un ��cho, r��p��tait inconsciemment les fins de phrase du redoutable n��gociant. C'��tait le plus s?r moyen d'��tre toujours de son avis, et de ne pas s'attirer quelque rebuffade, dont le seigneur K��raban se montrait volontiers prodigue.
Tous deux arrivaient sur la place de Top-Han�� par une des rues ��troites et ravin��es qui descendent du faubourg de P��ra. Suivant son habitude, le seigneur K��raban parlait �� haute voix, sans se soucier aucunement d'��tre ou de ne pas ��tre entendu.
?Eh bien, non! disait-il. Qu'Allah nous prot��ge, mais du temps des Janissaires, chacun avait le droit d'agir �� sa guise, lorsque le soir ��tait venu! Non! je ne me soumettrai pas �� leurs nouveaux r��glements de police, et j'irai par les rues, sans lanterne �� la main, si cela me pla?t, quand je devrais tomber dans une fondri��re, ou me faire happer aux mollets par quelque chien errant!
--Chien errant!... r��pondit Nizib.
--Et tu n'as pas besoin de me fatiguer les oreilles avec tes sottes remontrances, ou, par Mahomet, j'allongerai les tiennes �� rendre jaloux un ane et son anier!
--Et son anier!... r��pondit Nizib, qui, d'ailleurs, n'avait fait aucune remontrance, comme bien l'on pense.
--Et si le ma?tre de police me met �� l'amende, reprit le t��tu personnage, je payerai l'amende! Et s'il me met en prison, j'irai en prison! Mais je ne c��derai ni sur ce point ni sur aucun autre!?
Nizib fit un signe d'assentiment. Il ��tait pr��t �� suivre son ma?tre en prison si les choses en arrivaient la.
?Ah! messieurs les nouveaux Turcs! s'��cria le seigneur K��raban, en voyant passer quelques Constantinopolitains, v��tus de la redingote droite et coiff��s du fez rouge. Ah! vous voulez nous faire la loi, rompre avec les anciens usages! Eh bien, quand je devrais ��tre le dernier �� protester!... Nizib, as-tu bien dit �� mon ca?dji de se trouver avec son ca?que �� l'��chelle de Top-Han�� d��s sept heures?
--D��s sept heures!
--Pourquoi n'est-il pas l��?
--Pourquoi n'est-il pas l��? r��pondit Nizib.
--En v��rit��, c'est qu'il n'est pas encore sept heures.
--Il n'est pas sept heures.
--Et qu'en sais-tu?
--Je le sais, parce que vous le dites, mon ma?tre.
--Et si je disais qu'il est cinq heures?
--Il serait cinq heures, r��pondit Nizib.
--On n'est pas plus stupide!
--Non, pas plus stupide.
--Ce gar?on-l��, murmura K��raban, �� force de ne pas me contredire, finira par me contrarier!?
En ce moment, Van Mitten et Bruno reparaissaient sur la place, et Bruno r��p��tait du ton d'un homme d��sappoint��:
?Allons-nous-en, mon ma?tre, allons-nous-en, et repartons par le premier train! ?a, Constantinople! ?a, la capitale du Commandeur des Croyants?... Jamais!
--Du calme, Bruno, du calme!? r��pondait Van Mitten.
Le soir commen?ait �� se faire. Le soleil, cach�� derri��re les hauteurs de l'antique Stamboul, laissait d��j�� la place de Top-Han�� dans une sorte de p��nombre. Van Mitten ne reconnut donc pas le seigneur K��raban, qui se croisait avec lui, au moment o�� il se dirigeait vers les quais de Galata. Il arriva m��me que, suivant une direction inverse, tous deux se heurt��rent, cherchant en m��me temps �� passer �� droite, puis �� passer �� gauche. De cette contrari��t�� de leurs mouvements, il se produisit l�� une demi-minute de balancements quelque peu ridicules.
?Eh! monsieur, je passerai! dit K��raban, qui n'��tait point homme �� c��der le pas.
--Mais.... fit Van Mitten, en essayant, lui, de se ranger poliment, sans y parvenir.
--Je passerai quand m��me!.,.
--Mais....? r��p��ta Van Mitten.
Puis, tout �� coup, reconnaissant �� qui il avait affaire:
?Eh! mon ami K��raban! s'��cria-t-il.
--Vous!... vous!... Van Mitten!... r��pondit K��raban, au comble de la surprise. Vous!... ici?... �� Constantinople?
--Moi-m��me!
--Depuis quand?
--Depuis ce matin!
--Et votre premi��re visite n'a pas ��t�� pour moi ... moi?
--Elle a ��t�� pour vous, au contraire, r��pondit le Hollandais. Je me suis rendu �� votre comptoir, mais vous n'y ��tiez plus, et l'on m'a dit qu'�� sept heures je vous trouverais sur cette place....
--Et on a eu raison, Van Mitten! s'��cria K��raban, en serrant, avec une vigueur qui touchait �� la violence, la main de son correspondant de Rotterdam. Ah! mon brave Van Mitten, jamais, non! jamais, je ne me serais attendu �� vous voir a Constantinople!... Pourquoi ne pas m'avoir ��crit?
--J'ai quitt�� si pr��cipitamment la Hollande!
--Un voyage d'affaires?
--Non ... un voyage ... d'agr��ment! Je ne connaissais ni Constantinople ni la Turquie, et j'ai voulu vous rendre ici la visite que vous m'aviez faite �� Rotterdam.
--C'est bien, cela!... Mais il me semble que je ne vois pas avec vous madame Van Mitten?
--En effet ... je ne l'ai point amen��e! r��pondit le Hollandais, non sans une certaine h��sitation. Madame Van Mitten ne se d��place pas facilement!... Aussi suis-je venu seul avec mon valet Bruno.
--Ah! ce gar?on? dit le seigneur K��raban, en faisant un petit signe �� Bruno, qui crut devoir s'incliner �� la turque, et ramener ses bras �� son chapeau, comme les deux anses d'une amphore.
--Oui, reprit Van Milieu, ce brave gar?on, qui voulait d��j�� m'abandonner et repartir pour....
--Repartir! s'��cria K��raban. Repartir, sans que je lui en
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