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The Project Gutenberg EBook of Hombres, by Paul Verlaine
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Title: Hombres
(Hommes)
Author: Paul Verlaine
Release Date: February 11, 2007 [EBook #20568]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
? START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK HOMBRES ***
Produced by Carlo Traverso, Chuck Greif and the Online?Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This?file was produced from images generously made available?by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at?http://gallica.bnf.fr)
Paul Verlaine
"HOMBRES"
(HOMMES)
DU MêME AUTEUR
=Femmes=, 1 vol. in-18 jésus, tiré à 500 exemplaires sur papier Hollande, et à 25 exemplaires sur papier de Japon.
IMPRIMé SOUS LE MANTEAU
ET NE SE VEND NULLE PART
_Cette édition a été tirée à cinq cent vingt-cinq exemplaires, savoir:
25 exemplaires sur papier du Japon impérial numérotés A à Z.
500 exemplaires sur papier Hollande Van Gelder numérotés 1 à 500._
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Elle ne peut être mise dans le commerce.
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TABLE
I. _O ne blasphème pas_?II. MILLE ET TRE?III. BALANIDE I?IV. BALANIDE II?V. SUR UNE STATUE?VI. RENDEZ-VOUS?VII. _Monte sur moi_?VIII. _Un peu de m..._?IX. _Il est mauvais coucheur_?X. _Autant certes la femme_?XI. _Même quand tu ne_?XII. _Dans ce Café_?XIII. DIZAIN INGéNU?XIV. _O mes amants_?LE SONNET DU TROU DU CUL (_Verlaine et Rimbaud_)
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HOMBRES
I
O ne blasphème pas, poète, et souviens-toi.?Certes la femme est bien, elle vaut qu'on la baise,?Son cul lui fait honneur, encor qu'un brin obèse?Et je l'ai savouré maintes fois, quant à moi.
Ce cul (et les tétons) quel nid à nos caresses!?Je l'embrasse à genoux et lèche son pertuis?Tandis que mes doigts vont, fouillant dans l'autre puits?Et les beaux seins, combien cochonnes leurs paresses!
Et puis, il sert, ce cul, encor, surtout au lit?Comme adjuvant aux fins de coussins, de sous-ventre,?De ressort à boudin du vrai ventre pour qu'entre?Plus avant l'homme dans la femme qu'il élit,
J'y délasse mes mains, mes bras aussi, mes jambes,?Mes pieds. Tant de fra?cheur, d'élastique rondeur?M'en font un reposoir désirable où, r?deur,?Par instant le désir sautille en voeux ingambes.
Mais comparer le cul de l'homme à ce bon cu?à ce gros cul moins voluptueux que pratique?Le cul de l'homme fleur de joie et d'esthétique?Surtout l'en proclamer le serf et le vaincu,
"C'est mal," a dit l'amour. Et la voix de l'Histoire.?Cul de l'homme, honneur pur de l'Hellade et décor?Divin de Rome vraie et plus divin encor,?De Sodome morte, martyre pour sa gloire.
Shakspeare, abandonnant du coup Ophélia,?Cordélia, Desdémona, tout son beau sexe?Chantait en vers magnificents qu'un sot s'en vexe?La forme masculine et son alleluia.
Les Valois étaient fous du male et dans notre ère?L'Europe embourgeoisée et féminine tant?Néanmoins admira ce Louis de Bavière,?Le roi vierge au grand coeur pour l'homme seul battant.
La Chair, même, la chair de la femme proclame?Le cul, le vit, le torse et l'oeil du fier Puceau,?Et c'est pourquoi, d'après le conseil à Rousseau,?Il faut parfois, poète, un peu ?quitter la dame?.
1891.
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II
MILLE ET TRE
Mes amants n'appartiennent pas aux classes riches:?Ce sont des ouvriers faubouriens ou ruraux,?Leurs quinze et leurs vingt ans sans apprêts sont mal chiches De force assez brutale et de procédés gros.
Je les go?te en habits de travail, cotte et veste;?Ils ne sentent pas l'ambre et fleurent de santé?Pure et simple; leur marche un peu lourde, va preste?Pourtant, car jeune, et grave en l'élasticité;
Leurs yeux francs et matois crépitent de malice?Cordiale et des mots na?vement rusés?Partent non sans un gai juron qui les épice?De leur bouche bien fra?che aux solides baisers;
Leur pine vigoureuse et leurs fesses joyeuses?Réjouissent la nuit et ma queue et mon cu;?Sous la lampe et le petit jour, leurs chairs joyeuses?Ressuscitent mon désir las, jamais vaincu.
Cuisses, ames, mains, tout mon être pêle-mêle,?Mémoire, pieds, coeur, dos et l'oreille et le nez?Et la fressure, tout gueule une ritournelle,?Et trépigne un chahut dans leurs bras forcenés.
Un chahut, une ritournelle fol et folle?Et plut?t divins qu'infernals, plus infernals?Que divins, à m'y perdre, et j'y nage et j'y vole,?Dans leur sueur et leur haleine, dans ces bals.
Mes deux Charles l'un jeune tigre aux yeux de chattes?Sorte d'enfant de choeur grandissant en soudard,?L'autre, fier gaillard, bel effronté que n'épate?Que ma pente vertigineuse vers son dard.
Odilon, un gamin, mais monté comme un homme?Ses pieds aiment les miens épris de ses orteils?Mieux encore mais pas plus que de son reste en somme?Adorable dr?ment, mais ses pieds sans pareils!
Caresseurs, satin frais, délicates phalanges?Sous les plantes, autour des chevilles, et sur?La cambrure veineuse et ces baisers étranges?Si doux, de quatre pieds, ayant une ame, s?r!
Antoine, encor, proverbial quant à la queue,?Lui, mon roi triomphal et mon suprême Dieu,?Taraudant tout mon coeur de sa prunelle bleue?Et tout mon cul de son épouvantable épieu.
Paul, un athlète blond aux pectoraux superbes?Poitrine blanche, aux durs boutons sucés ainsi?Que le bon bout; Fran?ois, souple comme des gerbes?Ses jambes de
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