Jim Harrison, boxeur | Page 2

Sir Arthur Conan Doyle
judicieusement, le sport du Ring a puissamment contribu�� �� d��velopper dans la race britannique ce m��pris de la douleur et du danger qui firent une Angleterre forte._
_De la instinctivement la tendance de l'opinion �� s'enthousiasmer, �� se passionner pour les hommes du Ring, professeurs d'��nergie et en quelque sorte contrepoids �� ce qu'il y avait d'affadissant et d'��nervant dans le luxe des petits-ma?tres, des Corinthiens et des dandys tout occup��s de toilettes et de futilit��s, en une heure aussi grave pour la vie nationale anglaise_
_Qu'�� c?t�� de l'entretien de cet id��al de bravoure et d'endurance, il y e?t comme revers de la m��daille la brutalit�� des moeurs, la d��moralisation qu'am��ne l'intervention de l'argent dans ce qui est humain, Conan Doyle ne le nie certes pas, mais la corruption des meilleures choses ne prouve pas qu'elles n'ont pas ��t�� bonnes._
_Si nos p��res n'ont pas compris le syst��me anglais, s'ils n'ont voulu y voir que les boucheries que raillait le chansonnier B��ranger, les hommes de notre g��n��ration ont vu plus ��quitablement. Ils ont donn�� �� la boxe son droit de cit�� en France et r��par�� l'injustice de leurs pr��d��cesseurs._
_Voila pourquoi, en ��crivant Jim Harrison boxeur, Conan Doyle a bien m��rit�� aux yeux de tous ceux, amateurs ou professionnels, qui se sont de nos jours passionn��s pour la boxe. Jim Harrison boxeur est donc certain de trouver parmi eux de nombreux lecteurs, outre ceux qui sont d��j�� les fid��les r��solus du romancier anglais, toujours assur��s de trouver dans son oeuvre un int��r��t palpitant et des ��motions saines._
_ALBERT SAVINE._
I -- FRIAR'S OAK
Aujourd'hui, 1er janvier de l��ann��e 1851, le dix-neuvi��me si��cle est arriv�� �� sa moiti��, et parmi nous qui avons ��t�� jeunes avec lui, un bon nombre ont d��j�� re?u des avertissements qui nous apprennent qu'il nous a us��s.
Nous autres, les vieux, nous rapprochons nos t��tes grisonnantes et nous parlons de la grande ��poque que nous avons connue, mais quand c'est avec nos fils que nous nous entretenons, nous ��prouvons de grandes difficult��s �� nous faire comprendre.
Nous et nos p��res qui nous ont pr��c��d��s, nous avons pass�� notre vie dans des conditions fort semblables; mais eux, avec leurs chemins de fer, leurs bateaux �� vapeur, ils appartiennent �� un si��cle diff��rent.
Nous pouvons, il est vrai, leur mettre des livres d'histoire entre les mains et ils peuvent y lire nos luttes de vingt-deux ans contre ce grand homme malfaisant. Ils peuvent y voir comment la Libert�� s'enfuit de tout le vaste continent, comment Nelson versa son sang, comment le noble Pitt eut le coeur bris�� dans ses efforts pour l'emp��cher de s'envoler de chez nous pour se r��fugier de l'autre c?t�� de l'Atlantique.
Tout cela, ils peuvent le lire, ainsi que la date de tel trait��, de telle bataille, mais je ne sais o�� ils trouveront des d��tails sur nous-m��mes, o�� ils apprendront quelle sorte de gens nous ��tions, quel genre de vie ��tait le n?tre et sous quel aspect le monde apparaissait �� nos yeux, quand nos yeux ��taient jeunes, comme le sont aujourd'hui les leurs.
Si je prends la plume pour vous parler de cela, ne croyez pas pourtant que je me propose d����crire une histoire. Lorsque ces choses se passaient, j'avais atteint �� peine les d��buts de l'age adulte, et quoique j'aie vu un peu de l'existence d'autrui, je n'ai gu��re le droit de parler de la mienne.
C'est l'amour d'une femme qui constitue l'histoire d'un homme, et bien des ann��es devaient se passer avant le jour o�� je regardai dans les yeux celle qui fut la m��re de mes enfants.
Il nous semble que cela date d'hier et pourtant ces enfants sont assez grands pour atteindre jusqu'aux prunes du jardin, pendant que nous allons chercher une ��chelle, et ces routes que nous parcourions en tenant leurs petites mains dans les n?tres, nous sommes heureux d'y repasser, en nous appuyant sur leur bras.
Mais je parlerai uniquement d'un temps o�� l'amour d'une m��re ��tait le seul amour que je connusse.
Si donc vous cherchez quelque chose de plus, vous n'��tes pas de ceux pour qui j'��cris.
Mais s'il vous pla?t de p��n��trer avec moi dans ce monde oubli��, s'il vous pla?t de faire connaissance avec le petit Jim, avec le champion Harrison, si vous voulez frayer avec mon p��re, qui fut un des fid��les de Nelson, si vous tenez �� entrevoir ce c��l��bre homme de mer lui-m��me, et Georges qui devint par la suite l��indigne roi d'Angleterre, si par-dessus tout vous d��sirez voir mon fameux oncle, Sir Charles Tregellis, le roi des petits-ma?tres, et les grands champions, dont les noms sont encore familiers �� vos oreilles, alors donnez la main, et... en route.
Mais je dois vous pr��venir: si vous vous attendez �� trouver sous la plume de votre guide bien des choses attrayantes, vous vous exposez �� une d��sillusion.
Lorsque je jette les yeux sur les ��tag��res qui supportent mes
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