homme d'arracher �� la terre les ressources n��cessaires �� sa vie?
Alors celui qui n'a pas rong�� son frein s'irrite �� voir passer les oisifs qui le narguent; l'��blouissement que lui met aux yeux l'��tincellement des richesses auxquelles il n'a aucune part, se mue en lueurs rouges dans son cerveau, et c'est lui que la Soci��t�� appelle criminel, lorsqu'elle l'a incit��, provoqu��, brav��!...
Sous tout crime, quel qu'il soit, il y a, �� la base, une crime de la soci��t��, et pour qu'elle s'arrogeat le droit de punir, il faudrait tout d'abord qu'elle se chatiat elle-m��me.
La propri��t�� cr��e l'assassinat: le grand industriel est un d��voreur d'hommes, et il se soucie de leur vie comme de leurs revendications. Dans les hauts-fourneaux, dans les mines, le b��tail humain peine et meurt; et chaque goutte de sueur qui tombe, chaque goutte de sang qui coule est par lui monnay��e et entass��e dans ses coffres.
Elle cr��e l'assassinat: car �� qui lui prend sa vie, le sacrifi�� r��ve de lui prendre la sienne. C'est la propri��t��, c'est le capital qui ont assassin�� le malheureux Watrin, c'est l'��go?sme et la f��rocit�� capitalistes qui ont charg�� les fusils de Fourmies et de Limoges; et les soldats tueurs ne sont que les ex��cuteurs des d��crets de mort rendus par le capital.
Supprimer la propri��t�� individuelle, c'est r��g��n��rer l'humanit��, c'est rendre impossibles--parce qu'inutiles--toutes les r��voltes dont les manifestations sont qualifi��es de crimes: vols et meurtres.
Le jour o��, la propri��t�� ��tant collective, tout sera �� tous, pourquoi voler autrui, puisque c'est se voler soi-m��me? Pourquoi exercer une reprise individuelle par la violence, meurtre ou assassinat, puisque cette reprise s'exercerait sur son propre bien?
Pourquoi envier autrui, puisque les ressources individuelles ��tant �� la disposition de tous, il suffira de vouloir pour avoir?
Et n'oublie pas, Camarade, que ces d��sirs, ces passions dont l'explosion est au principe de tous les crimes, sont r��ellement cr����s, d��velopp��s, entretenus par l'��tat de privation qui r��sulte pour la majorit�� de l'organisation propri��taire de la Soci��t��.
Suppose que tes besoins soient l��gitimement satisfaits, que tu aies--comme on dit--ton compte, crois-tu que ne diminueraient pas en toi ces app��tits, parfois excessifs, que cr��e la souffrance de la perp��tuelle p��nurie?
Celui qui n'a pas faim, qui ne subit pas l'angoisse quotidienne du lendemain, celui qui est entour��, non point de luxe--on y viendrait plus tard--mais du confortable relatif sans lequel la vie est un supplice, celui-l�� n'est plus un envieux, ni un haineux. Il jouit de la vie et est heureux que les autres en jouissent comme lui.
* * *
La propri��t�� cr��e la d��pravation; ceci peut te para?tre ��trange, parce que tu n'as peut-��tre jamais r��fl��chi que l'amour est gangr��n�� jusqu'au fond par le sentiment propri��taire.
L'orientation g��n��rale des id��es est fauss��e �� ce point que la Soci��t�� a invent�� tout un code--de lois ou d'usages--en vertu duquel l'��tre humain n'est plus ma?tre de lui-m��me, de son corps, de ses d��sirs.
L'homme, affol�� par le virus propri��taire, en est arriv�� �� ce degr�� d'erreur qu'il admet le droit de propri��t�� d'un ��tre sur un autre ��tre, de l'homme sur la femme, de la femme sur l'homme; et la Soci��t�� d��fend l'union de ces deux ��tres si n'est intervenu un pacte de vente et d'achat, qu'elle appelle contrat de mariage. Et de ceux qui l'ont sign��, chacun devient le propri��taire de l'autre, avec interdiction sous peine de prison--et m��me de mort--contre celui qui pr��tend rester ma?tre de sa personne, de sa chair, de son coeur.
En dehors m��me du mariage, l'amant s'affirme le ma?tre de sa ma?tresse et la tue si, lasse de lui, elle entend se donner �� un autre; la ma?tresse poignarde ou d��figure celui qui l'abandonne.
La Soci��t�� nouvelle, te dira-t-on, sera impuissante contre les crimes passionnels. Non, Camarade. Elle les att��nuera, jusqu'au jour o�� ils dispara?tront tout �� fait. Comment? En proclamant le principe de la libert�� dans l'amour comme dans les autres actes de la vie.
C'est l'esprit d'��go?sme, exploit�� par les religions, qui a souill�� les manifestations de l'amour en les entourant d'on ne sait quelle apparence repoussante d'ind��cence et d'obsc��nit��; d��s que l'amour ne sera plus class�� au nombre des choses d��fendues, le prurit malsain que les prohibitions d��veloppent et surexcitent diminuera de lui-m��me, et l'amour redeviendra ce qu'il aurait d? toujours ��tre, l'exercice normal d'une facult�� l��gitime. Les enfants ne seront plus la propri��t�� des parents--qui ont d��guis�� leur tyrannie sous le nom de droit paternel, maternel, familial,--mais seront les membres de la collectivit�� et par cons��quent investis, de par leur naissance m��me, du droit absolu �� la vie, �� la richesse, au bien-��tre universels.
* * *
Il n'est pas une seule des bases--c'est le mot consacr��--de la Soci��t�� qui ne soit ��tay��e sur un tuf d'illusion ou de mensonge.
Ne te dissimule pas qu'�� les saper on court des risques; les uns, par conservatisme int��ress��, les autres par incompr��hension les d��fendent avec acharnement, avec
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