LIllustration, Samedi le 15 Aout 1914, 72e Année, No. 3729 | Page 5

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la face d'un ciel tricolore et serein. L'orage est toujours là, qui menace et qui gronde. La porte s'est seulement ouverte à demi, en un brusque effort... Nous avons pu poser le pied sur les marches du seuil et donner, entre deux feux de peloton, un haletant baiser d'amour, le premier, à la frémissante captive... Mais elle n'est pas délivrée! Elle a toujours ses fers... Nous la délivrerons... Br?lés et déjà possédés par cette courte étreinte, préparons-nous à la recommencer. Nous avons vu la prisonnière. Elle a passé la tête à travers les barreaux... Nous l'avons embrassée... Les barreaux ne sont pas brisés...
HENRI LAVEDAN.

LA GUERRE
LES FAITS DE LA SEMAINE
Jeudi, 6 ao?t.--Le ministère de la Guerre communique la nouvelle qu'à Morfontaine, près Longwy, les Allemands ont fusillé deux enfants de quinze ans qui auraient prévenu les gendarmes fran?ais de l'arrivée de l'ennemi. Engagements à Nomény, à Lauw, entre des patrouilles.
BELGIQUE.--Le roi Albert prend le commandement en chef de l'armée. Il adresse à ses soldats une proclamation: ?Vous triompherez, dit-il, car vous êtes la force mise au service du droit.?
La bataille devant Liége continue avec acharnement. Tous les forts tiennent bon.
40.000 Belges sont aux prises avec toute une armée allemande, la troisième, composée des 7e, 9e et 10e corps, sous le commandement du général von Emmich et forte de 120.000 hommes, et lui résistent avec une magnifique vigueur.
Deux officiers et six soldats allemands pénètrent dans Liége dans le but de tuer le général Leman, gouverneur de la place; il échappe à cette tentative.
GRANDE-BRETAGNE.--Le gouvernement britannique publie un Livre bleu contenant des révélations sensationnelles sur les projets de l'Allemagne et sur ses efforts pour empêcher l'intervention anglaise: ?Proposition infame?, dira plus tard M. Asquith, premier ministre.
Le contre-torpilleur Lance détruit un bateau allemand poseur de torpilles, le K?nigin-Luise.
RUSSIE.--La flotte allemande bombarde Sveaborg, vieille forteresse au large de la c?te finlandaise, et occupe les ?les d'Aland.
Une dépêche de Saint-Pétersbourg annonce que, la veille, samedi, le tsar a fait appeler l'ambassadeur de France et l'a embrassé en lui disant: ?J'embrasse en votre personne votre chère et glorieuse patrie.?
Le grand-duc Nicolas, commandant en chef des armées russes, télégraphie au général Joffre, généralissime fran?ais, l'assurance de sa foi absolue dans la victoire et de son attachement.
AUTRICHE.--Une dépêche de Vienne annonce que la veille, 5 ao?t, l'ambassadeur d'Autriche-Hongrie à Saint-Pétersbourg a, d'ordre de son gouvernement, notifié à M. Sazonof, ministre des Affaires étrangères du tsar, l'état de guerre entre les deux pays.
La Serbie rappelle son ministre à Berlin.
Vendredi, 7 ao?t.--Le président de la République signe un décret conférant à la ville de Liége la croix de chevalier de la Légion d'honneur.
Nos troupes qui, jusqu'au jour de la déclaration de guerre se tenaient à 8 kilomètres de la frontière, couvrent cette zone, occupant Vic et Moyen-Vic.
BELGIQUE.--Les Allemands demandent un armistice pour relever leurs morts et leurs blessés devant Liége.
GRANDE-BRETAGNE.--Le petit croiseur Amphion coule sur une torpille flottante.
Lord Kitchener est nommé ministre de la Guerre.
RUSSIE.--L'avant-garde russe franchit la frontière de la Pologne prussienne.
L'ambassadeur de Russie quitte Vienne. On refuse de lui permettre de rentrer directement en Russie.
Les hostilités ont commencé aussi à la frontière austro-russe.
GRANDE-BRETAGNE.--Dans la nuit commence, sur la c?te de Belgique et la c?te de France, le débarquement des troupes britanniques.
SUR MER.--Les deux croiseurs allemands qui sont dans la Méditerranée, le Goeben et le Breslau, après avoir charbonné à Messine, reprennent la mer dans la soirée, vers le Sud, puis à l'Est.
On dit qu'un combat se serait engagé entre le croiseur russe Askold et le croiseur allemand Emden, au large de We? Ha? We? (Chine). Tous deux auraient coulé.
MONTENEGRO.--Une batterie monténégrine, établie sur le mont Lovcen, qui domine les bouches de Cattaro, bombarde cette ville depuis la veille.

Samedi, 8 ao?t.--Le ministère de la Guerre communique à 11 heures la note suivante: ?Un combat très vif et très brillant a eu lieu à Altkirch. Nos troupes ont eu l'avantage et progressent dans la direction de Mulhouse. Il est même possible qu'elles y soient arrivées à l'heure qu'il est.?
[Illustration: Une manifestation des Alsaciens-Lorrains de Paris, devant la statue de Strasbourg, à la nouvelle de l'entrée en Haute-Alsace des troupes fran?aises.]
Une dépêche Havas ajoute: ?Dans leur joie de voir arriver les troupes fran?aises, les Alsaciens-Lorrains ont arraché tous les poteaux frontières.?
Le communiqué de 23 heures 30 confirme l'occupation de Mulhouse. Altkirch a été occupée vendredi à la tombée de la nuit. Mulhouse samedi à 17 heures.
Les Allemands se retirent sur Neuf-Brisach.
Le soir, nos troupes s'emparent des cols du Bonhomme et de Sainte-Marie-aux-Mines (Alsace) après un violent combat.
BELGIQUE.--L'armistice demandé par les Allemands est refusé.
SERBIE.--Les avant-gardes serbes ont franchi la frontière de Bosnie.
MONTENEGRO.--Deux croiseurs autrichiens bombardent Antivari.

Dimanche, 9 ao?t.--Informé qu'une partie des troupes autrichiennes sont dirigées vers la frontière fran?aise, le gouvernement fran?ais exprime à l'ambassadeur d'Autriche-Hongrie, toujours à son poste, le désir d'être fixé sur les intentions de la double monarchie.
Nos troupes tiennent
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