쁺Han d'Islande
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Title: Han d'Islande
Author: Victor Hugo
Release Date: November, 2004 [EBook #6994] [This file was first posted on February 20, 2003]
Edition: 10
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK, HAN D'ISLANDE ***
Carlo Traverso, Juliette Sutherland Charles Franks and the Online Distributed Proofreading Team
This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr.
VICTOR HUGO
HAN D'ISLANDE
1833
_Han d'Islande_ est un livre de jeune homme, et de très jeune homme.
On sent en le lisant que l'enfant de dix-huit ans qui écrivait _Han d'Islande_ dans un accès de fièvre en 1821 n'avait encore aucune expérience des choses, aucune expérience des hommes, aucune expérience des idées, et qu'il cherchait à deviner tout cela.
Dans toute oeuvre de la pensée, drame, po?me ou roman, il entre trois ingrédients: ce que l'auteur a senti, ce que l'auteur a observé, ce que l'auteur a deviné.
Dans le roman en particulier, pour qu'il soit bon, il faut qu'il y ait beaucoup de choses senties, beaucoup de choses observées, et que les choses devinées dérivent logiquement et simplement et sans solution de continuité des choses observées et des choses senties.
En appliquant cette loi à _Han d'Islande_, on fera saillir aisément ce qui constitue avant tout le défaut de ce livre.
Il n'y a dans _Han d'Islande_ qu'une chose sentie, l'amour du jeune homme; qu'une chose observée, l'amour de la jeune fille. Tout le reste est deviné, c'est-à-dire inventé. Car l'adolescence, qui n'a ni faits, ni expérience, ni échantillons derrière elle, ne devine qu'avec l'imagination. Aussi _Han d'Islande_, en admettant qu'il vaille la peine d'être classé, n'est-il guère autre chose qu'un roman fantastique.
Quand la première saison est passée, quand le front se penche, quand on sent le besoin de faire autre chose que des histoires curieuses pour effrayer les vieilles femmes et les petits enfants, quand on a usé au frottement de la vie les aspérités de sa jeunesse, on reconna?t que toute invention, toute création, toute divination de l'art doit avoir pour base l'étude, l'observation, le recueillement, la science, la mesure, la comparaison, la méditation sérieuse, le dessin attentif et continuel de chaque chose d'après nature, la critique consciencieuse de soi-même; et l'inspiration qui se dégage selon ces nouvelles conditions, loin d'y rien perdre, y gagne un plus large souffle et de plus fortes ailes. Le poète alors sait complètement où il va. Toute la rêverie flottante de ses premières années se cristallise en quelque sorte et se fait pensée. Cette seconde époque de la vie est ordinairement pour l'artiste celle des grandes oeuvres. Encore jeune et déjà m?r. C'est la phase précieuse, le point intermédiaire et culminant, l'heure chaude et rayonnante de midi, le moment où il y a le moins d'ombre et le plus de lumière possible.
Il y a des artistes souverains qui se maintiennent à ce sommet toute leur vie, malgré le déclin des années. Ce sont là les suprêmes génies. Shakespeare et Michel-Ange ont laissé sur quelques-uns de leurs ouvrages l'empreinte de leur jeunesse, la trace de leur vieillesse sur aucun.
Pour revenir au roman dont on publie ici une nouvelle édition, tel qu'il est, avec son action saccadée et haletante, avec ses personnages tout d'une pièce, avec ses gaucheries sauvages, avec son allure hautaine et maladroite, avec ses candides accès de rêverie, avec ses couleurs de toute sorte juxtaposées sans précaution pour l'oeil, avec son style cru, choquant et apre, sans nuances et sans habiletés, avec les mille excès de tout genre qu'il commet presque à son insu chemin faisant, ce livre représente assez bien l'époque de la vie à laquelle il a été écrit, et l'état particulier de l'ame, de l'imagination et du coeur dans l'adolescence, quand on est amoureux de son premier amour, quand on convertit en obstacles grandioses et poétiques les empêchements bourgeois de la vie, quand on a la tête pleine de fantaisies héro?ques qui vous grandissent à vos propres yeux, quand on est déjà un homme par deux
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