d'apr��s les cinq intonations: le ton uni, le ton bas, le ton ascendant, le ton descendant, le ton ��lev��. Mais ces nuances sont tr��s difficiles �� savoir pour d'autres que l'oreille exerc��e d'un Chinois.
Chaque monosyllabe sert �� nommer un grand nombre de mots diff��rents, et il serait impossible de se comprendre, si par un m��canisme particulier, les chinois n'alliaient pas ces sons deux �� deux, trois �� trois, ce qui forme en r��alit�� l'��quivalent de nos mots polysyllabiques.
Si les mots du langage sont d'une simplicit�� primitive, l'��criture, par contre, est devenue peu �� peu horriblement compliqu��e.
L'��criture chinoise n'est pas compos��e de lettres, mais form��e de signes qui, dans le principe, ��taient des dessins rudimentaires[2]:
le soleil, la montagne, la lune, l'arbre, l'enfant,
qui devinrent:
ji chan no chon tsin
[Note 2: Ces signes et dessins sont reproduits dans l'��dition HTML du pr��sent projet.]
Puis ces signes se multipli��rent, se combinant entre eux �� l'infini, se compliquant, jusqu'�� former une arm��e d'au moins quarante mille caract��res.
Plus de quatre cents millions d'hommes se servent de cette ��criture, la plus difficile qui soit au monde. La Chine, le Japon, la Cor��e, l'Annam, la Cochinchine, tout en les pronon?ant d'une fa?on diff��rente, font usage de ces caract��res.
Il existe en Chine au moins dix-huit dialectes de la langue parl��e, tous assez diff��rents les uns des autres pour que ceux qui les parlent ne se comprennent pas entre eux. Cela ajoute encore un ��cueil �� l'��tude du Chinois, d��j�� d'une si extr��me difficult��.
CHAPITRE III
L'INSTRUCTION ET LES GRANDS EXAMENS
En Chine, toutes les ��tudes portent presque exclusivement sur les lettres et l'histoire: l'��colier doit apprendre �� bien comprendre et �� retracer exactement les innombrables caract��res id��ographiques qui composent l'��criture, en m��me temps, il lui faut apprendre successivement par coeur les livres classiques; s'il est un bon ��l��ve, il pourra se pr��senter aux examens annuels, puis subir les trois ��preuves du grand concours triennal et obtenir les grades de Siou-tsai, bachelier, Kiu-gin, licenci��, Tsin-se, docteur, et m��me devenir membre de la for��t des pinceaux, Han-lin, c'est-��-dire acad��micien. Les ��preuves triennales ont lieu vers la fin septembre au chef-lieu provincial. D��s que les candidats arrivent, ils sont minutieusement fouill��s et introduits dans d'��troites cellules munies d'un banc, d'une table et de quelques ustensiles de cuisine, on les enferme au verrou et ils sont surveill��s par des soldats. Il ne leur est permis d'emporter avec eux aucun livre et de communiquer avec qui que ce soit, les examens durent un jour entier et le canon, qui donne le signal du commencement, en annonce la fin. Voici le programme des trois ��preuves: Composition sur un sujet donn�� pris dans les quatre Livres. (Les quatre livres contiennent les dialogues de Confucius avec ses disciples.) Composition sur un sujet pris dans l'oeuvre de Ming-Tsin (Minicius). Composition sur un th��me choisi dans un livre de Confucius, intitul�� ?La Grande ��tude.? D��veloppement d'un sujet pris dans l'invariable milieu, oeuvre d'un petit-fils de Confucius.
Dans la deuxi��me ��preuve, on commente par ��crit des th��mes choisis dans les cinq livres qui sont: le Chi-Kin, livre des vers; le Chou-Kin, histoire de l'antiquit��; le Che-Kin, livre myst��rieux, philosophique, et symbolique o�� il est trait�� du Ciel et de la Terre, des oracles, des sorts; le Ly-Ki, livre des rites, qui enseigne les r��gles de conduite, la politesse, l'��tiquette; puis une composition po��tique s'inspirant d'une pi��ce de vers d'un po��te c��l��bre.
Dans la troisi��me ��preuve, on traite des sujets tr��s divers: l'examinateur pose des questions sur l'histoire ancienne et moderne, la politique indig��ne ou ��trang��re, les math��matiques, la g��ographie, etc...
Les examinateurs sont d'une s��v��rit�� implacable; la plus minime erreur, l'��quivalent d'une virgule oubli��e ferait tout perdre �� la composition la plus parfaite.
Il existe �� ce propos une jolie l��gende: un jeune candidat, tr��s appliqu�� et d'un talent sup��rieur, lors d'un concours, omit dans le caract��re X. (Pou), n��gation, de tracer le point. �� cause de cela, tous ses efforts, tous ses travaux allaient ��tre r��duits �� n��ant. Par bonheur, une f��e s'��mut en faveur du jeune lettr��; elle se changea en un petit insecte noir, et quand le fatal feuillet passa sous les yeux de l'examinateur, elle se mit �� la place du point. De la main, le ma?tre essaya de la chasser, mais elle se tint ferme et il ne vit pas que le point manquait.
Celui qui triomphe dans toutes les ��preuves, est consid��r�� comme un parfait lettr��.
Il est probable qu'au point de vue Europ��en, et dans l'��tat actuel de la science, on jugerait le savoir de ce triomphateur bien mince et trop exclusivement litt��raire.
Aujourd'hui d'ailleurs, tout va changer, tout change dans cette Chine que les convoitises du monde ont enfin ��veill��e de son long sommeil.
D��j��, les r��formes sont d��cid��es, et c'est par celles de l'instruction que l'on commence. On va supprimer, s'ils ne le sont pas d��j��, ces fameux examens, dont nous venons de vous
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