La Confession de Talleyrand, V. 1-5 | Page 7

Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord
se r��concilie avec les grands.
Il y a beaucoup de mauvaises chances et il y en a aussi quelques bonnes; c'est le cheveu de l'Occasion. La Fortune frappe au moins une fois; si on n'est pas pr��t �� la recevoir, elle entre par la porte et sort par la fen��tre.
Le bon Dieu nous a mis des yeux dans le front pour que nous regardions toujours devant nous et jamais en arri��re.
Dans l'incertitude d'un danger, il vaut mieux r��server son ��nergie pour le combattre quand il arrive, que de l'user �� le voir venir de loin; il est toujours assez t?t de serrer la main du diable quand on le rencontre.
Si les choses ne vont pas comme on le comprend, le mieux est d'attendre et d'y peu penser.
Patience et longueur de temps Font plus que force ni que rage.
Quand les cartes sont brouill��es et que les affaires paraissent d��sesp��r��es, il n'y a qu'�� laisser aller les choses, comme l'eau coule �� sa pente; elles finissent par se d��brouiller toutes seules et s'arranger d'elles-m��mes. Rien faire et laisser dire.
Dans les choses d'importance, il ne faut pas demander de conseils; il faut peser, oser et agir.
On doit suivre ses inspirations, et ne jamais se repentir ni du bien, ni du mal, ni des sottises.
Quand tout est perdu, c'est l'heure des grandes ames.
Les principes reposent sur leur certitude et leur utilit��; la morale est fond��e sur l'int��r��t qui la sert.
Les hommes sont capricieux, ondoyants et divers, les ��v��nements mobiles, les id��es changeantes; tout meurt, se transforme, se renouvelle, rien ferme ne demeure. Le cours naturel des choses offre de meilleures occasions que l'intelligence, l'imagination, l'ing��niosit��, l'esprit, la volont�� n'en peuvent faire na?tre, cr��er, trouver, inventer.
Tout arrive et doit arriver par la combinaison et le jeu des ��v��nements. Tout s'en va et tout revient. On revient de tout et on revient �� tout. Ceux qui disent qu'ils sont revenus de tout ne sont jamais all��s nulle part.
Rien de grand n'a de grands commencements, ni les ch��nes, ni les fleuves, ni les royaumes, ni les hommes de g��nie.
Il faut se garder des premiers mouvements, parce qu'ils sont presque toujours honn��tes.
�� force de converser avec un sphinx, on se tire de ses ��nigmes.
Le pouvoir de tout faire n'en donne pas le droit.
Sois doux avec le faible et terrible au superbe.
C'est prodigieux tout ce que ne peuvent pas ceux qui peuvent tout.
Si c'est possible, c'est fait; si c'est impossible, cela se fera.
Celui qui ne comprend pas un regard ne comprendra pas davantage une longue explication.
La parole a ��t�� donn��e �� l'homme pour d��guiser sa pens��e.
Il faut imposer et en imposer.
Celui qui ne tient compte que des int��r��ts fait un calcul aussi faux que celui qui ne tient compte que des sentiments; il faut trouver le secret des affaires et poss��der l'art de s'insinuer dans les coeurs.
Oui et Non sont les mots les plus courts et les plus faciles �� prononcer, et ceux qui demandent le plus d'examen.
Un long discours n'avance pas plus les affaires qu'une robe tra?nante n'aide �� la marche.
Une parfaite droiture est la plus grande des habilet��s; la v��rit�� devient un calcul et la franchise un moyen.
Il y a une arme plus terrible que la calomnie, c'est la v��rit��.
Toujours par quelque endroit fourbes se laissent prendre.
Le vrai moyen d'��tre tromp��, c'est de se croire plus fin que les autres.
La plus grande des illusions est de croire qu'on n'en a pas, ou qu'on n'en a plus.
Quand on part, on arrive toujours, mais il faut partir.
On ne va jamais si loin que lorsqu'on ne sait pas o�� l'on va.
Si on savait o�� l'on va, on ne marcherait pas.
Quand on a dix pas �� faire et qu'on en a fait neuf, on n'est qu'�� moiti�� chemin.
C'est toujours un r?le ingrat, pour ne pas dire inutile et dangereux, de jouer au proph��te en son pays.
Le secret de plaire dans le monde est de se laisser apprendre des choses qu'on sait par des gens qui ne les savent pas.
Des sottises faites par des gens habiles, des extravagances dites par des gens d'esprit, des crimes commis par d'honn��tes gens, voil�� les r��volutions.
Le monde moral et politique, comme le monde physique, n'a plus ni printemps ni automne; on ne voit qu'opinions qui glacent ou opinions qui br?lent.
Une monarchie doit ��tre gouvern��e avec des d��mocrates, et une r��publique avec des aristocrates.
C'est un grand malheur pour une nation qu'un bon homme dans une place qui exige un grand homme.
Il faut se d��fier de tout homme qui n'a pas ��t�� r��publicain avant trente ans, et de celui qui persiste �� l'��tre pass�� cet age.
Si quelqu'un vous dit qu'il n'est d'aucun parti, commencez par ��tre s?r qu'il n'est pas du v?tre.
On peut quelquefois venir �� bout des sentiments; des opinions, jamais.
Il n'y a qu'une seule chose que nous aimions �� voir partager avec nous, quoiqu'elle nous soit bien
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