LEtourdi | Page 9

Molière
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L'esp��rance du gain n'est pas ce qui me flatte.
- Hippolyte -
Ton ma?tre te fait signe, et veut parler �� toi : Je te quitte ; mais songe �� bien agir pour moi.
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Sc��ne XI. - L��lie, Mascarille.
- L��lie -
Que diable fais-tu l�� ? Tu me promets merveille ; Mais ta lenteur d'agir est pour moi sans pareille. Sans que mon bon g��nie au-devant m'a pouss��, D��j�� tout mon bonheur e?t ��t�� renvers��. C'��tait fait de mon bien, c'��tait fait de ma joie, D'un regret ��ternel je devenais la proie ; Bref, si je ne me fusse en ces lieux rencontr��, Anselme avait l'esclave, et j'en ��tais frustr�� ; Il l'emmenait chez lui : mais j'ai par�� l'atteinte, J'ai d��tourn�� le coup, et tant fait que, par crainte, Le pauvre Trufaldin l'a retenue.
- Mascarille -
Et trois ; Quand nous serons �� dix, nous ferons une croix. C'��tait par mon adresse, ? cervelle incurable, Qu'Anselme entreprenait cet achat favorable ; Entre mes propres mains on devait la livrer ; Et vos soins endiabl��s nous en viennent sevrer. Et puis pour votre amour je m'emploierais encore ! J'aimerais mieux cent fois ��tre grosse p��core, Devenir cruche, chou, lanterne, loup-garou, Et que monsieur Satan vous v?nt tordre le cou.
- L��lie -
(seul.)
Il nous le faut mener en quelque h?tellerie, Et faire sur les pots d��charger sa furie.

ACTE II. --------
Sc��ne premi��re. - L��lie, Mascarille.
- Mascarille -
A vos d��sirs enfin il a fallu se rendre : Malgr�� tous mes serments, je n'ai pu m'en d��fendre, Et pour vos int��r��ts, que je voulais laisser, En de nouveaux p��rils viens de m'embarrasser. Je suis ainsi facile ; et si de Mascarille Madame la nature avait fait une fille, Je vous laisse �� penser ce que ?'aurait ��t��. Toutefois n'allez pas, sur cette s?ret��, Donner de vos revers au projet que je tente, Me faire une b��vue, et rompre mon attente. Aupr��s d'Anselme encor nous vous excuserons, Pour en pouvoir tirer ce que nous d��sirons ; Mais si dor��navant votre imprudence ��clate, Adieu, vous dis, mes soins pour l'objet qui vous flatte.
- L��lie -
Non, je serai prudent, te dis-je, ne crains rien : Tu verras seulement...
- Mascarille -
Souvenez-vous-en bien ; J'ai commenc�� pour vous un hardi stratag��me. Votre p��re fait voir une paresse extr��me A rendre par sa mort tous vos d��sirs contents Je viens de le tuer (de parole, j'entends) : Je fais courir le bruit que d'une apoplexie Le bonhomme surpris a quitt�� cette vie. Mais avant, pour pouvoir mieux feindre ce tr��pas, J'ai fait que vers sa grange il a port�� ses pas ; On est venu lui dire, et par mon artifice, Que les ouvriers qui sont apr��s son ��difice, Parmi les fondements qu'ils en jettent encor, Avaient fait par hasard rencontre d'un tr��sor. Il a vol�� d'abord ; et comme �� la campagne Tout son monde �� pr��sent, hors nous deux, l'accompagne, Dans l'esprit d'un chacun je le tue aujourd'hui, Et produis un fant?me enseveli pour lui. Jouez bien votre r?le ; et pour mon personnage, Si vous apercevez que j'y manque d'un mot, Dites absolument que je ne suis qu'un sot.
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Sc��ne II. - L��lie.
- L��lie -
Son esprit, il est vrai, trouve une ��trange voie Pour adresser mes voeux au comble de leur joie ; Mais quand d'un bel objet on est bien amoureux, Que ne ferait-on pas pour devenir heureux ? Si l'amour est au crime une assez belle excuse, Il en peut bien servir �� la petite ruse Que sa flamme aujourd'hui me force d'approuver, Par la douceur du bien qui m'en doit arriver. Juste ciel ! qu'ils sont prompts ! Je les vois en parole (6). Allons nous pr��parer �� jouer notre r?le.
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Sc��ne III. - Anselme, Mascarille.
- Mascarille -
La nouvelle a sujet de vous surprendre fort.
- Anselme -
Etre mort de la sorte !
- Mascarille -
Il a certes, grand tort : Je lui sais mauvais gr�� d'une telle incartade.
- Anselme -
N'avoir pas seulement le temps d'��tre malade !
- Mascarille -
Non, jamais homme n'eut si hate de mourir.
- Anselme -
Et L��lie ?
- Mascarille -
Il se bat, et ne peut rien souffrir : Il s'est fait en maints lieux contusion et bosse, Et veut accompagner son papa dans la fosse : Enfin, pour achever, l'exc��s de son transport M'a fait en grande hate ensevelir le mort, De peur que cet objet, qui le rend hypocondre, A faire un vilain coup ne me l'allat semondre (7).
- Anselme -
N'importe, tu devais attendre jusqu'au soir ; Outre qu'encore un coup j'aurais voulu le voir, Qui t?t ensevelit, bien souvent assassine ; Et tel est cru d��funt, qui n'en a que la mine.
- Mascarille -
Je vous le garantis tr��pass�� comme il faut. Au reste, pour venir au discours de tant?t, L��lie (et l'action lui sera salutaire) D'un bel enterrement veut r��galer son p��re, Et consoler un peu ce d��funt de
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