Excelsior | Page 4

Léonce de Larmandie
rebondissant sur le pav�� sonore, produisit en plein tantum ergo, un cacophonie scandaleuse.
Du coup Mlle *** ��clata de rire, en d��pit d'efforts h��ro?ques, et laissa voir �� l'exp��ditionnaire r��voqu�� deux rang��es de dents ��clatantes, belles �� tenter les l��vres des anges. M��rigue tressaillit longuement troubl�� jusqu'au plus profond de ses sens et de son ame. Se voyant en veine de commettre des bourdes, il prit assez d'empire sur lui-m��me pour tourner les talons et se retirer. Au moment o�� il poussait la porti��re de velours, il jeta comme Orph��e un regard en arri��re, et rencontra cette fois un visage o�� la ga?t�� et le courroux avaient fait place �� une vague expression de piti��.
--Oh! se dit Jacques en entendant son coeur battre une charge fr��n��tique, elle m'aimera! Elle m'aime! Et une rage lui vint de savoir le nom, la famille, la maison et la situation de celle qu'il appelait d��j�� sa bien-aim��e... Comment s'y prendre?... L'attendre et la suivre �� la sortie de l'��glise? Oh! non jamais! Si on s'en apercevait!... S'il recevait encore un de ces coups d'oeil formidables comme lorsqu'il avait touss�� d'une fa?on si inopportune.
Plut?t ne jamais rien savoir que d'exciter encore son m��contentement... A qui s'adresser?...
��videmment, c'��tait une personne du grand monde, de cette soci��t�� sup��rieure, o�� il br?lait d'entrer, mais qui ferme g��n��ralement ses portes aux employ��s de minist��re... m��me destitu��s... Une id��e?... s'il interrogeait un pr��tre? Le clerg�� a toujours un libre acc��s aupr��s des plus opulentes familles... Eh bien!... ce bon vicaire de Saint-Barth��l��my auquel il se confessait jadis.... Cet excellent abb�� de la Gloire-Dieu... si pr?n�� par tout pour l'aust��rit�� et la dignit�� de sa vie... il devait conna?tre tous les grands noms celui-l��... Comment n'y avoir pas song�� plus t?t?...
Le bon vicaire, par affection pour son ancien p��nitent, pourrait peut-��tre lui donner des indications pr��cises... des conseils sur la fa?on d'agir... qui sait?... un secours tout-puissant.
Jacques se mit presque �� courir plein d'��motions de tout genre et d'esp��rances bizarres... A huit heures et demie du soir, il frappait au presbyt��re de Saint-Barth��l��my.

IV
L'ABB�� DE LA GLOIRE-DIEU
L'abb�� Christian de la Gloire-Dieu, premier vicaire �� Saint-Barth��l��my, ��tait effectivement, et sous tout rapport, l'eccl��siastique le plus distingu�� et le plus justement appr��ci�� des quatre paroisses aristocratiques du noble faubourg. C'��tait un pr��tre dans toute la force auguste et grave de l'expression. Tr��s s��v��re pour lui-m��me, son aust��rit�� �� l'��gard des autres ��tait temp��r��e par un grand souffle de douceur et de compassion. Toutes ses ressources passaient aux malheureux, et il savait toujours d��couvrir les plus m��ritants, les plus timides, les plus d��nu��s. Sa chambre ressemblait �� la cellule d'un chartreux, sauf qu'elle ��tait plus grande et plus froide. Un immense crucifix de bois noir en ��tait le seul ornement. Sa vie ��tait celle d'un solitaire de la Th��ba?de. Donnant �� peine cinq heures au sommeil, une demi-heure en tout �� ses deux repas, il consacrait tout le reste de ses journ��es aux travaux et aux fatigues du saint minist��re. Sa pi��t��, sa charit�� et son z��le, le mettaient prodigieusement en vue et on parlait fort peu du cur�� l'abb�� Vaublanc, excellent pr��tre, un peu fatigu��, et du deuxi��me vicaire, l'abb�� Marquiset trop superficiel dans ses relations et trop recherch�� dans son ��l��gance. L'abb�� de la Gloire-Dieu avait failli ��tre nomm�� cur�� de Sainte-Radegonde, mais comme le succ��s va plus souvent �� l'intrigue qu'�� la vertu, on lui avait pr��f��r�� l'abb�� Roubley, un bon pr��tre, sans doute, mais un de ces eccl��siastiques trop ambitieux et trop habiles pour ��tre enti��rement sympathiques. L'abb�� de la Gloire-Dieu, universellement connu dans le monde, y jouissait d'une autorit�� et influence consid��rables. L'immense majorit�� des dames et des jeunes filles du faubourg affluait �� son confessionnal. Non que les d��fauts ou les l��g��ret��s de ces nobles p��nitentes trouvassent en lui un censeur indulgent, mais il avait le secret de subjuguer ces ames hautaines par la chaleur et l'entra?nement de sa foi.
--Bonjour, monsieur l'abb��.
--Tiens! mon cher Jacques, c'est vous! D'honneur le plaisir de vous voir ne m'��tait pas ��chu depuis de long mois...
--Deux ans �� peu pr��s, monsieur l'abb��, mais j'ai pens�� que vous ne m'en voudriez pas pour cela.
--Dieu m'en pr��serve, mon enfant, puis-je quelque chose pour vous ��tre agr��able?
--Oui, monsieur l'abb��. Vous savez ma r��vocation?
--Sans doute, Jacques. Elle vous honore.
--Mais elle me ruine... pour le moment, et je voudrais vous prier de m'aider �� trouver quelque chose...
--Tout mon pouvoir, qui n'est pas bien grand, est �� votre service, quel genre d'occupations d��sirez-vous?
--Mon Dieu! monsieur l'abb��, je serais volontiers professeur libre, mais j'ai en ce moment l'esprit occup�� d'une autre id��e; je voudrais me marier.
--Cette pens��e est des plus louables.
--Le jour o�� vous avez remplac�� M. le cur�� de Sainte-Radegonde pour le cat��chisme de pers��v��rance, j'��tais dans cette ��glise... une des jeunes filles qui suivaient l'instruction vous a remis �� la
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