fait entre Votre ��minence et les commandants Massa et L'Aurora; eux aussi sortaient tambours battants, m��che allum��e, et avaient droit de rester �� Naples ou de se retirer en France.
--Oui; mais, sur la plage, avant de s'embarquer, ils d��posaient les armes.
--Simple formalit��, Votre ��minence en conviendra. Qu'eussent fait de leurs armes des bourgeois r��volt��s partant pour l'exil ou restant chez eux?
--Alors, chez vous, monsieur, il me semble du moins, r��pliqua le cardinal, la question d'orgueil militaire est compl��tement mise de c?t��?
--C'est la question avec laquelle on dirige les fanatiques et les sots. Les hommes intelligents,--et Votre ��minence ne trouvera point mauvais que je la range dans cette derni��re cat��gorie,--les hommes intelligents voient au del�� de cette fum��e qu'on appelle la vanit��.
--Et que voyez-vous, monsieur, ou plut?t que voit le commandant Mejean au del�� de cette fum��e que l'on appelle la vanit��?
--Il voit une affaire, et m��me une bonne affaire, pour Votre ��minence et lui.
--Une bonne affaire? Je me connais mal en affaires, monsieur, je vous en pr��viens. N'importe, expliquez-vous.
--Voici deux forts rendus sur trois, c'est vrai; mais le troisi��me, et par sa position et par les hommes qui la d��fendent, est �� peu pr��s imprenable, ou bien n��cessitera un long si��ge. O�� sont vos ing��nieurs, o�� sont vos pi��ces de gros calibre, o�� est votre arm��e pour faire le si��ge d'une citadelle comme celle que commande le colonel Mejean? Vous ��chouerez en arrivant au but, et, en ��chouant, Votre ��minence perdra tout le m��rite d'une campagne magnifique, tandis que, pour quelques mis��rables centaines de mille livres que vous pouvez, en supposant que vous ne les ayez pas, lever en deux heures sur Naples vous couronnez l'��difice de la restauration et vous pouvez dire au roi: ?Sire, le g��n��ral Mack, avec une arm��e de soixante mille soldats, avec cent canons, avec un tr��sor de vingt millions, a perdu les ��tats romains, Naples, la Calabre, le royaume enfin; moi, avec quelques paysans, j'ai reconquis tout ce que le g��n��ral Mack avait perdu. Il m'en a co?t��, il est vrai, cinq cent mille francs ou un million pour prendre le fort Saint-Elme; mais qu'est-ce qu'un million compar�� au d��gat qu'il pouvait faire? Car, enfin, sire, vous le savez mieux que personne, pourrez-vous ajouter, le fort Saint-Elme a ��t�� bati, non point pour d��fendre Naples, mais pour la menacer, et la preuve, c'est qu'il existe une loi, rendue par votre auguste p��re, qui d��fend d'��lever des maisons au-dessus d'une certaine hauteur, attendu qu'�� une certaine hauteur, elles pourraient g��ner le jeu des boulets et des obus. Or, Naples bombard��e, ce n'��tait point une perte de cinq cent mille francs ou d'un million, c'��tait une perte incalculable.? Et, devant cette explication de votre conduite, le roi, croyez-moi, est un homme d'un trop grand sens pour ne point vous donner raison.
--Alors, en cas de si��ge, reprit le cardinal, le colonel Mejean compte bombarder Naples?
--Mais sans doute.
--Ce sera une infamie gratuite.
--Pardon, Votre ��minence, ce sera un cas de l��gitime d��fense: on nous attaque, nous ripostons.
--Oui, mais ripostez du c?t�� o�� l'on vous attaque, et, comme on vous attaquera du c?t�� oppos�� �� la ville, vous ne pourrez pas riposter du c?t�� de la ville.
--Bon! qui sait o�� vont les boulets et les bombes?
--Ils vont du c?t�� o�� on les pointe, monsieur: la chose est parfaitement sue, au contraire.
--Eh bien, on les pointera du c?t�� de la ville, en ce cas.
--Pardon, monsieur; mais, si vous portiez l'habit militaire, au lieu de porter l'habit bourgeois, vous sauriez qu'une des premi��res lois de la guerre d��fend aux assi��g��s de tirer sur les maisons situ��es en un point d'o�� ne vient point l'attaque. Or, les batteries que l'on dirigera contre le chateau Saint-Elme ��tant ��tablies du c?t�� oppos�� �� la ville, le feu du chateau Saint-Elme, sous peine de manquer �� toutes les conventions qui r��gissent les peuples civilis��s, ne pourra lancer un seul boulet, un seul obus, ou une seule bombe du c?t�� oppos�� aux batteries qui l'attaqueront. Ne vous obstinez donc pas dans une erreur que ne commettrait certainement point le colonel Mejean, si j'avais l'honneur de discuter avec lui, au lieu de discuter avec vous.
--Et si, cependant, il la commettait, cette erreur, et qu'au lieu de la reconna?tre, il y persistat, que dirait Votre ��minence?
--Je dirais, monsieur, que, s'��cartant des lois reconnues par tous les peuples civilis��s, lois que la France, qui se pr��tend �� la t��te de la civilisation, doit conna?tre mieux qu'aucun autre pays, il doit s'attendre �� ��tre trait�� lui-m��me en barbare. Et, comme il n'y a pas de forteresse imprenable, et que, par cons��quent, le fort Saint-Elme serait pris un jour ou l'autre, ce jour-l��, lui et la garnison seraient pendus aux cr��neaux de la citadelle.
--Diable! comme vous y allez, monseigneur! dit le faux secr��taire avec une feinte gaiet��.
--Et ce n'est pas le tout!
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