French Lyrics | Page 9

Arthur Graves Canfield
usually eight syllables. This form was practically
superseded by the rondeau (see pp. 2 and 3).
The rondeau also consists of three parts; the first has five lines, the
second three, and the third five, and the first word or words of the first
line, usually the first half of the line, are repeated at the end of the
second and third parts; there are but two rhymes. The lines of the
rondeau have also usually eight syllables (see p. 6).
The triolet consists of eight lines, usually octosyllabic. The first line is
twice repeated, in the fourth and seventh places, and the second line is
repeated once, making the final one. There are but two rhymes (see p.
298).
The sonnet has fourteen lines, usually Alexandrines, and is made up of
two parts, one of eight lines, called the octave, and one of six, called
the sestet; the rule allows but two rhymes to the octave and three others
to the sestet; the arrangement of the rhymes is inflexible for the strict
Petrarchan type (see below), but considerable variations from it are
common. For sonnets of the strict type see pp. 257, 263, 280; for others
showing variations see pp. 8, 13, 14, 199.
The rhyme arrangement of these various forms is most clearly shown
by letters as follows, capital letters indicating lines that are repeated.
Ballade_: eight lines, _ababbcbC_, _ababbcbC_, _ababbcbC, bcbC_;
ten lines, _ababbccdcD_, _ababbccdcD_, _ababbccdcD_, _ccdcD.
Rondel: ABba_, _abAB_, _abbaA_. _Rondeau: aabba_, _aab refrain,
aabba refrain_. _Triolet: ABaAabAB_. _Sonnet: abba abba ccdede.
For reference: Th. de Banville, _Petit traité de poésie française_, 1872;
F. de Gramont, _les Vers français et leur prosodie_, 1875; Becq de
Fouquières, _Traité général de versification française_, 1879; A.
Tobler,
_Vom französischen Versbau alter und neuer Zeit_, Berlin, 1880, 3d

edition, 1894,French translation with excellent preface by Gaston Paris,
1885; Clair Tisseur, _Modestes observations sur l'art de versifier_,
Lyon, 1893; A. Bibesco, _la Question du vers français et la tentative
des poètes décadents_, 1893, 2d edition, with preface by Sully
Prudhomme, 1896.
CHARLES D'ORLÉANS
BALLADE
Nouvelles ont couru en France,
Par maints lieux, que j'estoye mort

Dont avoient peu de desplaisance
Aucuns qui me hayent à tort;

Autres en ont eu desconfort,
Qui m'ayment de loyal vouloir,

Comme mes bons et vrais amis;
Si fais à toutes gens savoir

Qu'encore est vive la souris.
Je n'ay eu ne mal ne grevance,
Dieu mercy, mais suis sain et fort,
Et
passe temps en esperance
Que paix, qui trop longuement dort,

S'esveillera, et par accort
A tous fera liesse avoir ;
Pour ce, de Dieu
soyent maudis
Ceux qui sont dolens de veoir
Qu'encore est vive la
souris.
Jeunesse sur moy a puissance,
Mais Vieillesse fait son effort
De
m'avoir en sa gouvernance;
A present faillira son sort,
Je suis assez
loing de son port.
De pleurer vueil garder mon hoir;
Loué soit Dieu de Paradis,
Qui
m'a donné force et povoir,
Qu'encore est vive la souris.
Nul ne porte pour moy le noir.
On vent meilleur marchié drap gris;

Or tiengne chascun, pour tout voir,
Qu'encore est vive la souris.
RONDEL
Laissez-moy penser à mon aise,
Hélas! donnez-m'en le
loysir.
Je devise avecques Plaisir
Combien que ma bouche se taise.
Quand Merancolie mauvaise
Me vient maintes fois assaillir,


Laissez-moy penser à mon aise,
Hélas! donnez-m'en le loysir.
Car enfin que mon coeur rapaise
J'appelle Plaisant Souvenir,
Qui
tantost me vient rejouir.
Pour ce, pour Dieu! ne vous deplaise,

Laissez-moy penser à mon aise.
RONDEL
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et
s'est vestu de brouderye,
De soleil luyant, cler et beau.
Il n'y a beste, ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crye:
Le
temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye.
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes
d'argent, d'orfavrerie,
Chascun s'abille de nouveau:
Le temps a
laissié son manteau.
RONDEL
Les fourriers d'Esté sont venus
Pour appareillier son logis,
Et ont
fait tendre ses tappis,
De fleurs et verdure tissus.
En estandant tappis velus,
De vert herbe par le pais,
Les fourriers
d'Esté sont venus
Pour appareillier son logis.
Cueurs d'ennuy pieça morfondus,
Dieu mercy, sont sains et jolis;

Alez vous en, prenez pais,
Yver, vous ne demourrez plus:
Les
fourriers d'Esté sont venus.
RONDEL
Dieu! qu'il la fait bon regarder,
La gracieuse, bonne et belle!
Pour
les grans biens qui sont en elle,
Chascun est prest de la louer.
Qui se pourrait d'elle lasser?
Tousjours sa beauté renouvelle;
Dieu!

qu'il la fait bon regarder
La gracieuse, bonne et belle!
Par deçà, ne delà la mer
Ne sçay dame ne damoiselle
Qui soit en
tous biens parfaits telle--
C'est ung songe que d'y penser:
Dieu! qu'il
la fait bon regarder!
FRANÇOIS VILLON
BALLADE DES DAMES DU TEMPS JADIS
Dictes-moi où, n'en quel pays,
Est Flora, la belle Romaine;

Archipiada, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine;
Echo, parlant
quand bruyt on maine
Dessus riviere ou sus estan,
Qui beauté eut
trop plus qu'humaine?
Mais où sont les neiges d'antan!
Où est la très sage Heloïs,
Pour qui fut blessé et puis moyne
Pierre
Esbaillart à Sainct-Denys
(Pour son amour eut cest essoyne)?

Semblablement, où est la royne
Qui commanda que Buridan
Fust
jetté en ung sac en Seine?...
Mais où
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