nouveau rassembl��s:
--Casimir, tu devrais montrer la carri��re �� Monsieur Lacase; je suis s?re que cela l'int��ressera.--Puis s'approchant de moi:
--Partez vite avant que l'abb�� ne descende; il voudrait vous accompagner.
Je ressortis aussit?t dans le parc; l'enfant clopin-clopant me guidait.
--C'est l'heure de la r��cr��ation, commen?ai-je.
Il ne r��pondit rien. Je repris:
--Vous ne travaillez jamais apr��s go?ter?
--Oh! si; mais aujourd'hui je n'avais plus rien �� copier.
--Qu'est-ce que vous copiez ainsi?
--La th��se.
--Ah!... Apr��s quelques tatonnements je parvins �� comprendre que cette th��se ��tait un travail de l'abb��, que l'abb�� faisait remettre au net et copier par l'enfant dont l'��criture ��tait correcte. Il en tirait quatre grosses, dans quatre cahiers cartonn��s dont chaque jour il noircissait quelques pages. Casimir m'affirma du reste qu'il se plaisait beaucoup �� "copier".
--Mais pourquoi quatre fois?
--Parce que je retiens difficilement.
--Vous comprenez ce que vous ��crivez?
--Quelquefois. D'autres fois l'abb�� m'explique; ou bien il dit que je comprendrai quand je serai plus grand.
L'abb�� avait tout bonnement fait de son ��l��ve une mani��re de s��cr��taire-copiste. Est-ce ainsi qu'il entendait ses devoirs? Je sentais mon coeur se gonfler et me proposai d'avoir incessamment avec lui une conversation tragique. L'indignation m'avait fait presser le pas inconsciemment; Casimir prenait peine �� me suivre; je m'aper?us qu'il ��tait en nage. Je lui tendis une main qu'il garda dans la sienne, clopinant �� c?t�� de moi tandis que je ralentissais mon allure.
--C'est votre travail, cette th��se?
--Oh! non, fit-il aussit?t; mais, en poussant plus loin mes questions, je compris que le reste se r��duisait �� peu de chose; et sans doute fut-il sensible �� mon ��tonnement:
--Je lis beaucoup, ajouta-t-il, comme un pauvre dirait: j'ai d'autres habits!
--Et qu'est-ce que vous aimez lire?
--Les grands voyages; puis tournant vers moi un regard o�� d��j�� l'interrogation faisait place �� la confiance:
--L'abb��, lui, a ��t�� en Chine; vous saviez?... et le ton de sa voix exprimait pour son ma?tre une admiration, une v��n��ration sans limites.
Nous ��tions parvenus a cet endroit du parc que Madame Floche appelait "la carri��re"; abandonn��e depuis longtemps, elle formait �� flanc de coteau une sorte de grotte dissimul��e derri��re les broussailles. Nous nous ass?mes sur un quartier de roche que ti��dissait le soleil d��j�� bas. La parc s'achevait l�� sans cl?ture; nous avions laiss�� �� notre gauche un chemin qui descendait obliquement et que coupait une petite barri��re; le d��valement, partout ailleurs assez abrupt, servait de protection naturelle.
--Vous, Casimir, avez-vous d��j�� voyag��? demandai-je.
Il ne r��pondit pas; baissa le front ... A nos pieds le vallon s'emplissait d'ombre; d��j�� le soleil touchait la colline qui fermait le paysage devant nous. Un bosquet de chataigniers et de ch��nes y couronnait un tertre crayeux cribl�� des trous d'une garenne; le site un peu romantique tranchait la mollesse uniforme de la contr��e.
--Regardez les lapins, s'��cria tout �� coup Casimir; puis, au bout d'un instant, il ajouta, indiquant du doigt le bosquet:
--Un jour, avec Monsieur l'abb��, j'ai mont�� la.
En rentrant nous passames aupr��s d'une mare couverte de conferves. Je promis �� Casimir de lui appr��ter une ligne et de lui montrer comment on p��chait les grenouilles.
Cette premi��re soir��e, qui ne se prolongea gu��re au del�� de neuf heures, ne diff��ra point de celles qui suivirent, ni, je pense, de celles qui l'avaient pr��c��d��e, car, pour moi, mes h?tes eurent le bon go?t de ne se point mettre en d��pense. Sit?t apr��s d?ner, nous rentrions dans le salon o��, pendant le repas, Gratien avait allum�� le feu. Une grande lampe, pos��e �� l'extr��mit�� d'une table de marqueterie, ��clairait �� la fois la partie de jacquet que le baron engageait avec l'abb�� �� l'autre extr��mit�� de la table, et le gu��ridon o�� ces dames menaient une sorte de b��sigue oriental et mouvement��.
--Monsieur Lacase qui est habitu�� aux distractions de Paris, va sans doute trouver notre amusement un peu terne ... avait d'abord dit Madame de Saint-Aur��ol.--Cependant, Monsieur Floche, au coin du feu, somnolait dans une berg��re; Casimir, les coudes sur la table, la t��te entre les mains, l��vre tombante et salivant, progressait dans un "Tour du Monde.-- Par contenance et politesse j'avais fait mine de prendre vif int��r��t au b��sigue de ces dames; on le pouvait mener, comme le whist, avec un mort, mais on le jouait de pr��f��rence �� quatre, de sorte que Madame de Saint-Aur��ol, avec empressement, m'avait accept�� pour partenaire d��s que je m'��tais propos��. Les premiers soirs, mes impairs firent la ruine de notre camp et mirent en joie Madame Floche qui, apr��s chaque victoire, se permettait sur mon bras une discr��te taloche de sa maigre main mitain��e. Il y avait des t��m��rit��s, des ruses, des d��licatesses. Mademoiselle Olympe jouait un jeu serr��, concert��. Au d��but de chaque partie, on pointait, on hasardait la surench��re selon le jeu que l'on avait; cela laissait un peu de marge au bluff; Madame de Saint-Aur��ol s'aventurait effront��ment, les yeux luisants, les pommettes vermeilles et le menton fr��missant;
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.