Histoire dun baiser | Page 9

Albert Cim
proc��d��s! des proc��d��s!!... inqualifiables!!! Aucun de mes confr��res, personne au monde ne tol��rera jamais de pareilles escapades. Toute une semaine! huit jours de bamboche! Ah! vous allez bien, vous, quand vous vous y mettez!
--Pardon, monsieur, mais je... je vous vous assure, monsieur..., b��gaya Richefeu.
--Permettez-moi, monsieur, de....de vous... Monsieur, je... je vous certifie... bredouilla Lardenois.
--Quoi? Que pouvez-vous invoquer pour votre d��fense? Je me le demande! Il y a un fait, un fait incontestable: c'est que vous avez tous les deux, simultan��ment, sans me pr��venir, plant�� l�� le magasin, et que votre absence �� tous les deux a dur�� huit jours. Vous n'allez pas me r��pondre que vous ��tes tomb��s malades l'un et l'autre...
--Si, monsieur! J'ai ��t�� malade, bien malade..., interrompit Lardenois.
--Moi aussi, monsieur! ajouta Richefeu.
--Ah! vous aussi? En m��me temps? Comme ?a? Faudrait cependant mettre un peu de vari��t�� dans vos... vos contes en l'air, mes bons amis. Je n'aime pas qu'on se moque de moi! Puisque vous me quittiez, j'ai d? pourvoir �� votre remplacement. Voil�� vos successeurs, reprit le p��re Pichancourt en indiquant �� MM. Lardenois et Richefeu les nouveaux potards. Ah! oui, ils sont trois, continua-t-il. C'est que Cabrillat, lui aussi, s'en va... Lui, c'est autre chose!... Je ne le cong��die pas... C'est lui qui se retire,--pour se marier. Il ��pouse Mlle Desormeaux et devient l'associ�� de son beau-p��re, le marchand de bois... Vous avez joliment raison, allez, Cabrillat, fichu m��tier que la pharmacie! En voil�� la preuve! On n'est jamais tranquille, on n'est jamais s?r de... ce qui se passe chez vous quand vous n'y ��tes pas... Toujours esclave, �� l'attache!
* * * * *
Lorsque Nestor Richefeu et Th��odule Lardenois se retrouv��rent dans la rue et purent librement ��changer leurs impressions, ils reconnurent, mais non sans indignation ni fureur, que les ��motions et les m��saventures survenues �� Gen��ve �� l'un d'eux, l'autre les avait �� peu pr��s identiquement ��prouv��es �� Berne. En d'autres termes, ils avaient ��t�� tous les deux abominablement jou��s par leur jeune coll��gue Cabrillat, qui s'��tait empress�� de mettre �� profit leur absence pour faire avec Mlle Adrienne plus ample connaissance, gagner les bonnes graces du papa Desormeaux en le gu��rissant de son rhumatisme,--en un mot, pour leur couper l'herbe sous le pied.
Ils jur��rent de se venger; et, le soir venu, comme le gar?on de peine achevait de boulonner les volets de la devanture, et que Cabrillat, avant de monter se coucher, allait, selon son habitude, fumer un cigare et boire une chope au caf�� de la Mairie, ils surgirent devant lui, arm��s de cannes, et tout dispos��s �� lui faire un mauvais parti.
Cabrillat eut le temps de r��trograder et de saisir un ��norme gourdin oubli�� dans le porte-parapluie par quelque paysan des environs. Alors d��crivant un artistique moulinet:
--Attention, mes braves! m��fiez-vous!... Ce ne sera pas �� la pilule avec moi... Je suis fils de ma?tre d'armes, n'oubliez pas!
Et l'extr��mit�� du gourdin passa si pr��s du nez de Lardenois que ce dernier se hata de battre en retraite et de gagner le large, entra?nant avec lui l'autre assaillant, le bouillant Nestor.
Tous deux song��rent ensuite �� intenter un proc��s �� leur mystificateur pour ?pr��paration et distribution de substances m��dicamenteuses, sans prescription ni formule ��manant d'un docteur en m��decine ou d'un officier de sant��?; mais Nestor Richefeu ayant retrouv�� une place de premier ��l��ve dans une pharmacie de Lyon, et Th��odule Lardenois d��couvert pareille aubaine �� Dijon, ils se d��sist��rent de leurs vindicatifs desseins et abandonn��rent le tra?tre Cabrillat �� ses remords et �� son bonheur.

LE MARIAGE D'HERMANCE
A Daniel Riche.
Ce fut surtout apr��s avoir perdu sa m��re qu'Hermance Desrigny sentit s'accro?tre son d��sir de se marier et se jura de ne pas mourir vieille fille. Elle avait vingt-neuf ans d��j��, et si son p��re, ancien agent voyer cantonal, d��c��d�� sept ou huit ans auparavant, si Mme Desrigny, avec sa pr��voyance et sa tendre sollicitude, n'avaient pas r��ussi �� l'��tablir, malgr�� leur modeste aisance et la dot qu'ils ��taient tout dispos��s �� lui servir, c'est que la pauvre Hermance n'��tait pas batie comme tout le monde et d'un placement facile: elle ��tait bossue. Mais cette difformit�� ne l'emp��chait pas d'avoir un petit coeur rempli de g��n��reuses aspirations, gonfl�� de s��ve, embras�� de juv��niles ardeurs et de l��gitimes convoitises,--des tr��sors d'affection et de d��vouement �� prodiguer. Et sur qui verser ce baume, ��pandre cette lave?
Seule, dans sa jolie et qui��te maison de la rue des Remparts, au chevet de Saint-Alban, l'��l��gante ��glise romane qui forme la principale ou plus justement l'unique ?curiosit��? de Chatillon-sur-Meurthe, elle songeait m��lancoliquement �� l'avenir qui l'attendait, s'��pouvantait de ce perp��tuel isolement.
Depuis la mort de Mme Desrigny, elle avait pris �� demeure la femme de m��nage qui venait pr��c��demment chaque matin vaquer aux grosses besognes de la maison; mais, si obligeante, probe et fid��le qu'elle f?t, la m��re Toinette, avec ses soixante-six ans et
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