introduit volontiers les écrits où elle répand
toute son personnages qui âme et introduit volontiers les l'intéressent.
personnages qui l'intéressent.
Ce silence parle assez haut Le Comité maintient. quand on se rappelle
que l'amour dans le mariage était aux yeux de Mme de Staël l'idéal du
bonheur en ce monde.
Sans insister sur ce point Le Comité supprime: délicat, disons
seulement que délicat. toute la vie, tous les écrits de cette femme
illustre trahissent et respirent un désappointement douloureux, une soif
trompée...
Nous avons indiqué un premier Maintenu. malheur qui fut pour elle un
de ces deuils muets qu'on porte dans l'âme et qu'on ne dépose jamais.
Bonaparte fut petit; Mme de Maintenu. Staël ne mit peut-être pas assez
de dignité dans ses regrets.
Elle frappe à coups redoublés Le Comité accorde la sur les passions;
l'on serait suppression des mots: tenté de croire qu'elle a ses l'on serait
tenté de propres injures à venger. croire qu'elle a ses propres injures à
venger.
Les amendements du comité de 1848 se réduisent donc à fort peu de
chose. Quelques-uns même par leur apparente insignifiance font sourire.
Par exemple Vinet avait écrit: «Sans insister sur ce point délicat.» Le
comité supprime délicat. On est tenté de se demander si cette
concession accordée à la partie adverse n'est pas une aimable
plaisanterie. Point tant que cela--en y réfléchissant. Le comité conciliait.
Il ne voulait rien sacrifier de la pensée de Vinet, mais il ne demandait
pas mieux que de rayer tout mot capable d'éveiller chez le lecteur une
curiosité fâcheuse. À ce point de vue il avait raison de supprimer
délicat. Car dire qu'on n'insiste pas sur un point délicat cela revient
excellemment à y insister; cela appelle l'attention sur la délicatesse du
cas: c'est plein, ou cela paraît plein de sous-entendus. C'est ce qu'on
appelle une prétérition et il n'y a rien de plus dangereux que des
prétéritions, si ce n'est les parenthèses. J'enlève délicat, et mon petit
bout de phrase redevient la transition la plus honnête du monde. Le
lecteur passe sans s'arrêter. Et le tour est joué. Car précisément il ne
fallait pas qu'il s'arrêtât. Le comité de 1848 connaissait le coeur
humain.
Il faut ajouter que le comité de 1848 était d'autant plus fondé à se
montrer intransigeant que personne avant Vinet, non pas même
Sainte-Beuve, n'avait parlé de Madame de Staël avec plus de sympathie,
plus de respect que le professeur lausannois. Si c'en était ici le lieu,
j'aimerais à faire voir que Vinet aimait et vénérait dans l'auteur de
l'Allemagne son premier professeur de littérature, et que c'est dans le
fameux chapitre sur l'enthousiasme qu'il avait puisé dès ses débuts
quelques-unes de ses idées. Mais en voici assez et même trop pour une
simple introduction.
Paul Sirven.
Les notes suivies de la mention: (Ed.) sont tirées de l'édition de 1848.
I
MADAME DE STAËL ET CHATEAUBRIAND
Cours professé à l'Académie de Lausanne en 1844.
INTRODUCTION
De la Littérature de l'Empire.
Une nuance de ridicule s'attache, dans bien des esprits, à ces mots: la
Littérature de l'Empire. Cette impression s'explique, si elle ne se
justifie pas. Ni l'originalité, ni une fécondité vigoureuse, n'ont
caractérisé, dans son ensemble, la littérature de cette époque.
L'éloquence, réduite à la harangue officielle et vouée à l'adulation,
répétait Pline le jeune après avoir ressuscité Démosthène. L'histoire,
qui, pas plus que l'éloquence, ne se passe de liberté, savait trop bien
qu'elle ne devait pas tout dire, sans bien savoir ce qu'elle devait taire;
car les instincts du despotisme sont plus profonds et plus délicats que
ceux de la servilité. Une philosophie illibérale dans ses principes
continuait, après plus d'un demi-siècle, à être le symbole et le signe de
ralliement des amis de la liberté; car la religion, en France, ayant pris
parti pour le despotisme, l'esprit de liberté avait arboré les tristes
couleurs du matérialisme, et à l'aurore du nouveau siècle, un despote,
en contractant alliance avec la religion, avait resserré l'alliance du
libéralisme avec l'incrédulité. Et quoi qu'il en soit, la seule philosophie
qui fût debout, devait rallier les caractères indépendants, puisque enfin
c'était une philosophie, c'est-à-dire l'esprit humain se professant libre;
et c'est ainsi que des instincts généreux et une association arbitraire
d'idées prolongeaient, au delà de toutes les bornes, la fortune d'une
doctrine sans profondeur comme sans élévation. La poésie avait
traversé sans se renouveler toutes les phases de la Révolution; elle
vivait, ou plutôt elle se mourait, à l'ombre de la tradition et de l'autorité;
elle n'était bientôt plus que l'écho d'un écho: plus d'indépendance dans
les formes, plus de nouveauté dans l'inspiration, eût inquiété à bon droit
un despotisme ombrageux, qui savait qu'il importe peu sous quelle
forme et sur quel terrain la liberté éclate, pourvu qu'elle éclate. Les
théories littéraires étaient timides et méticuleuses comme la littérature
elle-même;
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