Histoire de Paris depuis le temps des Gaulois jusquà nos jours - II | Page 2

Théophile Lavallée
de la mer; et l'élévation moyenne du sol au-dessus de
ce niveau est de 22 mètres. Cette élévation est due, en grande partie,
aux travaux humains, le terrain marécageux des bords du fleuve ayant
été considérablement exhaussé pour devenir habitable et surtout pour
l'établissement des ponts. On en trouve la preuve dans les anciennes
chaussées, que des fouilles ont fait découvrir à cinq ou six mètres du
sol actuel, et dans la situation de certains édifices, où l'on n'arrivait
jadis que par de nombreux degrés et qui se trouvent à (p.003) peine
aujourd'hui au niveau du sol. C'est aussi à la main des hommes qu'est
due la plus grande partie des inégalités du terrain, comme les
boulevards formés des anciens remparts, les buttes Bonne-Nouvelle et
Saint-Roch formées de dépôts d'immondices, etc.
La température moyenne de Paris est de 10°: les plus grands froids

qu'on y ait éprouvés sont de -18°: les plus grandes chaleurs de +35°. En
moyenne, il tombe annuellement à Paris une quantité de pluie égale à
456 millimètres. La quantité moyenne par jour est de 3 mill. 61.
Paris est la capitale de la France, le siége du gouvernement, de la Cour
de cassation, de la Cour des comptes, de l'Institut, de l'Université, de la
Banque de France, etc. Cette ville est le chef-lieu du département de la
Seine, d'une Cour d'appel, où ressortissent les tribunaux de cinq
départements, d'un tribunal de 1re instance, d'un tribunal de commerce,
d'un archevêché qui a cinq évêchés suffragants, de la première division
militaire, de Facultés de médecine, droit, sciences, etc.
Elle est administrée par un préfet de la Seine, un préfet de police et une
commission municipale.
Cette ville était divisée, sous saint Louis, en quatre quartiers; sous
Charles VI, en huit; sous Henri III, en seize; sous Louis XIV, en vingt;
en 1789, en soixante districts; en 1791, en quarante-huit sections; elle
est divisée, depuis 1796, en douze arrondissements. Chaque
arrondissement a une mairie, une justice de paix, une église paroissiale
avec une ou plusieurs églises succursales. Il se divise en quatre
quartiers.
Si cette division de Paris en douze arrondissements et quarante-huit
quartiers était basée sur les caractères du sol, la formation historique ou
l'état politique de la ville, nous n'aurions qu'à la suivre pour décrire ce
monde tant de fois déjà décrit, depuis (p.004) Corrozet jusqu'à Dulaure,
et dont l'histoire est toujours à refaire, tant il change fréquemment; mais
cette division, qui semble avoir été enfantée par le hasard, manque
complétement d'ordre et de régularité; et ses zigzags, aussi capricieux
que bizarres, semblent avoir été inventés à plaisir pour augmenter le
dédale des rues parisiennes. Nous chercherons donc dans l'histoire de la
formation de la ville une voie de description plus facile et plus logique.
C'est à la Seine que Paris doit sa naissance; c'est à la religion qu'il doit
ses premiers agrandissements. Longtemps sa vie et son activité
restèrent concentrées sur le fleuve nourricier, qui seul rapprochait cette
ville des contrées voisines; mais quand elle sortit des roseaux de la Cité,

elle s'étendit d'abord sur les routes qui, rayonnant de la Cité ou de ses
alentours, la menaient à des autels révérés: ces routes étaient, sur la rive
droite, celles de l'abbaye Saint-Antoine-des-Champs, du manoir des
Templiers, de l'abbaye de Saint-Denis, du prieuré Saint-Martin, de la
butte Montmartre, de l'église Saint-Honoré; sur la rive gauche, celles de
l'abbaye Saint-Victor, de l'église Saint-Marcel, des couvents des
Chartreux et des Jacobins, de l'abbaye Saint-Germain-des-Prés, etc.
Elles devinrent les artères par lesquelles la vie et la population de Paris,
partant de la Cité et de son voisinage, s'en allèrent successivement, et
en s'épanouissant à droite et à gauche, jusqu'aux limites où nous les
voyons arrêtées. Ces routes, ces rues artérielles, ces grandes voies de
communication, ayant été l'origine des principaux quartiers et
faubourgs de la ville, nous donneront, par leur histoire et leur
description, l'histoire et la description de la ville entière. Ainsi, après
avoir parlé de la Seine, de ses îles, de ses quais, de ses ponts, nous
aborderons l'histoire de Paris septentrional par la place de Grève, la rue
et le faubourg Saint-Antoine, ce qui nous donnera la description des
rues qui débouchent dans cette grande voie, celle (p.005) de
l'Hôtel-de-Ville, de la Bastille, de la barrière du Trône, etc.; nous la
continuerons par la Vieille-Rue-du-Temple, ensuite par les rue et
faubourg du Temple, par les rue et faubourg Saint-Martin, etc. De
même nous aborderons l'histoire de Paris méridional par la place
Maubert et la rue Saint-Victor; nous la continuerons par la montagne
Sainte-Geneviève et le faubourg Saint-Marcel, ensuite par la rue
Saint-Jacques, etc. Les exceptions que nous ferons à ce mode général
de description seront encore amenées par l'histoire de la formation des
divers quartiers; en effet, les agrandissements modernes de la ville n'ont
pas eu pour cause
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