mati��res premi��res indispensables �� la confection des armes, �� la pr��paration de la poudre, au travail des manufactures, se r��g��n��re, se transforme pour sauver la nation, et pour donner naissance en m��me temps aux ��tonnantes op��rations de nos usines modernes. La science fran?aise du XVIIIe si��cle pr��pare les premiers triomphes de Valmy et de Jemmapes!--Quel ab?me, h��las! s��pare cette France de 1792 d'avec celle de 1870!
Puissent les grands exemples d'un tel pass�� nous servir d'enseignements; puissent les illustres g��nies du XVIIIe si��cle, trouver bient?t des successeurs! Puisse la chimie rencontrer encore des Lavoisier, des Fourcroy, des Berthollet, des Guyton de Morveau, les sciences naturelles des Cuvier, des Buffon, des Jussieu, des Geoffroy Saint-Hilaire; les math��matiques et l'astronomie, des Monge, des Laplace, des Lagrange; la g��ographie des Bougainville et des Lap��rouse; la philosophie, des Montesquieu, des Voltaire, des Rousseau et des d'Alembert!
Puissent enfin les a��rostats trouver d'autres Montgolfier, de nouveaux Charles et de nouveaux Pilatre!
G.T.
PREMI��RE PARTIE
Ao?t 1871. LE C��LESTE ET LE JEAN-BART
I
Paris investi.--Les ballons-poste.--L'a��rostat _le C��leste_.--Lachez tout!--L'ascension.--Versailles.--La fusillade prussienne.--Les proclamations.--La for��t d'Houdan.--Les uhlans.--Descente �� Dreux.
30 septembre 1870.
Les historiens qui raconteront les drames du si��ge de Paris se chargeront de juger les crimes de l'Empire, ses n��gligences inou?es, ses oublis insens��s; ils diront que la capitale du monde, �� la veille d'��tre cern��e par l'ennemi, n'avait pas un canon sur ses remparts, pas un soldat dans ses forts. Mais ce qu'ils ne manqueront pas d'affirmer, c'est que les habitants de Paris, en traversant ces heures les plus n��fastes de leur histoire, puisaient comme une nouvelle force dans les malheurs qui venaient de frapper la France, sans piti��s sans relache; c'est que leur ��nergie semblait cro?tre en raison directe des dangers qui les mena?aient.
Quand, le 15 septembre, les journaux annoncent que les uhlans sont signal��s aux portes de Paris, le public accueille cette nouvelle avec le sang-froid qui d��note la r��signation. On sent que quelque chose de terrible est mena?ant, que des ��v��nements uniques dans les annales des peuples vont se produire; il y a dans l'air des nuages ��pais, pr��curseurs d'une temp��te horrible; mais on envisage l'avenir sinon sans ��motion, du moins sans d��faillance ni faiblesse. Tous les coeurs vibrent �� l'unisson au sentiment de la Patrie en danger.
Rien n'est pr��t pour la d��fense; il faut tout faire �� la fois et en toute hate. Chaque enfant de Paris, entra?n�� par un irr��sistible ��lan, veut avoir sa part de travail dans l'oeuvre commune. Les architectes, les ing��nieurs remuent la terre des bastions; les chimistes pr��parent des poudres fulminantes et des torpilles; les m��tallurgistes fondent des canons et des mitrailleuses, tous les bras s'arment de fusils.
Mais au milieu de cette effervescence, une question de premier ordre, question vitale, s'il en fut, vient s'imposer �� l'administration. En d��pit des affirmations du g��nie militaire, les Parisiens sont bel et bien bloqu��s dans leurs murs. Quelques courriers �� pied franchissent d'abord les lignes ennemies, mais bient?t, d'autres reviennent constern��s, ils n'ont pas rencontr�� un sentier sur quelque point que ce f?t, o�� le ?qui vive? ennemi ne les ait contraints de rebrousser chemin. M. de Moltke a r��solu ce probl��me inou?: investir une ville de deux millions d'habitants, faire dispara?tre sous un cordon de ba?onnettes, la plus immense place forte de l'univers. La capitale du monde se laissera-t-elle emprisonner vivante dans un tombeau? Lui sera-t-il interdit de parler �� la France, de communiquer au dehors son ��nergie, sa foi, son courage, d'avouer ses d��ceptions, ses faiblesses, ses inqui��tudes, d'affirmer ses joies, sa force et ses esp��rances? Ne pourra-t-elle pas protester �� haute voix contre un bombardement barbare, contre un assassinat monstrueux de femmes et d'enfants? L'ennemi tiendra-t-il au secret une des plus grandes agglom��rations humaines, sous l'inflexible vigilance d'une arm��e de ge?liers? Arrivera-t-il �� tuer la France en ��touffant la voix de Paris?
Il allait ��tre donn�� �� l'une des plus grandes d��couvertes de notre g��nie scientifique, de d��jouer les projets de nos envahisseurs. Les a��rostats si oubli��s, si d��laiss��s depuis leur apparition, ces merveilleux appareils sortis tout d'une pi��ce du cerveau des Montgolfier et des Charles, allaient tout �� coup repara?tre, pour contribuer �� la d��fense de la Patrie, en lui portant par la voie des airs, l'ame de sa capitale. Les a��ronautes, plus audacieux que l'ancien monarque de Syrie, se pr��paraient �� franchir le cercle d'un nouveau Popilius!
Sans les ballons, pas une lettre ne serait sortie de l'enceinte des forts, pas une d��p��che n'y serait rentr��e. Les portes ne se seraient ouvertes qu'au mensonge, �� la ruse, �� l'espionnage. Un silence de cinq mois n'e?t pas ��t�� possible. La grande m��tropole, baillonn��e, aurait vite fait entendre un murmure de d��tresse, puis un cri de grace! Car n'oublions pas que les a��rostats n'ont pas seulement emport�� les d��p��ches parisiennes, ils ont emmen�� avec eux les pigeons voyageurs, qui devaient rentrer dans les murs de la capitale
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