Le Voyage De Monsieur Perrichon | Page 5

Eugene Labiche and Edouard Martin
a pleur��...
JOSEPH.--Qui ?a, mon commandant?...
LE COMMANDANT.--Eh parbleu! elle! Anita!
JOSEPH.--Vous vous r��concilierez avec elle, mon commandant!
LE COMMANDANT.--Jamais!
JOSEPH.--?a fera la huiti��me fois.
LE COMMANDANT.--Allons, c'est bien[5]! donne-moi ma valise, et ��cris-moi �� Gen��ve... demain ou ce soir! bon jour!
JOSEPH.--Bon voyage, mon commandant! (A part.) Il sera revenu avant huit jours! O les femmes!... et les hommes!... (Il sort.--Le Commandant va prendre son billet et entre dans la salle d'attente.)

ACTE I, SC��NE VIII
MADAME PERRICHON, HENRIETTE, puis PERRICHON, UN FACTEUR
MADAME PERRICHON, se levant avec sa fille.--Je suis lasse d'��tre assise!
PERRICHON, entrant en courant.--Enfin! c'est fini! j'ai mon bulletin[1]! je suis enregistr��!
MADAME PERRICHON.--Ce n'est pas malheureux[2]!
LE FACTEUR, poussant son chariot vide, �� Perrichon.--Monsieur... n'oubliez pas le facteur, s'il vous pla?t...
PERRICHON.--Ah! oui... Attendez... (Se concertant avec sa femme et sa fille.) Qu'est-ce qu'il faut lui donner �� celui-l��, dix sous?...
MADAME PERRICHON.--Quinze.
HENRIETTE.--Vingt.
PERRICHON.--Allons... va pour[3] vingt sous! (Les lui donnant.) Tenez, mon gar?on.
LE FACTEUR.--Merci, monsieur! (Il sort.)
MADAME PERRICHON.--Entrons-nous?
PERRICHON.--Un instant... Henriette, prends ton carnet et ��cris.
MADAME PERRICHON.--D��j��!
PERRICHON, dictant.--D��penses: fiacre, deux francs... chemin de fer, cent soixante-douze francs cinq centimes... facteur, un franc.
HENRIETTE.--C'est fait.
PERRICHON.--Attends! impression[4]!
MADAME PERRICHON, �� part.--Il est insupportable!
PERRICHON, dictant.--Adieu, France... reine des nations! (S'interrompant.) Eh bien! et mon panama?... je l'aurai laiss��[5] aux bagages! (Il veut courir.)
MADAME PERRICHON.--Mais non, le voici!
PERRICHON.--Ah! oui. (Dictant.) Adieu, France! reine des nations[6]! (On entend la cloche et l'on voit accourir plusieurs voyageurs.)
MADAME PERRICHON.--Le signal! tu vas nous faire manquer le convoi!
PERRICHON.--Entrons, nous finirons cela plus tard! (L'employ�� l'arr��te �� la barri��re pour voir les billets, Perrichon querelle sa femme, et sa fille finit par trouver les billets dans sa[7] poche. Ils entrent dans la salle d'attente.)

