en rapport avec le genre de po��sie employ�� dans le reste du discours. Le mot entrance, au contraire, par une de ces extensions si famili��res �� Shakspeare, et si naturelles dans une langue qui n'est point fix��e, peut tr��s-bien avoir ��t�� employ�� dans son sens naturel d'entr��e, abords, avenue, et dans le sens de bouche; il est m��me probable que c'est cet avantage de pr��senter une double id��e qui l'aura fait choisir au po?te. Les abords de l'Angleterre en ��taient naturellement la partie la plus ensanglant��e, soit par les invasions maritimes, soit par les incursions des ��cossais et des Gallois qui se m��laient presque toujours �� ses troubles civils; et la bouche alt��r��e de la terre teignant ses l��vres, etc., est une m��taphore suivie �� la mani��re de Shakspeare, dont la grammaire est beaucoup plus vague que l'imagination. Les commentateurs ont presque toujours le tort de vouloir l'expliquer par la grammaire.]
WESTMORELAND.--Mon souverain, on discutait avec ardeur les moyens de l'ex��cuter promptement, et hier au soir seulement on avait arr��t�� plusieurs des d��penses qu'elle exige, lorsqu'�� travers ces d��bats survint tout �� coup un courrier de Galles, charg�� de facheuses nouvelles. La pire de toutes c'est que le noble Mortimer, qui conduisait les gens du comte d'Hereford contre les troupes irr��guli��res et sauvages de Glendower, est tomb�� entre les mains f��roces de ce Gallois. Mille de ses soldats ont ��t�� massacr��s; et les Galloises ont exerc�� sur leurs cadavres de telles horreurs, leur ont fait subir des mutilations si brutales, si infames, qu'on ne peut les redire ou les indiquer.
LE ROI.--Les nouvelles de ce combat auraient, �� ce qu'il para?t, emp��ch�� de donner suite �� l'affaire de la terre sainte.
WESTMORELAND.--Oui, mon gracieux seigneur, cette nouvelle jointe avec d'autres; car il est venu du Nord, des nouvelles plus p��nibles et plus facheuses encore: et les voici. Le jour de l'exaltation de la Sainte-Croix, le vaillant Hotspur, ce jeune Henri Percy, et le brave Archambald, cet ��cossais tout plein de valeur et de renomm��e, se sont livr��s �� Holmedon un s��rieux et sanglant combat. Les nouvelles ne nous en sont parvenues que par le bruit de leur mousqueterie, et accompagn��es seulement de conjectures; car celui qui nous les a apport��es est mont�� �� cheval au moment o�� la lutte devenait le plus opiniatre, totalement incertain sur l'issue qu'elle pourrait avoir.
LE ROI.--Un ami plein d'affection et d'habile fid��lit��, sir Walter Blount, arrive ici descendant de cheval et couvert des diff��rentes esp��ces de poussi��res qu'il a travers��es depuis Holmedon jusqu'�� cette r��sidence; et il nous a apport�� des nouvelles agr��ables et douces. Le comte de Douglas est d��fait. Sir Walter a vu dans les plaines d'Holmedon dix mille de ces hardis ��cossais et vingt-deux chevaliers baign��s dans leur sang. Au nombre des prisonniers d'Hotspur sont Mordake, comte de Fife, et fils a?n�� du vaincu Douglas[2], les comtes d'Athol, de Murray, d'Angus et de Menteith. Ne sont-ce pas l�� d'honorables d��pouilles, une riche conqu��te? Eh, cousin, qu'en dites-vous?
[Note 2: Mordake, comte de Fife, n'��tait pas fils de Douglas, mais d'Archambald, duc d'Albanie et r��gent du royaume d'��cosse; mais Shakspeare qui suivait sans y regarder de plus pr��s, la version d'Hollinshed, avait ��t�� tromp�� par l'omission d'une virgule dans le texte du chroniqueur, �� l'endroit o�� il fait emmener les prisonniers faits par Hotspur �� la bataille d'Holmedon; Mordake earl of Fife, son to the governor Archambald earl Douglas. C'est l'omission de cette virgule apr��s Archambald qui a fait l'erreur de Shakspeare.]
WESTMORELAND.--Oui, certes, c'est une victoire dont pourrait se vanter un prince.
LE ROI.--Eh! vraiment c'est en ceci que tu m'affliges, et que tu me fais faire le p��ch�� d'envie contre Northumberland quand je le vois p��re d'un fils si d��sirable; d'un fils, le sujet ��ternel des discours de la louange, la tige la plus ��lanc��e du bocage, le favori, l'orgueil de la fortune caressante, tandis que moi spectateur de sa gloire, je vois la d��bauche et le d��shonneur souiller le front de mon jeune Henri. O pl?t au ciel qu'on p?t prouver que quelque f��e se glissant dans la nuit, a tir�� pour les ��changer nos enfants de leurs langes, et qu'elle a nomm�� le mien Percy, et le sien Plantagenet! Alors j'aurais son Henri et il aurait le mien.--Mais bannissons-le de ma pens��e.--Que dites-vous, cousin, de l'orgueil de ce jeune Percy? Les prisonniers qu'il a faits dans cette rencontre, il pr��tend se les approprier, et il me fait dire que je n'en aurai pas d'autres que Mordake, comte de Fife.
WESTMORELAND.--Ce sont l�� les le?ons de son oncle; j'y reconnais Worcester, toujours malveillant pour vous dans toutes les occasions. C'est lui qui l'engage �� se rengorger ainsi et �� lever sa jeune cr��te contre la dignit�� de votre couronne.
LE ROI.--Mais je l'ai envoy�� chercher pour m'en rendre raison, et c'est ce qui nous oblige �� laisser quelque
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