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Journal des Goncourt (Troisième série, troisième volume)
The Project Gutenberg EBook of Journal des Goncourt (Troisième série,
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Title: Journal des Goncourt (Troisième série, troisième volume) Mémoires de la vie littéraire
Author: Edmond de Goncourt
Release Date: March 27, 2006 [EBook #18055]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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JOURNAL DES GONCOURT--MéMOIRES DE LA VIE LITTéRAIRE
TOME NEUVIèME: 1892-1895
suivi d'un index général des noms cités dans les neuf volumes.
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TROISIèME SéRIE--TROISIèME VOLUME
PARIS, BIBLIOTHèQUE-CHARPENTIER G. CHARPENTIER ET E. FASQUELLE, éDITEURS, 11, RUE DE GRENELLE.
1896
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PRéFACE
Le neuvième volume du JOURNAL DES GONCOURT, est le dernier, que je publierai de mon vivant.
EDMOND DE GONCOURT.
Auteuil, 15 mars 1896.
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ANNEE 1892
Vendredi 1er janvier 1892.--Ce premier jour de l'an, dans le vague de ma faiblesse, ne m'a pas donné, cette année, l'impression du renouveau d'une année nouvelle.
Voici quatre semaines, que je n'ai pris l'air extérieur. Ce soir, le d?ner chez Daudet sera ma première sortie. D?ner intime avec les Daudet, Mme Allard, et la filleule qui d?ne, pour la première fois, à la grande table.
Causerie sur les ménages amis, où, nous tous, nous nous mettons à parler du charme du ménage Rodenbach: de l'homme à la conversation spirituellement animée, à la discussion littéraire passionnante, de la femme, aux rébellionnements à voix basse, aux flots de paroles irritées, qu'elle vous jette dans l'oreille, quand elle entend une chose qui n'est pas vraie, ou qui ne lui semble pas juste, et nous constatons le petit émoi chaleureux, qu'apporte dans la froideur ordinaire des salons, la vie nerveuse de ces deux aimables êtres.
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Mardi 5 janvier.--Une surprenante lettre de Magnard, du directeur de ce Figaro, qui m'a été toujours si hostile. Dans cette très gracieuse lettre, Magnard m'offre la succession de Wolf, le gouvernement de l'art, avec toute l'indépendance, toute la liberté que je puis désirer. Je refuse, mais je ne puis m'empêcher de songer à tous les gens, que l'acceptation aurait mis à mes pieds, au respect, que j'aurais conquis dans la maison de la princesse, enfin à la facilité, avec laquelle j'aurais trouvé des éditeurs, pour illustrer LA MAISON D'UN ARTISTE, MADAME GERVAISAIS, etc., etc.
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Jeudi 7 janvier.--Grand d?ner chez les Daudet, avec Schoelcher, Lockroy, le ménage Simon, Coppée. Décidément ce Jules Simon a un charme, une grace, faite d'une certaine délicatesse de la pensée, jointe à la douceur de la parole.
Quant à Coppée, il s'est montré tout à fait extraordinaire, comme verve voyoute: ?'a été un feu d'artifice pendant toute la soirée de dr?leries, à la fois canailles, à la fois distinguées. Oui, Coppée c'est par excellence le causeur parisien du siècle de la blague, avec tout l'admirable sous-entendu de la conversation de nous autres: les phrases commencées, finies par un rictus ironique, les allusions farces à des choses ou à des faits, connus du monde select et pourri de l'intelligence.
Chez Maupassant, ne dit-on pas, qu'il n'y avait qu'un seul livre sur la table du salon: le Gotha? C'était un sympt?me du commencement de la folie des grandeurs!
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Samedi 9 janvier.--Maupassant est un très remarquable novelliere, un très charmant conteur de nouvelles, mais un styliste, un grand écrivain, non, non!
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Dimanche 10 janvier.--Très gentiment et très amicalement, Daudet a travaillé à surexciter la curiosité de Koning sur ma pièce, à BAS LE PROGRèS! et Koning lui a dit jeudi: ?Mais pourquoi ne me donnez-vous pas à lire la pièce de Goncourt?? et il lui a parlé de la donner avec la sienne, au moment où le succès se ralentirait. Je suis indécis. J'étais au moment, sans attendre la décision de la Chambre sur la censure, de la donner à Antoine.
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Jeudi 14 janvier.--Un ?petit bleu? d'un journal, où l'on me reproche très sérieusement, comme manque de toute sensibilité, d'être encore vivant à l'heure présente, et au moins, si je vis, de n'être pas devenu fou, à l'instar de Maupassant.
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Samedi 16 janvier.--Rien n'est amusant comme la chatte, se promenant sur la glace du bassin, et séparée des poissons rouges, par cette espèce de vitre, au travers de laquelle elle les voit sous elle, toute dépitée, toute colère de ne pouvoir les attraper.
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Dimanche 24 janvier.--Devant ce vieux dévalé au bas d'un lit d'amour, le cri de
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