Contes choisis de la famille | Page 8

Les frères Grimm
�� l'assaut. En cons��quence, on lui apporta une ��chelle qu'il pla?a contre la poutre.
Au moment o�� il s'appr��tait �� monter, ses camarades lui cri��rent en coeur de se conduire en homme; puis, ils le recommand��rent �� saint Georges qui, chacun le sait, dompta jadis le dragon.
Quand il fut parvenu aux trois quarts de l'��chelle, la chouette qui s'aper?ut qu'on en voulait �� sa noble personne, et que d'ailleurs les clameurs de la foule avait effarouch��e, ne sachant de quel c?t�� s'enfuir, se mit soudain �� rouler de grands yeux, h��rissa ses plumes, d��ploya ses vastes ailes, d��serra son bec hideux, et poussa trois cris sauvages, d'une voix rauque et effrayante.
--Frappez-la de votre lance! s'��cri��rent au m��me instant du dehors les bourgeois ��lectris��s.
--Je voudrais bien vous voir �� ma place, r��pondit le belliqueux aventurier; je gage qu'alors vous ne seriez pas si braves.
Toutefois, il monta encore d'un degr�� sur l'��chelle; apr��s quoi, la peur s'empara de lui, si bien qu'il lui resta tout au plus assez de force pour redescendre jusqu'au bas.
D��s lors, il ne se trouva plus personne pour affronter le danger.
--Au moyen de sa seule haleine et par la fascination de son regard, disaient-ils tous, cet horrible monstre a p��n��tr�� de son venin et bless�� �� mort le plus robuste d'entre nous; �� quoi nous servirait donc de nous exposer �� une mort certaine?
D'accord sur ce point, ils tinrent conseil �� l'effet de savoir ce qu'il y avait �� faire pour pr��server la ville d'une ruine imminente. Pendant longtemps tous les moyens avaient ��t�� jug��s insuffisants, lorsqu'enfin par bonheur le bourgmestre eut une id��e.
--Mon avis est, dit ce respectable citoyen, que nous d��dommagions, au nom de la commune, le propri��taire de cette grange; que nous lui payions la valeur de tous les sacs d'orge et de bl�� qu'elle renferme; puis, que nous y mettions le feu, aux quatre coins, ce qui ne co?tera la vie �� personne. Ce n'est pas dans une circonstance aussi p��rilleuse qu'il faut se montrer avare des deniers publics; et d'ailleurs il s'agit ici du salut commun.
L'avis du bourgmestre fut adopt�� �� l'unanimit��.
En cons��quence, le feu fut mis aux quatre coins de la grange, qui bient?t fut enti��rement consum��e, tandis que la chouette s'envolait par le toit.
Si vous doutez de la v��rit�� de ce r��cit, allez sur les lieux vous en informer vous-m��me.

LES TROIS FR��RES.
Un vieillard avait trois fils, mais comme il ne poss��dait pour tout bien qu'une maison, et que cette maison lui avait ��t�� l��gu��e par son p��re, il ne pouvait se r��soudre �� la vendre pour en partager le produit entre ses enfants. Dans cette incertitude, il lui vint une bonne id��e:
--Risquez-vous par le monde, leur dit-il un jour; allez apprendre chacun un m��tier qui vous fasse vivre, et, votre apprentissage termin��, hatez-vous de revenir; celui qui me donnera alors la preuve la plus convaincante de son savoir-faire, h��ritera de ma maison.
En cons��quence, le d��part des trois fils fut arr��t��. Ils d��cid��rent qu'ils deviendraient, l'un mar��chal-ferrant, l'autre barbier, et le troisi��me ma?tre d'armes.
Ils fix��rent ensuite un jour et une heure o�� ils se retrouveraient dans la suite, pour revenir ensemble sous le toit paternel. Ces conventions arr��t��es, ils partirent.
Or, il arriva que les trois fr��res eurent le bonheur de rencontrer chacun un ma?tre consomm�� dans le m��tier qu'ils voulaient apprendre. C'est ainsi que notre mar��chal-ferrant ne tarda pas �� ��tre charg�� de ferrer les chevaux du roi; aussi pensa-t-il dans sa barbe:
--Mes fr��res seront bien habiles s'ils me disputent la maison.
De son c?t��, le jeune barbier eut bient?t pour pratiques les plus grands seigneurs de la cour, si bien qu'il se flattait aussi d'h��riter de la maison �� la barbe de ses fr��res.
Quant au ma?tre d'armes, avant de conna?tre tous les secrets de son art, il dut recevoir plus d'un bon coup d'estoc et de taille; mais la r��compense promise soutenait son courage, en m��me temps qu'il exer?ait son oeil et sa main.
Quand l'��poque fix��e pour le retour fut arriv��e, les trois fr��res se r��unirent �� l'endroit convenu, puis ils regagn��rent ensemble la maison de leur p��re.
Le soir m��me de leur retour, tandis qu'ils ��taient assis tous quatre devant la porte, ils aper?urent un li��vre qui accourait �� travers champs de leur c?t��.
--Bravo! dit le barbier, voici une pratique qui vient fort �� propos pour me fournir l'occasion de montrer mon savoir-faire!
En pronon?ant ces mots, notre homme prenait savon et bassin et pr��parait sa blanche mousse.
Quand le li��vre fut parvenu �� proximit��, il courut �� sa poursuite, le rejoignit, et tout en galopant de concert avec le l��ger animal, il lui barbouilla le nez de savon, puis d'un seul coup de raseoir il lui enleva la moustache, sans lui faire la plus petite coupure, et sans oublier le plus petit poil.
--Voil�� qui est travaill��! dit le p��re, il faudra que tes fr��res
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