Histoire de la Révolution française, IV

Adolphe Thiers
闆Histoire de la Révolution fran?aise, IV

The Project Gutenberg EBook of Histoire de la Revolution francaise, IV
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Title: Histoire de la Revolution francaise, IV
Author: Adolphe Thiers
Release Date: January 11, 2004 [EBook #10678]
Language: French
Character set encoding: ISO Latin-1
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HISTOIRE DE LA REVOLUTION FRANCAISE
PAR M.A. THIERS
DE L'ACADEMIE FRANCAISE

TOME QUATRIEME

CONVENTION NATIONALE.
CHAPITRE VII.
SUITE DE NOS REVERS MILITAIRES; DEFAITE DE NERWINDE.--PREMIERES NEGOCIATIONS DE DUMOURIEZ AVEC L'ENNEMI.--SES PROJETS DE CONTRE-EVOLUTION; IL TRAITE AVEC L'ENNEMI.--EVACUATION DE LA BELGIQUE.--PREMIERS TROUBLES DE L'OUEST; MOUVEMENTS INSURRECTIONNELS DANS LA VENDEE.--DECRETS REVOLUTIONNAIRES.--DESARMEMENT DES suspects.--ENTRETIEN DE DUMOURIEZ AVEC DES EMISSAIRES DES JACOBINS.--IL FAIT ARRETER ET LIVRE AUX AUTRICHIENS LES COMMISSAIRES DE LA CONVENTION.--DECRET CONTRE LES BOURBONS.--MISE EN ARRESTATION DU DUC D'ORLEANS ET DE SA FAMILLE. --DUMOURIEZ, ABANDONNE DE SON ARMEE APRES SA TRAHISON, SE REFUGIE DANS LE CAMP DES IMPERIAUX; OPINION SUR CE GENERAL.--CHANGEMENTS DANS LES COMMANDEMENTS DES ARMEES DU NORD ET DU RHIN.--BOUCHOTTE EST NOMME MINISTRE DE LA GUERRE A LA PLACE DE BEURNONVILLE DESTITUE.
On a vu, dans le precedent chapitre, dans quel etat d'exasperation se trouvaient les partis de l'interieur, et les mesures extraordinaires que le gouvernement revolutionnaire avait prises pour resister a la coalition etrangere et aux factions du dedans. C'est au milieu de ces circonstances, de plus en plus imminentes, que Dumouriez, revenu de Hollande, rejoignit son armee a Louvain. Nous l'avons vu deployant son autorite contre les commissaires du pouvoir executif, et repoussant de toutes ses forces le jacobinisme qui tachait de s'introduire en Belgique. A toutes ces demarches il en ajouta une plus hardie encore, et qui devait le conduire a la meme fin que Lafayette. Il ecrivit, le 12 mars, une lettre a la convention, dans laquelle, revenant sur la desorganisation des armees operee par Pache et les jacobins, sur le decret du 15 decembre, sur les vexations exercees contre les Belges, il imputait tous les maux presens a l'esprit desorganisateur qui se repandait de Paris sur la France, et de la France dans les pays affranchis par nos armees. Cette lettre, pleine d'expressions audacieuses, et surtout de remontrances, qu'il n'appartenait pas a un general de faire, arriva au comite de surete generale, au moment meme ou de si nombreuses accusations s'elevaient contre Dumouriez, et ou l'on faisait de continuels efforts pour lui conserver la faveur populaire, et l'attacher lui-meme a la republique. Cette lettre fut tenue secrete, et sur-le-champ on lui envoya Danton pour l'engager a la retracter.
Dumouriez rallia son armee en avant de Louvain, ramena ses colonnes dispersees, jeta un corps vers sa droite pour garder la Campine, et pour lier ses operations avec les derrieres de l'armee hasardee en Hollande. Aussitot apres, il se decida a reprendre l'offensive pour rendre la confiance a ses soldats. Le prince de Cobourg, apres s'etre empare du cours de la Meuse depuis Liege jusqu'a Maestrich, et s'etre porte au-dela jusqu'a Saint-Tron, avait fait occuper Tirlemont par un corps avance. Dumouriez fit reprendre cette ville; et, voyant que l'ennemi n'avait pas songe a garder la position importante de Goidsenhoven, laquelle domine tout le terrain entre les deux Gettes, il y dirigea quelques bataillons, qui s'y etablirent sans difficulte. Le lendemain, 16 mars, l'ennemi voulut recouvrer cette position perdue, et l'attaqua avec une grande vigueur. Dumouriez, qui s'y attendait, la fit soutenir, et s'attacha a ranimer ses troupes par ce combat. Les Imperiaux repousses, apres avoir perdu sept a huit cents hommes, repasserent la petite Gette et allerent se poster entre les villages de Neerlanden, Landen, Nerwinden, Overwinden et Racour. Les Francais, encourages par cet avantage, se placerent de leur cote en avant de Tirlemont et dans plusieurs villages situes a la gauche de la petite Gette, devenue la ligne de separation des deux armees.
Dumouriez resolut des lors de donner une grande bataille, et cette pensee etait aussi sage que hardie. La guerre methodique ne convenait pas a ses troupes peu disciplinees encore. Il fallait redonner de l'eclat a nos armes, rassurer la convention, s'attacher les Belges, ramener l'ennemi au-dela de la Meuse, le fixer la pour un temps, ensuite voler de nouveau en Hollande, penetrer dans une capitale de la coalition, et y porter la revolution. A ces projets Dumouriez ajoutait encore, dit-il, le retablissement de la constitution de 1791, et le renversement des demagogues, avec le secours des Hollandais et de son armee. Mais cette addition etait une folie, ici comme au moment
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