parmi les signataires des six volumes qui suivront, des noms des plus connus.
Avec de tels noms d'auteurs, l'ensemble de ces ouvrages se pr��sente assez heureusement de soi-m��me au grand public; mais ce qu'on peut tout particuli��rement lui signaler, c'est l'int��r��t que pr��sentent les jolies planches en couleurs dont ces livres sont enrichis. La valeur documentaire positive en fait le premier m��rite; il est d��cupl��, pour la plupart de ces planches, par l'attrait que leur donne le ton �� la fois juste et aimable des coloris.
J'imagine que beaucoup de ces illustrations sont des photographies en couleurs prises directement; tels autres sont des aquarelles, assur��ment ex��cut��es d'apr��s nature; et toutes ces images sont des ?portraits de pays? ressemblants et vivants.
Comment�� par de pareilles images, le texte parlera aux yeux des enfants, fixera leur attention; et, apr��s les avoir vues, ils n'oublieront plus le pays o�� ils croiront avoir r��ellement voyag��.
En chaque s��rie se r��sument les caract��res g��n��raux, tr��s diff��rents--des grandes contr��es qu'elles mettent sous nos yeux.
J'ouvre, au hasard, l'une d'elles: voici un ?Bazar �� Marrakech?; la disposition des boutiques sous le toit de poutres qui, ?�� et l��, laisse par un trou, voir l'��clat du ciel, voil�� qui attire invinciblement ma curiosit�� et la retient; puis c'est l'allure des passants qui la sollicitera; puis la qualit�� de l'ombre lumineuse qui r��gne sous ce ?couvert?; et j'ai tout revu du Maroc, si je l'ai visit�� autrefois; j'en ai tout vu et appris, si je ne le connaissais pas.
Bien plus parlant encore m'appara?t ce maigre personnage de bonze noir, le ?Porteur de d��p��ches,? qui, son baton horizontal sur le dos, �� la hauteur des ��paules, les coudes en arri��re, les mains comme accroch��es et pendues aux extr��mit��s de sa matraque, d'un pas large et fatigu��, chemine dans le cr��puscule--sur le ciel vert et jaune, se d��tachent l��-bas, le profil d'une habitation mauresque et les silhouettes de deux b��douines... Cet ��tique fant?me, c'est le facteur de l��-bas, le porteur de r��ves, d'esp��rances, de d��ceptions aussi, l'incarnation m��me du voyage.
Dans ?l'��gypte? on remarquera plus particuli��rement les ?Arabes du d��sert.? Cette page donne l'id��e exacte d'une course de chameaux comme j'en ai pu voir moi-m��me, non pas en ��gypte, mais en Tunisie.
Et quoi de plus amusant, pour des yeux d'��colier, que ?l'��cole d'enfants dans la Mosqu��e du Sultan Kelaun,? les bambins assis �� terre, leurs babouches �� c?t�� d'eux--le ma?tre ?assis en tailleur? dans sa grande chaise ajour��e!
Certes, la photographie, de nos jours, nous pr��sente partout et �� toute heure des documents aussi pr��cis, mais non pas avec cette vari��t�� et cette ga?t�� de couleurs, qui, pour les petits et les grands, est un attrait des plus vifs... qu'on se rappelle l'influence de l'ancienne et na?ve imagerie d'��pinal sur nos cerveaux enfantins. Heureux les enfants d'aujourd'hui!
Comment, avec des mots, �� moins d'��tre Pierre Loti, donnerez-vous au lecteur l'id��e de ce que peut ��tre un prince hindou, un maharadja en grand costume? Et que vous en dirait la photographie sans la couleur? Comment saurez-vous que l'��l��phant qui porte ce prince est v��tu d'un brocart d'or? que le char sans roue, le tr?ne qu'on voit sur le dos de l'��norme animal est, comme le prince, un ruissellement de dorure? L'image colori��e peut seule le dire; �� elle seule elle est un conte f��erique; et voil�� une fa?on gaie d'apprendre aux bambins ce qu'est un maharadja et dans quelles somptuosit��s il parade parfois, sous un parasol d'or, et sur un ��l��phant recouvert d'or flamboyant et de pierreries rutilantes.
Le texte des deux volumes sur la Chine et le Japon a ��t�� demand�� �� Madame Judith Gautier.
Personne ne pouvait mieux qu'elle parler de cette Chine ?qui a invent�� tout ou presque tout, �� une ��poque des plus recul��es. Il y a quatre mille ans les chinois se servaient d��j�� de boussoles. Bien des si��cles avant Gutenberg, ils avaient invent�� l'imprimerie, ils gravaient des livres qu'ils tiraient en nombre illimit��. Ils ont invent�� la soie, il y a 4500 ans. Ils ont m��me invent�� la poudre: il y a neuf si��cles, ils en emplirent des globes de fer qu'ils lan?aient �� l'aide de tubes: c'��tait presque des obus.?
Madame Judith Gautier nous parlera des moeurs, des usages, de la po��sie de ce pays o�� une justice extraordinaire, qui para?t se complaire �� inventer les supplices les plus hideux, permet aux criminels les plus redoutables, lorsqu'ils sont condamn��s �� mort, de s'acheter un rempla?ant parmi les citoyens pauvres et honn��tes.
Dans le volume sur la Chine, je vous signale la planche o�� sont repr��sent��s ?Les cormorans p��cheurs.? Elle est, par elle-m��me, des plus explicatives. D'un coup d'oeil, on apprend, sur cette p��che, et d'inoubliable mani��re--ce qu'il en faut savoir, c'est-��-dire la forme et les attitudes des oiseaux p��cheurs, la structure du radeau qui les conduit �� leur besogne, la fa?on dont ils portent le collier qui
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