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Jim l'indien
The Project Gutenberg EBook of Jim l'indien
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Title: Jim l'indien
Author: Gustave Aimard and Jules Berlioz d'Auriac
Release Date: October 6, 2004 [EBook #13598]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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Gustave Aimard -- Jules Berlioz d'Auriac
JIM L’INDIEN (1867)
Table des matières
CHAPITRE PREMIER SUR L’EAU. CHAPITRE II LéGENDES DU FOYER CHAPITRE III UNE VISITE CHAPITRE IV CROQUIS, BOULEVERSEMENTS, AVENTURES. CHAPITRE V UN AMI PROPICE. CHAPITRE VI INDéCISION. CHAPITRE VII L’OEUVRE INFERNALE. CHAPITRE VIII QUESTION DE VIE OU DE MORT. CHAPITRE IX JIM L’INDIEN EN MISSION. CHAPITRE X UNE NUIT DANS LES BOIS. CHAPITRE XI PéRIPéTIES. CHAPITRE XII AMIS ET ENNEMIS. éPILOGUE
CHAPITRE PREMIER SUR L’EAU.
Par une br?lante journée du mois d’ao?t 1862 un petit steamer sillonnait paisiblement les eaux brunes du Minnesota. On pouvait voir entassés pêle-mêle sur le pont, hommes, femmes, enfants, caisses, malles, paquets, et les mille inutilités indispensables à l’émigrant, au voyageur.
Les bordages du paquebot étaient couronnés d’une galerie mouvante de têtes agitées, qui toutes se penchaient curieusement pour mieux voir la contrée nouvelle qu’on allait traverser.
Dans cette foule aventureuse il y avait les types les plus variées: le spéculateur froid et calculateur dont les yeux brillaient d’admiration lorsqu’ils rencontraient la grasse prairie au riche aspect, et les splendides forêts bordant le fleuve; le Fran?ais vif et animé; l’Anglais au visage solennel; le pensif et flegmatique Allemand; l’écossais à la mine résolue, aux vêtements bariolés de jaune; l’Africain à peau d’ébène. -- Une marchandise de contrebande, comme on dit maintenant. -- Tous les éléments d’un monde miniature s’agitaient dans l’étroit navire, et avec eux, passions, projets, haines, amours, vice, vertus.
Sur l’avant se tenaient deux individus paraissant tout particulièrement sensibles aux beautés du glorieux paysage déployé sous leurs yeux.
Le premier était un jeune homme de haute taille dont les regards exprimaient une incommensurable confiance en lui-même. Un large Panama ombrageait coquettement sa tête; un foulard blanc, suspendu avec une savante négligence derrière le chapeau pour abriter le cou contre les ardeurs du soleil, ondulait moelleusement au gré du zéphyr; une orgueilleuse cha?ne d’or chargée de breloques s’étalait, fulgurante, sur son gilet; ses mains, gantées finement, étaient plongées dans les poches d’un léger et adorable paletot en coutil blanc comme la neige.
Il portait sous le bras droit un assez gros portefeuille rempli d’esquisses artistiques et Croquis exécutés d’après nature, au vol de la vapeur.
Ce beau jeune homme, si aristocratique, se nommait M. Adolphus Halleck, dessinateur paysagiste, qui remontait le Minnesota dans le but d’enrichir sa collection de vues pittoresques.
Les glorieux travaux de Bierstadt sur les paysages et les moeurs des Montagnes Rocheuses avait rempli d’émulation le jeune peintre; il brillait du désir de visiter, d’observer avec soin les hautes terres de l’Ouest, et de recueillir une ample moisson d’études sur les nobles montagnes, les plaines majestueuses, les lacs, les cataractes, les fleuves, les chasses, les tribus sauvages de ces territoires fantastiques.
Il était beau gar?on; son visage un peu pale, coloré sur les joues, d’un ovale distingué annon?ait une complexion délicate mais aristocratique, On n’aurait pu le considérer comme un gandin, cependant il affichait de grandes prétentions à l’élégance, et possédait au grand complet les qualités sterling d’un gentleman.
La jeune lady qui était proche de sir Halleck était une charmante créature, aux yeux animés, aux traits réguliers et gracieux, mais pétillant d’une expression malicieuse. évidemment, c’était un de ces esprits actifs, piquants, dont la saveur bizarre et originale les destine à servir d’épices dans l’immense rago?t de la société.
Miss Maria Allondale était cousine de sir Adolphus Halleck.
-- Oui, Maria, disait ce dernier, en regardant par dessus la tête de la jeune fille, les rivages fuyant à toute vapeur; oui, lorsque je reviendrai à la fin de l’automne, j’aurai collectionné assez de croquis et d’études pour m’occuper ensuite pendant une demi-douzaine d’années.
-- Je suppose que les paysages environnants vous paraissent indignes des efforts de votre pinceau, répliqua la jeune fille en clignant les yeux.
-- Je ne dis pas précisément cela... tenez, voici un effet de rivage assez correct; j’en ai vu de semblables à l’Académie. Si seulement il y avait un groupe convenable d’Indiens pour garnir le second plan, ?a ferait un tableau, oui.
-- Vous avez donc conservé vos vieilles amours pour les sauvages?
-- Parfaitement. Ils ont toujours fait mon admiration, depuis le premier jour où, dans mon enfance, j’ai dévoré les intéressantes légendes
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