La philosophie sociale dans le theatre dIbsen | Page 5

Ossip-Lourie
de Brand, il ne veut, pas rester pharmacien, son ame aspire vers d'autres rives....
En 1850, il entre �� l'Universit�� de Christiania. En compagnie de Bjornstjerne-Bjornson, Jonas Lie, Vinje,--tous devenus plus tard c��l��bres--il suivit, pendant cinq mois le cours de Helmberg. Dans sa po��sie le vieux Helmberg Bjornstjerne-Bjornson parle aussi de son camarade d'��cole: ?Pale, sec et excit��, Ibsen est assis cachant sa figure dans sa longue barbe noire.?
Les ��tudes n'allaient pas trop bien. (Ce n'est que plus tard qu'Ibsen re?ut, honoris causa, le titre de docteur en philosophie, dont l'auteur de l'Ennemi du peuple est tr��s fier). L'��tude ne suffit pas pour d��velopper les germes du talent original, c'est la vie enti��re qu'il faut, une vie de combats, de souffrances et d'��preuves.
Ibsen lisait Shakespeare, Schiller, Goethe, mais le livre qui eut �� cette ��poque une grande influence sur lui fut Catilina de Salluste. La figure de Catilina se grava dans son esprit, ��veilla en lui une profonde sympathie pour les r��volt��s. Il fit une pi��ce portant ce nom et le 26 septembre 1850 il la vit repr��sent��e sur la sc��ne. La critique fut s��v��re. Et pourtant un ��loge bien pes�� et sinc��re est souvent plus utile �� une nature d��licate que la plus juste des critiques.
En 1851 Ibsen, Bjornstjerne-Bjornson et Vinje entreprirent, avec un programme tr��s lib��ral, la publication d'une revue hebdomadaire: Andrimmer qui disparut au bout de neuf mois. C'est dans cette revue que furent publi��es les premi��res po��sies d'Henrik Ibsen, une ��pop��e: Helge Hundingsbane et une pi��ce satirique Norma.
?Je me rappelle si nettement, comme si cela venait de s'accomplir, Le soir o�� je vis dans la feuille mes premiers vers imprim��s, Assis dans ma tanni��re, lan?ant des spirales de fum��e, Je r��vais, je songeais, joyeux dans mon bonheur?.[2]
La m��me ann��e le jeune dramaturge fut nomm�� r��gisseur g��n��ral du th��atre de Bergen qui venait d'��tre fond�� par Ole Bull, c��l��bre violoniste norv��gien. Il occupa cette place jusqu'en 1857 et devint alors directeur du th��atre de Christiania qui fit faillite en 1862. C'est Bjornson qui le rempla?a �� Bergen.
Egalement en 1857, Ibsen ��pousa Susanne Daae Thoresen, fille du pasteur de Bergen et de madame Magdalena Thoresen, femme de lettres, d'origine danoise, dont les ouvrages sont tr��s connus en Scandinavie, notamment Studenten (Etudiants) et un grand drame Kristtoffer Valkendorff.
Ce fut un mariage d'inclination. L'auteur de la Com��die de l'Amour aima comme on aime quand on n'aime qu'une seule fois, et d'un sentiment dont n'est capable qu'une grande ame.
Madame Henrik Ibsen est une femme sup��rieure. Elle prend �� l'oeuvre de son mari un tr��s grand int��r��t et elle y est pour beaucoup. C'est elle qui inspire la cr��ation de ces femmes fortes et ind��pendantes qui peuplent les pi��ces d'Ibsen. Elle est la premi��re personne �� laquelle son mari communique ses pens��es et lit ses drames. Elle aime �� les discuter. Le grand dramaturge a compris combien il gagne �� laisser la parole libre �� sa compagne et il lui en sait gr��. Dans son volume de po��sies, Digte, on trouve des vers que ses intimes savent ��tre d��di��s �� sa femme: ?Elle est la vestale qui entretient dans mon ame le feu sacr�� jamais ��teint. Et c'est parce qu'elle ne veut point ��tre remerci��e que je lui d��die ces vers, et je lui dis: Merci.?
On ��prouve un grand plaisir �� entendre madame Ibsen parler de l'oeuvre de son mari. Avec sa forte intelligence, sa compr��hension parfaite, sa sympathie fervente et enthousiaste, elle en est le juge et le commentateur le plus clairvoyant.
Elle n'est pas jolie, mais ses grands yeux noirs rayonnent de bont�� et sa voix de contralto est douce et caressante. On raconte qu'Henrik Ibsen dit jadis de sa fianc��e: ?Elle n'est pas jolie, mais intelligente et gaie.?
Madame Ibsen ��tait dans sa jeunesse une tr��s intr��pide touriste. Elle est d'une modestie fi��re et ind��pendante. Elle se soustrait avec beaucoup de discr��tion aux triomphes de son mari et le laisse seul cueillir ses lauriers.
Leur unique fils, M. Sigurd Ibsen, a pass�� la plus grande partie de sa vie �� l'��tranger aupr��s de ses parents. Il y a �� peine trois ans il a ��t�� question de cr��er pour lui �� l'Universit�� de Christiania une chaire de sociologie, mais le conseil de l'Universit�� d��clina ce projet ce qui causa au vieux po��te beaucoup de chagrin. M. Sigurd Ibsen a ��pous�� la fille a?n��e de Bjornson. Cette union de leurs enfants a rapproch�� un peu, apr��s une longue s��paration, les deux grands ��crivains norv��giens. Mais la forte amiti�� qui les liait, il y a vingt-cinq ans, est bris��e; il n'y a plus un seul point important sur lequel ils sentent et pensent de m��me. Leurs id��es sont compl��tement oppos��es non seulement sur la politique mais aussi sur certaines questions scientifiques.
Comme madame Tolsto?, c'est madame Ibsen qui s'occupe du c?t�� mat��riel des oeuvres de son
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