justly due to Mme. de La Fayette. And the world has ever
gladly owned its debt to her.
La Princesse de Clèves is an historical romance. The historical interest
is, however, the least of its charms. The scene purports to be laid in the
Court of Henry II.; but the manners--and the personages, apart from
their names--are all those of the Court of Louis XIV. Certain critics
have endeavored to trace the character of Mme. de La Fayette in that of
the Princess of Clèves, of M. de La Rochefoucauld in that of M. de
Nemours; but too strict an autobiographical interpretation destroys the
charm of the story. The little book should be read for its intrinsic
worth,--its delightful style, its faithful delineation of character, and its
earnestness of moral purpose.
Mme. de La Fayette died in 1693. During her last years ill health and
sorrow had forced upon her an almost absolute seclusion, and she died
forgotten by all except a few faithful friends. The place of her burial is
unknown.
* * * * *
The editors return their thanks to Professor van Daell for helpful
suggestions, and to Drs. James W. Tupper and George C. Keidel of the
Johns Hopkins University, Professor James A. Harrison of the
University of Virginia, and Professor F.M. Warren of Adelbert College,
for aid generously given.
[Page 1]
LA PRINCESSE DE CLÈVES.
PREMIÈRE PARTIE.
La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru en France avec tant
d'éclat que dans les dernières années du règne de Henri second.[1]
Jamais Cour n'a eu tant de belles personnes et d'hommes
admirablement bien faits, et il sembloit que la nature eût pris plaisir à
placer ce qu'elle donne 5 de plus beau dans les plus grandes princesses
et dans les plus grands princes. Madame Elisabeth de France,[2] qui fut
depuis reine d'Espagne, commençoit à faire paroître un esprit
surprenant et cette incomparable beauté qui lui a été si funeste. Marie
Stuart,[3] reine d'Écosse, qui venoit d'épouser 10 Monsieur le
Dauphin,[4] et qu'on appeloit la Reine Dauphine, étoit une personne
parfaite pour l'esprit et pour le corps; elle avoit été élevée à la Cour de
France; elle en avoit pris toute la politesse, et elle étoit née avec tant de
dispositions pour toutes les belles choses, que, malgré sa grande
jeunesse, 15 elle les aimoit et s'y connoissoit mieux que personne. La
Reine,[5] sa belle-mère, et Madame, soeur du Roi,[6] aimoient aussi les
vers, la comédie et la musique. Le goût que le Roi François Ier[7] avoit
eu pour la poésie et pour les lettres régnoit encore en France; et le Roi,
son fils, aimant les 20 exercices du corps, tous les plaisirs étoient à la
Cour. Mais, ce qui rendoit cette Cour belle et majestueuse, étoit le
nombre infini de princes et de grands seigneurs d'un mérite [Page 2]
extraordinaire. Ceux que je vais nommer étoient, en des manières
différentes, l'ornement et l'admiration de leur siècle.
Le Roi de Navarre[1] attiroit le respect de tout le monde par la grandeur
de son rang et par celle qui paroissoit en sa 5 personne: il excelloit dans
la guerre, et le duc de Guise[2] lui donnoit une émulation qui l'avoit
porté plusieurs fois à quitter sa place de général pour aller combattre
auprès de lui, comme un simple soldat dans les lieux les plus périlleux.
Il est vrai aussi que ce duc avoit donné des marques d'une 10 valeur si
admirable, et avoit eu de si heureux succès, qu'il n'y avoit point de
grand capitaine qui ne dût le regarder avec envie. Sa valeur étoit
soutenue de toutes les autres grandes qualités: il avoit un esprit vaste et
profond, une âme noble et élevée, et une égale capacité pour la guerre
et 15 pour les affaires.
Le cardinal de Lorraine,[3] son frère, étoit né avec une ambition
démesurée, avec un esprit vif et une éloquence admirable, et il avoit
acquis une science profonde, dont il se servoit pour se rendre
considérable en défendant la religion 20 catholique, qui commençoit
d'être attaquée. Le chevalier de Guise,[4] que l'on appela depuis le
Grand Prieur, étoit un prince aimé de tout le monde, bien fait, plein
d'esprit, plein d'adresse, et d'une valeur célèbre par toute l'Europe. Le
prince de Condé,[5] dans un petit corps peu favorisé de la 25 nature,
avoit une âme grande et hautaine, et un esprit qui le rendoit aimable
aux yeux même des plus belles femmes. Le duc de Nevers,[6] dont la
vie étoit glorieuse par la guerre et par les grands emplois qu'il avoit eus,
quoique dans un âge un peu avancé, faisoit les délices de la cour. Il
avoit trois 30 fils parfaitement bien faits. Le second, qu'on appeloit le
prince de Clèves,[7] étoit digne de soutenir la gloire de son nom; il étoit
brave et
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