doutait qu��un crime n��e?t ��t�� commis.
Ce n����tait pas tout: le roi Charles, particuli��rement, avait mis �� ce mariage, qui non seulement r��tablissait la paix dans son royaume, mais encore attirait �� Paris les principaux huguenots de France, une persistance qui ressemblait �� de l��ent��tement. Comme les deux fianc��s appartenaient, l��un �� la religion catholique, l��autre �� la religion r��form��e, on avait ��t�� oblig�� de s��adresser pour la dispense �� Gr��goire XIII, qui tenait alors le si��ge de Rome. La dispense tardait, et ce retard inqui��tait fort la feue reine de Navarre; elle avait un jour exprim�� �� Charles IX ses craintes que cette dispense n��arrivat point, ce �� quoi le roi avait r��pondu:
-- N��ayez souci, ma bonne tante, je vous honore plus que le pape, et aime plus ma soeur que je ne le crains. Je ne suis pas huguenot, mais je ne suis pas sot non plus, et si monsieur le pape fait trop la b��te, je prendrai moi-m��me Margot par la main, et je la m��nerai ��pouser votre fils en plein pr��che.
Ces paroles s����taient r��pandues du Louvre dans la ville, et, tout en r��jouissant fort les huguenots, avaient consid��rablement donn�� �� penser aux catholiques, qui se demandaient tout bas si le roi les trahissait r��ellement, ou bien ne jouait pas quelque com��die qui aurait un beau matin ou un beau soir son d��nouement inattendu.
C����tait vis-��-vis de l��amiral de Coligny surtout, qui depuis cinq ou six ans faisait une guerre acharn��e au roi, que la conduite de Charles IX paraissait inexplicable: apr��s avoir mis sa t��te �� prix �� cent cinquante mille ��cus d��or, le roi ne jurait plus que par lui, l��appelant son p��re et d��clarant tout haut qu��il allait confier d��sormais �� lui seul la conduite de la guerre; c��est au point que Catherine de M��dicis, elle-m��me, qui jusqu��alors avait r��gl�� les actions, les volont��s et jusqu��aux d��sirs du jeune prince, paraissait commencer �� s��inqui��ter tout de bon, et ce n����tait pas sans sujet, car, dans un moment d����panchement Charles IX avait dit �� l��amiral �� propos de la guerre de Flandre:
-- Mon p��re, il y a encore une chose en ceci �� laquelle il faut bien prendre garde: c��est que la reine m��re, qui veut mettre le nez partout comme vous savez, ne connaisse rien de cette entreprise; que nous la tenions si secr��te qu��elle n��y voie goutte, car, brouillonne comme je la connais, elle nous gaterait tout.
Or, tout sage et exp��riment�� qu��il ��tait, Coligny n��avait pu tenir secr��te une si enti��re confiance; et quoiqu��il f?t arriv�� �� Paris avec de grands soup?ons, quoique �� son d��part de Chatillon une paysanne se f?t jet��e �� ses pieds, en criant: ?Oh! monsieur, notre bon ma?tre, n��allez pas �� Paris, car si vous y allez vous mourrez, vous et tous ceux qui iront avec vous?; ces soup?ons s����taient peu �� peu ��teints dans son coeur et dans celui de T��ligny, son gendre, auquel le roi de son c?t�� faisait de grandes amiti��s, l��appelant son fr��re comme il appelait l��amiral son p��re, et le tutoyant, ainsi qu��il faisait pour ses meilleurs amis.
Les huguenots, �� part quelques esprits chagrins et d��fiants, ��taient donc enti��rement rassur��s: la mort de la reine de Navarre passait pour avoir ��t�� caus��e par une pleur��sie, et les vastes salles du Louvre s����taient emplies de tous ces braves protestants auxquels le mariage de leur jeune chef Henri promettait un retour de fortune bien inesp��r��. L��amiral de Coligny, La Rochefoucault, le prince de Cond�� fils, T��ligny, enfin tous les principaux du parti, triomphaient de voir tout-puissants au Louvre et si bien venus �� Paris ceux-l�� m��mes que trois mois auparavant le roi Charles et la reine Catherine voulaient faire pendre �� des potences plus hautes que celles des assassins. Il n��y avait que le mar��chal de Montmorency que l��on cherchait vainement parmi tous ses fr��res, car aucune promesse n��avait pu le s��duire, aucun semblant n��avait pu le tromper, et il restait retir�� en son chateau de l��Isle-Adam, donnant pour excuse de sa retraite la douleur que lui causait encore la mort de son p��re le conn��table Anne de Montmorency, tu�� d��un coup de pistolet par Robert Stuart, �� la bataille de Saint-Denis. Mais comme cet ��v��nement ��tait arriv�� depuis plus de trois ans et que la sensibilit�� ��tait une vertu assez peu �� la mode �� cette ��poque, on n��avait cru de ce deuil prolong�� outre mesure que ce qu��on avait bien voulu en croire.
Au reste, tout donnait tort au mar��chal de Montmorency; le roi, la reine, le duc d��Anjou et le duc d��Alen?on faisaient �� merveille les honneurs de la royale f��te.
Le duc d��Anjou recevait des huguenots eux-m��mes des compliments bien m��rit��s sur les deux batailles de Jarnac et de Moncontour, qu��il avait gagn��es avant d��avoir atteint l��age de dix-huit ans, plus pr��coce en cela que
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