ACTE I, SC��NE IX
ARMAND, DANIEL, puis PERRICHON
Daniel, qui vient de prendre son billet, est heurt�� par Armand qui veut prendre le sien
ARMAND.--Prenez donc garde!
DANIEL.--Faites attention vous-m��me!
ARMAND.--Daniel!
DANIEL.--Armand!
ARMAND.--Vous partez?
DANIEL.--A l'instant! et vous?
ARMAND.--Moi aussi!
DANIEL.--C'est charmant! nous ferons route ensemble! j'ai des cigares de premi��re classe... et o�� allez-vous?
ARMAND.--Ma foi, mon cher ami, je n'en sais rien encore.
DANIEL.--Tiens! c'est bizarre! ni moi non plus! J'ai pris un billet jusqu'�� Lyon.
ARMAND.--Vraiment? moi aussi! je me dispose �� suivre une demoiselle charmante.
DANIEL.--Tiens! moi aussi.
ARMAND.--La fille d'un carrossier!
DANIEL.--Perrichon?
ARMAND.--Perrichon!
DANIEL.--C'est la m��me!
ARMAND.--Mais je l'aime, mon cher Daniel.
DANIEL.--Je l'aime ��galement, mon cher Armand.
ARMAND.--Je veux l'��pouser!
DANIEL.--Moi, je veux la demander en mariage... ce qui est �� peu pr��s la m��me chose.
ARMAND.--Mais nous ne pouvons l'��pouser tous les deux!
DANIEL.--En France, c'est d��fendu.
ARMAND.--Que faire?
DANIEL.--C'est bien simple! puisque nous sommes sur le marchepied du wagon, continuons gaiement notre voyage... cherchons �� plaire... �� nous faire aimer[1], chacun de notre c?t��!
ARMAND, riant.--Alors, c'est un concours!... un tournoi!...
DANIEL.--Une lutte loyale... et amicale... Si vous ��tes vainqueur... je m'inclinerai... si je l'emporte, vous ne me tiendrez pas rancune! Est-ce dit?
ARMAND.--Soit! j'accepte.
DANIEL.--La main, avant la bataille?
ARMAND.--Et la main apr��s. (Ils se donnent la main.)
PERRICHON, entrant en courant, �� la cantonade.--Je te dis que j'ai le temps!
DANIEL.--Tiens! notre beau-p��re!
PERRICHON, �� la marchande de livres.--Madame, je voudrais un livre pour ma femme et ma fille... un livre qui ne parle ni de galanterie, ni d'argent, ni de politique, ni de mariage, ni de mort.
DANIEL, �� part.--Robinson Cruso��!
LA MARCHANDE.--Monsieur, j'ai votre affaire[2]. (Elle lui remet un volume.)
PERRICHON, lisant.--Les Bords de la Sa?ne[3]: deux francs! (Payant.) Vous me jurez qu'il n'y a pas de b��tises[4] l��-dedans? (On entend la cloche.) Ah diable! Bonjour, madame. (Il sort en courant.)
ARMAND.--Suivons-le!
DANIEL.--Suivons! C'est ��gal[5], je voudrais bien savoir o�� nous allons?... (On voit courir plusieurs voyageurs.--Tableau[6].)

ACTE DEUXI��ME
Un int��rieur d'auberge au Montanvert[1], pr��s de la mer de Glace.--Au fond, �� droite, porte d'entr��e; au fond, �� gauche, fen��tre; vue de montagnes couvertes de neige; �� gauche, porte et chemin��e haute. --Table; �� droite, table o�� est le livre des voyageurs, et porte.
SC��NE PREMI��RE
ARMAND, DANIEL, L'AUBERGISTE, UN GUIDE
Daniel et Armand sont assis �� une table et d��jeunent
L'AUBERGISTE.--Ces messieurs[2] prendront-ils autre chose?
DANIEL.--Tout �� l'heure... du caf��.
ARMAND.--Faites manger le guide; apr��s, nous partirons pour la mer de Glace.
L'AUBERGISTE.--Venez, guide. (Il sort, suivi du guide, par la droite.)
DANIEL.--Eh bien! mon cher Armand?
ARMAND.--Eh bien! mon cher Daniel?
DANIEL.--Les op��rations[3] sont engag��es, nous avons commenc�� l'attaque.
ARMAND.--Notre premier soin a ��t�� de nous introduire dans le m��me wagon[4] que la famille Perrichon; le papa avait d��j�� mis sa calotte.
DANIEL.--Nous les avons bombard��s de pr��venances, de petits soins[5].
ARMAND.--Vous avez pr��t�� votre journal �� monsieur Perrichon, qui a dormi dessus... En ��change, il vous a offert les Bords de la Sa?ne... un livre avec des images.
DANIEL.--Et vous, �� partir de Dijon[6], vous avez tenu un store dont la m��canique[7] ��tait d��rang��e; ?a a d? vous fatiguer.
ARMAND.--Oui, mais la maman m'a combl�� de pastilles de chocolat.
DANIEL.--Gourmand!... vous vous ��tes fait nourrir[8].
ARMAND.--A Lyon, nous descendons au m��me h?tel...
DANIEL.--Et le papa, en nous retrouvant, s'��crie: Ah! quel heureux hasard!...
ARMAND.--A Gen��ve, m��me rencontre... impr��vue...
DANIEL.--A Chamouny[9], m��me situation; et le Perrichon de s'��crier toujours: Ah! quel heureux hasard!...
ARMAND.--Hier soir, vous apprenez que la famille se dispose �� venir voir la mer de Glace, et vous venez me chercher dans ma
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