La Cour de Louis XIV

Imbert de Saint-Amand
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La Cour de Louis XIV, by Imbert de Saint-Amand

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Title: La Cour de Louis XIV
Author: Imbert de Saint-Amand
Release Date: January 12, 2004 [EBook #10689]
Language: French
Character set encoding: ISO Latin-1
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LA COUR DE LOUIS XIV
PAR
IMBERT DE SAINT-AMAND

INTRODUCTION
I
?Vous voulez du roman, dit un jour M. Guizot; que ne vous adressez-vous à l'histoire?? Le grand écrivain avait raison. Le roman historique est maintenant démodé. On se lasse de voir défigurer les personnages célèbres, et l'on partage l'avis de Boileau:
Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable.
Y a-t-il, en effet, des inventions plus saisissantes que la réalité? Un romancier, si ingénieux qu'il soit, trouvera-t-il des combinaisons plus variées et des scènes plus émouvantes que les drames de l'histoire? L'esprit le plus fécond imaginerait-il, par exemple, des types aussi curieux que ceux des femmes de la cour de Louis XIV et de Louis XV? Sans doute leur histoire est connue. Je n'ai pas la prétention de recommencer la biographie de la reine Marie-Thérèse, de Mme de Montespan, de la mère du Régent, de la duchesse de Bourgogne, de la duchesse de Berry, des soeurs de Nesle, de Mme de Pompadour, de Mme du Barry, de Marie Leczinska, de Marie-Antoinette, de Madame élisabeth, de la princesse de Lamballe. Mais je voudrais, sans décrire l'ensemble de leur carrière, tenter de tracer l'esquisse des héro?nes qui peuvent être appelées: les femmes de Versailles.
Pour ce travail de reconstruction, ce ne sont pas les matériaux qui manquent, ils sont plut?t trop abondants. Ce ne sont pas seulement les anciens mémoires, ceux de Dangeau, de Saint-Simon, de la princesse Palatine, de Mme de Caylus pour le règne de Louis XIV; du duc de Luynes, de Maurepas, de Villars, du marquis d'Argenson, du président Hénault, de l'avocat Barbier, de l'avocat Marais, de Duclos, de Mme du Hausset pour le règne de Louis XV; du baron de Bezenval, de Mme Campan, de Weber, du comte de Ségur, de la baronne d'Oberkirch pour le règne de Louis XVI, qui nous serviront de guide. Ce sont encore les Histoires de Voltaire, de Henri Martin, de Michelet, de M. Jobez; les patientes investigations de la science moderne, les travaux des Sainte-Beuve, des Noailles, des Lavallée, des Walckena?r, des Feuillet de Conches, des Le Roi, des Soulié, des Rousset, des Pierre Clément, des d'Arneth, des Goncourt, des Lescure, de la comtesse d'Armaillé, de MM. Boutaric, Honoré Bonhomme, Campardon, de Barthélemy et de tant d'autres historiens et critiques distingués.
Assurément, il y a nombre de personnes qui connaissent à fond l'inventaire de tous ces trésors. A de tels érudits je n'ai la pensée de rien apprendre, et je ne suis, je le sais, que l'obscur disciple de tels ma?tres. Mais peut-être les gens du monde ne me blameront-ils pas d'avoir étudié, pour eux, tant d'ouvrages; peut-être des jeunes filles qui ont achevé leurs études classiques me sauront-elles gré de résumer à leur intention des lectures qu'elles ne feraient pas. Mon but serait de vulgariser l'histoire en respectant scrupuleusement la vérité, même lorsque je ne la dirai pas tout entière; de repeupler les salles désertes, de résumer brièvement les le?ons de morale, de psychologie, de religion, qui sortent du plus grandiose des palais.
Puissent les femmes de Versailles être pour moi autant d'Arianes dans ce merveilleux labyrinthe!
Ce qui facilite la résurrection des femmes de la cour de Louis XIV et de Louis XV, c'est la conservation du palais où se passa leur existence.
II
Une ville a rarement présenté un spectacle aussi frappant que celui qu'offrait Versailles en 1871, pendant la lutte de l'armée contre la Commune. Entre le grand siècle et notre époque, entre la majesté de l'ancienne France et les déchirements de la France nouvelle, entre les horreurs lugubres dont Paris était le théatre et les radieux souvenirs de la ville du Roi-Soleil, le contraste était aussi douloureux que saisissant. Ces avenues où l'on se montrait le chef du gouvernement et le glorieux vaincu de Reichshoffen; cette place d'armes encombrée de canons; ces drapeaux rouges, tristes trophées de la guerre civile, qui étaient portés à l'Assemblée, à la fois comme un signe de deuil et de victoire; ce magnifique palais, d'où semblait sortir une voix suppliante qui adjurait nos soldats de sauver un si bel héritage de splendeurs historiques et de grandeurs nationales, tout cela remplissait l'ame d'une émotion profonde.
A l'heure d'angoisses où l'on se demandait avec une inquiétude, hélas! trop justifiée, ce qu'allaient
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