La vie et la mort du roi Richard
II, by
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Title: La vie et la mort du roi Richard II
Author: William Shakespeare
Translator: François Pierre Guillaume Guizot
Release Date: May 2, 2007 [EBook #21277]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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II ***
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Note du transcripteur.
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======== Ce document est tiré de:
OEUVRES COMPLÈTES DE SHAKSPEARE
TRADUCTION DE M. GUIZOT
NOUVELLE ÉDITION ENTIÈREMENT REVUE AVEC UNE
ÉTUDE SUR SHAKSPEARE DES NOTICES SUR CHAQUE PIÈCE
ET DES NOTES
Volume 6 Le marchand de Venise Les joyeuses Bourgeoises de
Windsor Le roi Jean La vie et la mort du roi Richard II Henri IV (1re
partie)
PARIS A LA LIBRAIRIE ACADÉMIQUE DIDIER ET Cie,
LIBRAIRES-ÉDITEURS 35, QUAI DES AUGUSTINS 1862
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LA VIE ET LA MORT DU ROI RICHARD II
TRAGÉDIE
NOTICE SUR LA VIE ET LA MORT DU ROI RICHARD II
A mesure que Shakspeare avance vers les temps modernes de l'histoire
de son pays, les chroniques sur lesquelles il s'appuie concourent plus
exactement avec l'histoire véritable; et déjà, dans la Vie et la Mort de
Richard II, les détails que lui fournit Hollinshed s'écartent peu des
données historiques parvenues jusqu'à nous avec une certaine
authenticité. A l'exception du personnage de la reine, pure invention du
poëte, et abstraction faite du désordre que met dans la chronologie la
négligence de Shakspeare à conserver aux événements leurs distances
respectives, les faits contenus dans cette tragédie ne diffèrent en rien
des récits historiques, si ce n'est sur le genre de mort qu'on fit subir à
Richard. Hollinshed, qui a copié d'autres chroniqueurs, à donné à
Shakspeare la relation qu'il a suivie; mais l'opinion la plus
vraisemblable, et qui s'accorde le mieux avec le soin qu'on eut
d'exposer publiquement Richard après sa mort, c'est qu'on le fit mourir
de faim. Cette attention à sauver du moins les apparences matérielles
du crime dont on s'inquiétait peu d'éviter le soupçon, commençait à
s'introduire dans la féroce politique du temps; et Richard lui-même
avait fait étouffer entre des matelas le duc de Glocester qu'il tenait
prisonnier à Calais, publiant ensuite qu'il était mort d'une attaque
d'apoplexie. Outre le penchant de Shakspeare à suivre fidèlement le
guide historique qu'il avait une fois adopté, cette version lui permettait
de conserver au caractère de Bolingbroke l'intérêt qu'il a répandu sur lui
dans les les deux parties de Henri IV. Le choix entre différentes
versions est d'ailleurs le droit le moins contesté et le moins contestable
des auteurs dramatiques.
La tragédie de Richard II est donc, généralement parlant, assez
conforme à l'histoire; et la manière dont le poëte a représenté la
déposition de Richard et l'avénement au trône de Henri de Lancastre
paraît singulièrement d'accord avec ce que dit Hume au sujet de cet
avénement: «Il (Henri IV) devint roi, sans que personne pût dire
comment ni pourquoi.» Mais il faut être, comme l'était Hume, tout à
fait étranger au spectacle des révolutions, pour être embarrassé à dire
comment et pourquoi le duc de Lancastre, après avoir agi quelque
temps au nom du roi qu'il tenait prisonnier, se mit sans aucune peine à
sa place. Shakspeare n'a pas cru nécessaire de l'expliquer: Richard est
parti de Flintcastle avec le nom de roi à la suite de Bolingbroke; nous le
revoyons signant sa propre déposition. Le poëte ne nous indique en
aucune manière ce qui s'est passé; mais pour ne pas deviner comment
s'est accomplie la chute de Richard, il faudrait que nous eussions bien
mal compris ce qui nous a été présenté du spectacle de ses premières
disgrâces: la conversation du jardinier avec ses garçons en complète le
tableau en nous révélant leur effet sur l'opinion. C'est un trait de l'art de
Shakspeare pour nous faire assister à toutes les parties de l'événement;
il nous transporte toujours là où il frappe ses coups les plus décisifs,
tandis que loin de nos yeux l'action poursuit son cours, et se contente de
nous retrouver toujours au but.
Bien que cette tragédie ait été intitulée la Vie et la Mort de Richard II,
elle ne comprend que les deux dernières années de ce prince, et ne
contient qu'un seul événement, celui de sa chute, catastrophe à laquelle
tout marche dès le début de la pièce. Cet événement a été considéré
sous différentes faces, et une anecdote assez
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