �� chanter au moins cinq minutes avant que le Grillon donnat signe de vie. Contredisez-moi, et je le dirai dix fois.
Laissez-moi narrer exactement ce qui se passa. C'est ce que j'aurais fait tout d'abord, si ce n'��tait pas par cette simple consid��ration que, si j'ai une histoire �� raconter, il faut que je commence par le commencement, et comment est-il possible de commencer par le commencement, sans commencer par la Bouilloire?
Il para?t qu'il y avait une sorte de d��fi, un assaut de talent, vous comprenez, entre la Bouilloire et le grillon. Et voici quelle en fut l'occasion.
Mistress Peerybingle ��tait sortie un peu avant la nuit close, et les talons cercl��s en fer de ses patins laissaient sur le pav�� humide de la cour de nombreuses figures dont la premi��re proposition d'Euclide donne la d��monstration. Elle ��tait sortie pour aller remplir la Bouilloire au r��servoir. Elle rentra, sans ses patins; c'��tait facile �� voir, car ses patins ��taient tr��s hauts, et elle ��tait fort petite. Elle mit la Bouilloire au feu, et en la mettant, elle perdit patience; car il lui tomba de l'eau sur les pieds et l'eau ��tait froide, et puis elle tenait �� la propret�� de ses bas.
De plus cette Bouilloire ��tait obstin��e et impatiente; elle ne se laissait pas ais��ment arranger au feu. Elle chancelait, comme si elle ��tait ivre, elle s'y tenait de travers, une vraie idiote de bouilloire. Elle ��tait d'humeur querelleuse; elle sifflait et crachait sur le feu d'un air morose. Pour comble de m��saventure, le couvercle, r��sistant aux doigts engourdis de mistress Peerybingle, se pla?a dessus dessous, et ensuite, avec une ing��nieuse opiniatret�� digne d'une meilleure cause, il se mit de c?t�� et tomba au fond de la bouilloire. Un vaisseau �� trois ponts coul�� bas n'aurait pas fait la moiti�� autant de r��sistance pour ��tre remis �� flot que ce couvercle pour se laisser rep��cher.
M��me avec son couvercle, la bouilloire conservait un air sombre et ent��t��, pr��sentant sa poign��e comme par d��fi, et ��claboussant par moquerie la main de mistress Peerybingle, comme si elle lui e?t dit:? je ne veux pas bouillir. Rien ne m'y forcera.
Mais mistress Peerybingle, �� qui la bonne humeur ��tait revenue, frotta ses petites mains l'une contre l'autre, et s'assit devant la Bouilloire en riant. En m��me temps, la flamme brilla et ��claira de ses clart��s vacillantes le petit faucheur, qui semblait immobile devant son palais mauresque, comme si la flamme seule ��tait en mouvement.
Et pourtant il se mouvait, deux fois par seconde, avec la plus grande r��gularit��. Mais ses efforts ��taient effrayants �� voir quand l'heure allait sonner, et lorsqu'un coucou, paraissant �� la porte du palais, poussa six fois un cri semblable �� celui d'un spectre, le faucheur s'agita en fr��missant et ses jambes flageolaient comme si un fil de fer les lui e?t tiraill��es.
Ce ne fut que lorsqu'un mouvement violent et un grand bruit de poids et de cordages se fut tout �� fait
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