Henri III et sa Cour | Page 9

Alexandre Dumas, père
passerai chez elle, afin de fixer le jour de notre d��part pour Chartres; car vous savez, Messieurs, que la reine et moi faisons un p��lerinage �� Notre-Dame de Chartres, afin d'obtenir du ciel ce qu'il nous a refus�� jusqu'�� pr��sent, un h��ritier de notre couronne. Ceux qui voudront nous suivre seront les bienvenus.
SAINT-MEGRIN
Sire, si, au lieu d'un p��lerinage �� Notre-Dame de Chartres, vous ordonniez une campagne dans l'Anjou...si vos gentilshommes ��taient rev��tus de cuirasses au lieu de cilices, et portaient des ��p��es en guise de cierges, Votre Majest�� ne manquerait pas de p��nitents, et vous me verriez au premier rang, sire, duss��-je faire la moiti�� de la route pieds nus sur des charbons ardents.
HENRI
Chaque chose aura son tour, mon enfant. Nous ne resterons pas en arri��re d��s qu'il le faudra; mais, en ce moment, grace �� Dieu, notre beau royaume de France est en paix, et le temps ne nous manque pas pour nous occuper de nos d��votions. Mais que vois-je! vous �� ma cour, seigneur de Bussy? (A Catherine de M��dicis qui entre) Venez, ma m��re, venez: vous allez avoir des nouvelles de votre fils bien-aim��, qui, s'il e?t ��t�� fr��re soumis et sujet respectueux, n'aurait jamais d? quitter notre cour...
CATHERINE
Il y revient, peut-��tre, mon fils...
HENRI, s'asseyant
C'est ce que nous allons savoir...Asseyez-vous, ma m��re...Approchez, seigneur de Bussy...O�� avez-vous quitt�� notre fr��re?
BUSSY D'AMBOISE
A Paris, sire.
HENRI
A Paris!...Serait-il dans notre bonne ville de Paris?
BUSSY D'AMBOISE
Non; mais il y est pass�� cette nuit.
HENRI
Et il se rend?...
BUSSY D'AMBOISE
Dans la Flandre...
HENRI
Vous l'entendez, ma m��re. Nous allons sans doute avoir dans notre famille un duc de Brabant. Et pourquoi a-t-il pass�� si pr��s de nous, sans venir nous pr��senter son hommage de fid��lit��, comme �� son a?n�� et �� son roi?...
BUSSY D'AMBOISE
Sire,...il conna?t la grande amiti�� que lui porte Votre Majest��, et il a craint qu'une fois rentr�� au Louvre, vous ne l'en laissiez plus sortir.
HENRI
Et il a raison, monsieur; mais, en ce moment, l'absence de son bon serviteur et de sa fid��le ��p��e doit lui faire faute; car peut-��tre bient?t compte-t-il se servir contre nous de l'un et de l'autre. Arrangez-vous donc, seigneur de Bussy, pour le rejoindre au plus vite, et pour nous quitter au plus t?t. (Un Page entre) Eh bien, qu'y a-t-il?
CATHERINE
Mon fils, c'est sans doute Antraguet qui profite de la permission que vous lui avez volontairement accord��e de repara?tre en votre royale pr��sence...
HENRI
Oui, oui, volontairement!...Le meurtrier!...Ma m��re, mon cousin de Guise m'impose un grand sacrifice; mais pour mes p��ch��s, Dieu veut qu'il soit complet. (Au Page) Parlez.
LE PAGE
Charles Balzac d'Entragues, baron de Dunes, comte de Graville, ex-lieutenant g��n��ral au gouvernement d'Orl��ans, demande �� d��poser aux pieds de Votre Majest�� l'hommage de sa fid��lit�� et de son respect.
HENRI
Oui, oui;...tout �� l'heure nous recevrons notre sujet fid��le et respectueux; mais, auparavant, je veux me s��parer de tous ce qui pourrait me rappeler cet affreux duel...Tiens, Joyeuse, tiens!...(Il tire de sa poitrine une esp��ce de sachet) Voil�� les pendants d'oreilles de Qu��lus; porte-les en m��moire de notre ami commun...D'Epernon, voici la cha?ne d'or de Maugiron...Saint-M��grin, je te donnerai l'��p��e de Schomberg; elle ��tait bien pesante pour un bras de dix-huit ans!...qu'elle te d��fende mieux que lui, en pareille circonstance. Et maintenant, messieurs, faites comme moi, ne les oubliez pas dans vos pri��res.
Que Dieu re?oive en son giron Qu��lus, Schomberg et Maugiron.
Restez autour de moi, mes amis, et asseyez-vous...Faites entrer...(A la vue d'Antraguet, il prend dans sa bourse un flacon qu'il respire) Approchez ici, baron, et fl��chissez le genou...Charles Balzac d'Entragues, nous vous avons accord�� la faveur de notre pr��sence royale, au milieu de notre cour, pour vous rendre, l�� o�� nous vous les avions ?t��s, vos dignit��s et vos titres...Relevez-vous, baron de Dunes, comte de Graville, gouverneur g��n��ral de notre province d'Orl��ans, et reprenez pr��s de notre personne royale les fonctions que vous y remplissiez autrefois...Relevez-vous.
D'ENTRAGUES
Non, sire,...je ne me rel��verai pas, que Votre Majest�� n'ait reconnu publiquement que ma conduite, dans ce funeste duel, a ��t�� celle d'un loyal et honorable cavalier.
HENRI
Oui,...nous le reconnaissons, car c'est la v��rit��...Mais vous avez port�� des coups bien malheureux!...
D'ENTRAGUES
Et maintenant, sire, votre main �� baiser, comme gage de pardon et d'oubli.
HENRI
Non, non, monsieur, ne l'esp��rez pas.
CATHERINE
Mon fils, que faites-vous?
HENRI
Non, madame, non...J'ai pu lui pardonner, comme chr��tien, le mal qu'il m'a fait; mais je ne l'oublierai de ma vie.
D'ENTRAGUES
Sire,...j'appelle le temps �� mon secours; peut-��tre ma fid��lit�� et ma soumission finiront-elles par fl��chir le courroux de Votre Majest��.
HENRI
C'est possible. Mais votre gouvernement doit avoir besoin de votre pr��sence; il en est priv�� depuis longtemps, baron de Dunes, et le bien de nos fid��les sujets pourraient en souffrir...Qui fait ce bruit?
D'EPERNON
Ce sont ceux de Guise...
HENRI
Notre beau cousin de Lorraine ne profite pas du privil��ge qu'ont les princes souverains de para?tre devant nous sans ��tre annonc��s...Ses pages ont toujours soin de faire assez de bruit pour que son arriv��e ne soit
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 27
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.