De la télépathie | Page 4

Émile Hureau
Je reproduis ici le récit que le Rappel en a fait en son numéro du 14 janvier 1909, sous le titre: Un miracle dans les décombres. Ce rapport est le plus bref. Le récit donné par le Matin du 10 janvier est plus circonstancié. C'était durant le dernier tremblement de terre de Messine.
?_Le député Italien Casciani a raconté, à son retour de Messine, un très curieux cas de télépathie dont il a été témoin.
?Un soldat rêva que sa fiancée, qu'il croyait perdue, et qu'il pleurait, disait qu'elle était vivante et lui demandait de la sauver. Il fit part de son rêve à son capitaine, qui, très obligeamment, lui donna des compagnons et, après de fatigantes fouilles, on trouva, au bout de dix jours, la jeune fille bien vivante.
?M. Casciani, qui est un médecin de talent, a examiné la rescapée et l'a reconnue en bonne santé.
?Elle avait été trouvée couchée dans son lit, à moitié recouverte par les décombres; un seul oeil était libre par lequel elle distinguait très bien le jour et la nuit, mais elle ne pouvait faire aucun mouvement et ne pouvait crier pour appeler au secours. Enfin, elle a pu compter les jours de son ensevelissement et a eu l'intuition qu'elle ne devait pas mourir.
?Dans l'horrible position où elle se trouvait, la jeune fille avait toute sa lucidité d'esprit et sa pensée se reportait naturellement vers son fiancé, qui devait être son sauveur. Ce fut l'amour qui fut son viatique.
?Gageons que l'Eglise verra là un miracle et qu'elle s'en servira pour exalter la foi religieuse des malheureuses populations de la Sicile et de la Calabre, qui n'ont pas encore compris, au milieu des malheurs qui les ont si cruellement frappées, que le Dieu qu'elles adorent serait le plus abominable des criminels s'il existait réellement._?
Un fait curieux s'est produit sous l'autorité judiciaire même, en 1888, au tribunal de Paimboeuf, avec le juge d'instruction H.-G. de Penenpron.
Un vol avait eu lieu, on avait arrêté le voleur, mais l'argent n'avait pu être retrouvé. Le juge d'instruction mit le voleur en communication avec un télépathe, Zamora, qui lut dans le cerveau du coupable la cachette de l'argent dérobé. Les recherches faites d'après ses indications amenèrent la découverte de la somme. Ce fait est judiciairement authentiqué, sous la signature même du juge d'instruction[2].
[Note 2: Voir récit plus détaillé de ce fait dans l'Hypnotisme, de Nizet, p. 132.]
Il se produit souvent des cas de télépathie sous forme d'apparitions au moment de la mort. Au milieu de centaines de ces faits contr?lés, je publierai, à titre d'exemple, un seul cas. Ce cas a été complètement authentiqué.
?_Le 14 février 1888, à Londres, Mme Florence Bruce se présenta dans les bureaux de l'India-Office, vers dix heures du matin, pour s'informer de son mari, le capitaine Arthur Bruce, en garnison habituelle à Peshawur, en mission accidentelle devant la passe de Khyber, sur la frontière de l'Afghanistan. Au fonctionnaire qui la re?oit, elle rapporte une apparition qu'elle a eue la veille au soir, au moment de se mettre au lit.
?Son mari s'est brusquement dressé devant elle pour dispara?tre presque aussit?t. Mais elle avait eu le temps de voir le capitaine vêtu seulement d'une chemise, de son pantalon d'uniforme et d'une paire de bottes. Il n'avait ni armes, ni tunique, ni coiffure. Sa poitrine et ses bras étaient couverts de sang.
?On rassura Mme Bruce en lui assurant que son mari ne pouvait avoir été tué ou blessé sans que l'administration en ait été avertie, et elle rentra chez elle à demi-réconfortée. Mais la nouvelle de la mort de M. Bruce arriva le surlendemain. Il avait été surpris avec sa petite troupe par une bande d'Afridis, au moment où il procédait à sa toilette et il était tombé frappé de plusieurs coups de lance aux bras et à la poitrine. Seulement, la dépêche officielle n'était pas d'accord avec la veuve sur la date de ce triste événement. Mme Bruce pla?ait la mort de son mari à la date du 13 février, à une heure correspondant avec celle de son coucher, tandis que le rapport militaire adressé à l'India Office mentionnait que le capitaine avait été tué le 12, soit la veille, à une autre heure.
?L'aventure était déjà extraordinaire, mais le ministre de l'Inde--c'était alors M. Arthur Cross--eut la curiosité de demander une expérience de contr?le et, finalement, il se trouva que c'était Mme Bruce qui avait raison et que le rédacteur du rapport s'était trompé. Le capitaine avait été tué devant la passe de Khyber au moment précis où sa femme l'avait vu appara?tre à Londres dans sa chambre à coucher._?
Une dame, à Londres, qui n'avait jamais été sujette à des rêves prophétiques, rêva que son enfant tombait en jouant devant la terrasse de sa maison du Northumberland, et restait étendu comme mort avec un bras cassé. Elle fit part
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