De linfluence des passions sur le bonheur des individus et des nations

Anne Louise Germaine Necker Baronne de Stael-Holstein

De l'influence des passions sur le bonheur?by Germaine de Sta?l-Holstein

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Title: De l'influence des passions sur le bonheur des individus et des nations
Author: Germaine de Sta?l-Holstein
Release Date: September 10, 2006 [EBook #19232]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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OEUVRES COMPL��TES DE MADAME LA BARONNE DE STA?L-HOLSTEIN
TOME PREMIER
PARIS
FIRMIN DIDOT FR��RES, FILS ET CIE, LIBRAIRES
M DCCC LXXI

INTRODUCTION
DE L'INFLUENCE DES PASSIONS SUR LE BONHEUR DES INDIVIDUS ET DES NATIONS.
Qu?sivit c?lo lucem, ingemuitque reperta.

AVANT-PROPOS.
On pensera peut-��tre qu'il y a de l'empressement d'auteur �� faire para?tre la premi��re partie d'un livre quand la seconde n'est pas encore faite: d'abord, malgr�� la connexion de ces deux parties entre elles, chacune peut ��tre consid��r��e comme un ouvrage s��par��; mais il est possible aussi que, condamn��e �� la c��l��brit�� sans pouvoir ��tre connue, j'��prouve le besoin de me faire juger par mes ��crits. Calomni��e sans cesse, et me trouvant trop peu d'importance pour me r��soudre �� parler de moi, j'ai d? c��der �� l'espoir qu'en publiant ce fruit de mes m��ditations, je donnerais quelque id��e vraie des habitudes de ma vie et de la nature de mon caract��re.
Lausanne, ce 1er juillet 1796.

INTRODUCTION.
Quelle ��poque ai-je choisie pour faire un trait�� sur le bonheur des individus et des nations! Est-ce au milieu d'une crise d��vorante qui atteint toutes les destin��es, lorsque la foudre se pr��cipite dans le fond des vall��es comme sur les lieux ��lev��s? Est-ce dans un temps o�� il suffit de vivre pour ��tre entra?n�� par le mouvement universel, o�� jusqu'au sein m��me de la tombe le repos peut ��tre troubl��, les morts jug��s de nouveau, et leurs urnes populaires tour �� tour admises ou rejet��es dans le temple o�� les factions croyaient donner l'immortalit��? Oui, c'est dans ce si��cle, c'est lorsque l'espoir ou le besoin du bonheur a soulev�� la race humaine; c'est dans ce si��cle surtout qu'on est conduit �� r��fl��chir profond��ment sur la nature du bonheur individuel et politique, sur sa route, sur ses bornes, sur les ��cueils qui s��parent d'un tel but. Honte �� moi cependant si, durant le cours de deux ��pouvantables ann��es, si pendant le r��gne de la terreur en France, j'avais ��t�� capable d'un tel travail; si j'avais pu concevoir un plan, pr��voir un r��sultat �� l'effroyable m��lange de toutes les atrocit��s humaines! La g��n��ration qui nous suivra examinera peut-��tre la cause et l'influence de ces deux ann��es; mais nous, les contemporains, les compatriotes des victimes immol��es dans ces jours de sang, avons-nous pu conserver alors le don de g��n��raliser les id��es, de m��diter des abstractions, de nous s��parer un moment de nos impressions pour les analyser? Non, aujourd'hui m��me encore, le raisonnement ne saurait approcher de ce temps incommensurable. Juger ces ��v��nements, de quelques noms qu'on les d��signe, c'est les faire rentrer dans l'ordre des id��es existantes, des id��es pour lesquelles il y avait d��j�� des expressions. �� cette affreuse image, tous les mouvements de l'ame se renouvellent, on frissonne, on s'enflamme, on veut combattre, on souhaite de mourir; mais la pens��e ne peut se saisir encore d'aucun de ces souvenirs; les sensations qu'ils font na?tre absorbent toute autre facult��. C'est donc en ��cartant cette ��poque monstrueuse, c'est �� l'aide des autres ��v��nements principaux de la r��volution de France et de l'histoire de tous les peuples, que j'essayerai de r��unir des observations impartiales sur les gouvernements; et si ces r��flexions me conduisent �� l'admission des premiers principes sur lesquels se fonde la constitution r��publicaine de la France, je demande que, m��me au milieu des fureurs de l'esprit de parti qui d��chirent la France, et par elle le reste du monde, il soit possible de concevoir que l'enthousiasme de quelques id��es n'exclut pas le m��pris profond pour certains hommes[1], et que l'espoir de l'avenir se concilie avec l'ex��cration du pass��. Alors m��me que le coeur est �� jamais d��chir�� par les blessures qu'il a re?ues, l'esprit peut encore, apr��s un certain temps, s'��lever �� des m��ditations g��n��rales.
On doit consid��rer �� pr��sent ces grandes questions qui vont d��cider de la destin��e politique de l'homme, dans leur nature m��me, et non sous le rapport seul des malheurs qui les ont accompagn��es; il faut examiner du moins si ces malheurs sont de l'essence des institutions qu'on veut ��tablir en France, ou si les effets de
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