L'alouette du casque, by Eug��ne Sue
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Title: L'alouette du casque Victoria, la m��re des camps
Author: Eug��ne Sue
Release Date: October 10, 2005 [EBook #16851]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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Eug��ne Sue
L'ALOUETTE DU CASQUE
ou
Victoria la m��re des camps.
(1866)
Ce roman fait partie du tome III des Myst��res du peuple ou l'Histoire d'une famille de prol��taires �� travers les ages
Table des mati��res
CHAPITRE PREMIER CHAPITRE II CHAPITRE III CHAPITRE IV CHAPITRE V
CHAPITRE PREMIER
Moi, descendant de Jo?l, le brenn de la tribu de Karnak; moi, Scanvoch, redevenu libre par le courage de mon p��re Ralf et les vaillantes insurrections gauloises, arm��es de si��cles en si��cle, j'��cris ceci deux cent soixante-quatre ans apr��s que mon a?eule Genevi��ve, femme de Fergan, a vu mourir, en Jud��e, sur le Calvaire, J��sus de Nazareth.
J'��cris ceci cent trente-quatre ans apr��s que Gomer, fils de Judica?l et petit-fils de Fergan, esclave comme son p��re et son grand-p��re, ��crivait �� son fils M��d��rik qu'il n'avait �� ajouter que le monotone r��cit de sa vie d'esclave �� l'histoire de notre famille.
M��d��rik, mon a?eul, n'a rien ajout�� non plus �� notre l��gende; son fils Justin y avait fait seulement tracer ces mots par une main ��trang��re:
?Mon p��re M��d��rik est mort esclave, combattant, comme Enfant du Gui, pour la libert�� de la Gaule. Moi, son fils Justin, colon du fisc, mais non plus esclave, j'ai fait consigner ceci sur les parchemins de notre famille; je les transmettrai fid��lement �� mon fils Aurel, ainsi que la faucille d'or, la clochette d'airain, le morceau de collier de fer et la petite croix d'argent, que j'ai pu conserver.?
Aurel, fils de Justin, colon comme son p��re, n'a pas ��t�� plus lettr�� que lui; une main ��trang��re avait aussi trac�� ces mots �� la suite de notre l��gende:
?Ralf, fils d'Aurel, le colon, s'est battu pour l'ind��pendance de son pays; Ralf, devenu tout �� fait libre par la force des armes gauloises, a ��t�� aussi oblig�� de prier un ami de tracer ces mots sur nos parchemins pour y constater la mort de son p��re Aurel. Mon fils Scanvoch, plus heureux que moi, pourra, sans recourir �� une main ��trang��re, ��crire dans nos r��cits de famille la date de ma mort, �� moi, Ralf, le premier homme de la descendance de Jo?l, le brenn de la tribu Karnak, qui ait reconquis une enti��re libert��.?
Moi, donc, Scanvoch, fils d'Aurel, j'ai effac�� de notre l��gende et r��cit moi-m��me les lignes pr��c��dentes, jadis trac��es par la main d'autrui, qui mentionnaient la mort et les noms des nos a?eux, Justin, Aurel, Ralf. Ces trois g��n��rations remontaient �� M��d��rik, fils de Gomer, lequel ��tait fils de Judica?l et petit-fils de Fergan, dont la femme Genevi��ve a vu mettre �� mort, en Jud��e, J��zus de Nazareth, il y a aujourd'hui deux cent soixante-quatre ans.
Mon p��re Ralf m'a aussi remis nos saintes reliques �� nous:
La petite faucille d'or de notre a?eule H��na, la vierge de l'?le de S��n;
La clochette d'airain laiss��e par notre a?eul Guilhern, le seul survivant des n?tres �� la grande bataille de Vannes; jour funeste, duquel a dat�� l'asservissement de la Gaule par C��sar, il y a aujourd'hui trois cent vingt ans;
Le collier de fer, signe de la cruelle servitude de notre a?eul Sylvest;
La petite croix d'argent que nous a l��gu��e notre a?eule Genevi��ve, t��moin de la mort de J��sus de Nazareth.
Ces r��cits, ces reliques, je te les l��guerai apr��s moi, mon petit A?lguen, fils de ma bien-aim��e femme Ell��n, qui t'as mis au monde il y a aujourd'hui quatre ans.
C'est ce beau jour, anniversaire de ta naissance, que je choisis, comme un jour d'un heureux augure, mon enfant, afin de commencer, pour toi et pour notre descendance, le r��cit de ma vie, selon le dernier voeu de notre a?eul Jo?l, le brenn de la tribu Karnak.
Tu t'attristeras, mon enfant, quand tu verras par ces r��cits que, depuis la mort de Jo?l jusqu'�� celle de mon arri��re-grand-p��re Justin, sept g��n��rations, entends-tu? sept g��n��rations!... ont ��t�� soumises �� un horrible esclavage; mais ton coeur s'all��gera lorsque tu apprendras que mon bisa?eul et mon a?eul ��taient, d'esclaves, devenus colons attach��s �� la terre des Gaules, condition encore servile, mais beaucoup sup��rieure �� l'esclavage; mon p��re �� moi, redevenu libre grace aux redoutables insurrections des Enfants du Gui, m'a l��gu�� la libert��, ce bien le plus pr��cieux de tous; je te le l��guerai aussi.
Notre ch��re patrie a donc, �� force de
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