L'A. B. C. du libertaire, by Jules
Lermina
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Title: L'A. B. C. du libertaire
Author: Jules Lermina
Release Date: January 31, 2007 [EBook #20490]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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DU LIBERTAIRE ***
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PHILOSOPHIE LIBERTAIRE
Jules Lermina
L'A. B. C.
DU
LIBERTAIRE
PRIX: 10 CENTIMES
PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
DE LA
COLONIE COMMUNISTE
D'AIGLEMONT
(ARDENNES)
FÉVRIER 1906
[Illustration: communisme expérimental «L'ESSAI» colonie
d'Aiglemont. (Ardennes)]
Au Lecteur,
Les idées libertaires sont peu connues ou faussées à dessein par ceux
contre lesquels nous luttons et dont l'égoïste intérêt maintient l'erreur
et l'ignorance au prix des pires mensonges.
La série de publications que nous commençons aujourd'hui avec l'aide
de camarades qui trouvent tout naturel d'exprimer ce qui leur semble
juste et vrai est un complément à l'oeuvre que nous avons commencée à
Aiglemont.
Nous estimons que la diffusion des principes anarchistes, que le libre
examen et la juste critique de ce qui est autour de nous ne peuvent que
favoriser le développement intégral de ceux qui nous liront.
Montrer combien l'autorité est irrationnelle et immorale, la combattre
sous toutes ses formes, lutter contre les préjugés, faire penser.
Permettre aux hommes de s'affranchir d'eux-mêmes d'abord, des autres
ensuite; faire que ceux qui s'ignorent naissent à nouveau, préparer
pour tous ce qui est déjà possible pour les quelques-uns que nous
sommes, une société harmonieuse d'hommes conscients, prélude d'un
monde de liberté et d'amour.
Voilà notre oeuvre; elle sera l'oeuvre de tous si tous veulent, animés de
l'esprit de vérité et de justice, marcher à la conquête d'un meilleur
devenir.
LA COLONIE D'AIGLEMONT.
Mon jeune Camarade, tu m'as demandé, non sans quelque intention
ironique, de t'expliquer ce qu'est, ou plutôt ce que doit être un libertaire;
te sachant de bonne volonté, quoique avec une tendance atavique à
railler ce que tu n'as pas encore compris, je vais tenter de satisfaire ta
curiosité.
Seulement garde-toi de croire que je me pose, vis-à-vis de toi, en
docteur et en prophète; et dès le premier moment, prépare-toi non à
accepter mes affirmations comme des dogmes contre lesquels rien ne
prévaut, mais au contraire à les discuter, à les passer au crible de ta
propre raison et à ne les admettre comme vérités que lorsque tu te seras
convaincu, par tes propres lumières, qu'elles ont droit à ce titre.
Il n'est d'éducation sérieuse et profonde que celle qu'on se donne à
soi-même. Chacun doit être son propre maître et la mission de ceux qui
croient savoir est non pas d'imposer leurs opinions, mais de proposer à
autrui avec arguments raisonnés, les idées-germes qui doivent fructifier
dans son propre cerveau.
Tout d'abord, remarque ceci: toutes les fois qu'un homme parle de
bonheur universel, de bien-être général, de joie mondiale et de paix
terrestre, un cri s'élève contre lui, fait de colère et de mépris.
D'où vient cet importun, ce fou, qui croit à la possibilité du bonheur! À
quel titre se permet-il de réprouver la lutte féroce des hommes les uns
contre les autres? Le bien est une utopie, il n'est de réalité que le mal et
le devoir de tout être raisonnable est d'aggraver le mal en livrant tous
les biens terrestres à la concurrence, à la bataille, et en appelant à son
aide la brutalité et la mort.
Non seulement celui qui veut l'humanité heureuse est taxé de folie,
mais bien vite on le qualifie de criminel, d'être essentiellement
dangereux, on le poursuit, on le traque et, si l'on peut, on le tue.
Donc, mon jeune Camarade, commence par t'interroger, demande-toi si
tu te sens prêt à subir toutes les avanies, toutes les persécutions, sans te
décourager et sans reculer.
Sache bien que pour vouloir le bonheur d'autrui, tu seras traité en
ennemi, en paria, tu seras mis au ban de toutes les civilisations, tu seras
chassé de frontière en frontière jusqu'au moment où des exaspérés
t'abattront comme bête puante.
Si au contraire tu suis les errements ordinaires, si, t'emparant de toutes
les armes matérielles et immorales que la civilisation a forgées, tu te
jettes résolument dans la vie dite normale, si tu essaies d'écraser les
autres pour te faire un piédestal de leurs corps, si tu parviens à ruiner, à
affamer le plus d'êtres humains possibles pour te constituer de leurs
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