La femme du mort, Tome I
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Title: La femme du mort, Tome I (1897)
Author: Alexis Bouvier
Release Date: February 10, 2006 [EBook #17738]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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LA FEMME DU MORT
PAR
ALEXIS BOUVIER
TOME I
QUARANTE-CINQUI��ME ��DITION
PARIS ERNEST FLAMMARION, ��DITEUR RUE RACINE, 26, PR��S L'OD��ON
(De la s��rie LA GRANDE IZA)
La Femme du Mort (45e ��dition.).................. 2 vol. La Grande Iza (80e ��dition)...................... 1 vol. Iza, Lolotte et Cie, (28e ��dition)............... 1 vol. Iza la Ruine (8e ��dition)........................ 1 vol. La Mort d'Iza.................................... 1 vol.
LA FEMME DU MORT
PREMI��RE PARTIE
I
O�� PIERRE DAVENNE APPREND UN TERRIBLE SECRET.
C'��tait par une chaude soir��e d'��t��; �� l'accablante ardeur de la journ��e succ��dait une nuit lourde et pleine d'orage; de longues nu��es noires s'��tendaient sur le ciel gris, ��teignant les derni��res lueurs rouges du soleil couchant.
En m��me temps que la nuit, le silence envahissait le vieux quartier du Marais.
Neuf heures et demie venaient de sonner; la rue Payenne ��tait d��serte.
Les rares boutiques ��taient ferm��es, les hauts contrevents des vieux h?tels ��taient clos. De la rue du Parc-Royal �� la rue des Francs-Bourgeois une seule maison avait encore ses fen��tres ��clair��es.
Petite maison d'apparence discr��te, construite au milieu d'un jardin touffu,--arrach�� dans une vente au parc du grand h?tel voisin,--dans l'ombre des arbres s��culaires, elle paraissait le nid frais et fleuri d'un m��nage heureux.
C'��tait une de ces constructions modernes qui, cherchant �� corriger un style, n'a plus m��me l'originalit�� du sien. ��lev��e sur un sous-sol qui servait aux cuisines, on arrivait au rez-de-chauss��e par un perron sur la grille duquel se tordaient les plantes grimpantes de saison.
Le rez-de-chauss��e se composait d'un vaste salon, d'un fumoir et d'une salle �� manger. C'est de cette derni��re pi��ce que jaillissait la lumi��re, qui, tamis��e par le feuillage des arbres, ��talait ses arabesques lumineuses sur le pav�� noir de la rue.
Les ma?tres de la maison venaient de terminer le repas du soir; ils se levaient de table.
C'��tait Pierre Davenne, sa jeune femme Genevi��ve et leur fille Jeanne; le plus heureux m��nage, la plus charmante famille, de l'avis de tout le quartier.
Apr��s avoir embrass�� sa femme et sa fille, qui se disposaient �� gagner leur chambre, Pierre Davenne dit �� la premi��re avec une tendresse inqui��te:
--Allons, ma belle aim��e, repose-toi bien, que demain tu n'aies plus ce teint pali, ce front soucieux. C'est ce temps lourd, ��touffant, cet orage mena?ant qui t'indisposent.
--Ce n'est rien, mon ami, un bon sommeil pr��s de ma Jeanne, et demain il n'y para?tra plus. Mais il me semble qu'au contraire c'est toi qui es malade.
--Moi?
--Oui, tu parais nerveux, fi��vreux, tourment��.
--Tu es folle, ma ch��re enfant, je n'ai absolument rien; l'orage peut-��tre.
--Que vas-tu faire �� cette heure?
--J'��touffe. Je vais me promener une heure dans le jardin, en fumant un cigare.
--Tu ferais beaucoup mieux de te reposer.
--Je ne pourrais pas dormir. Allez vous coucher bien vite; et s'adressant �� sa fille, tendant ses l��vres ��paissies, beubeuses, pour offrir un baiser, il lui dit:
--Bonsoir, ma petite Jeanne, allez dormir avec maman.
L'enfant se jeta au cou de son p��re qui la caressa, en z��zayant les noms les plus doux. La m��re les regardait, heureuse, attendrie; enfin elle prit le gracieux b��b��, sonna la bonne et se dirigea vers sa chambre en rendant �� son mari le sourire tendre qu'il lui donnait.
Lorsque la m��re, l'enfant et la bonne eurent disparu dans l'escalier, qu'il entendit leurs pas au-dessus de lui, Pierre Davenne rentra dans la salle �� manger; il tira de sa poche un petit papier qu'il d��plia, et sur lequel il lut:
?Monsieur,
?On vous demande une demi-heure d'entretien. Il y va de votre avenir et de votre honneur. Sous la condition du secret absolu, je me pr��senterai chez vous ce soir, �� dix heures.?
--C'est bien �� dix heures! fit-il apr��s avoir lu, et il regarda l'heure �� sa montre.
Il ��tait dix heures moins vingt minutes.
Il se mit �� la fen��tre, cherchant �� deviner l'objet de ce singulier rendez-vous, et se demandant si la lettre ��tait d'un homme ou d'une femme.
Pierre Davenne avait environ trente ans. Lieutenant de vaisseau, il avait servi dix ans dans la marine. Un jour, ayant h��rit�� d'un oncle qui composait �� lui seul toute sa famille, il r��solut d'abandonner la mer pour se marier et remplacer ainsi la famille absente. Il rencontra Genevi��ve, orpheline d'un officier qui avait ��t��
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