et Ballades sont: _les Orientales_ (1828), les _Feuilles d'Automne_ (1831), les _Chants du Cr��puscule_ (1835), les _Voies Int��rieures_ (1837), les _Rayons et les Ombres_ (1840), _Les Chatiments_ (1853), _les Contemplations_ (1856), _La L��gende des si��cles_ (1859), _les Chansons des rues et des bois_ (1865), _l'Ann��e terrible_ (1872).
Dans sa prodigieuse activit��, V. Hugo ��crivit aussi des romans de longue haleine qui sont de v��ritables ��tudes historiques et sociales: (_Notre Dame de Paris, les Mis��rables, les Travailleurs de la Mer_).
V. Hugo, qui avait pris part au mouvement r��volutionnaire de 1848, dut s'exiler quand le prince Louis Napol��on se fit proclamer empereur sous le nom de Napol��on III. Le po��te resta �� l'��tranger, en Belgique, puis �� l'?le Jersey, jusqu'�� la chute du second empire, en 1870.
Apr��s avoir rempli le si��cle de son activit�� litt��raire, politique et sociale, V. Hugo mourut en 1885, pleur�� de la France enti��re. On lui a fait des fun��railles nationales. Il repose au Panth��on.
OCEANO NOX.
Oh! combien de marins, cfombien de capitaines,?Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,?Dans ce morne horizon se sont ��vanouis!?Combien ont disparu, dure et triste fortune!?Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,?Sous l'aveugle Oc��an �� jamais enfouis!
Combien de patrons morts avec leurs ��quipages!?L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages,?Et d'un souffle il a tout dispers�� sur les flots!?Nul ne saura leur fin dans l'ab?me plong��e.?Chaque vague en passant d'un butin s'est charg��e;?L'une a saisi l'esquif, l'autre les matelots.
Nul ne sait votre sort, pauvre t��tes perdues!?Vous roulez �� travers les sombres ��tendues,?Heurtant de vos fronts morts des ��cueils inconnus.?Oh! que de vieux parents qui n'avaient plus qu'un r��ve,?Sont morts en attendant tous les jours sur la gr��ve?Ceux qui ne sont pas revenus!
On demande: "O��, sont-ils? sont-ils rois dans quelque ?le? Nous ont-ils d��laiss��s pour un bord plus fertile?"?Puis votre souvenir m��me est enseveli.?Le corps se perd dans l'eau, la nom dans la m��moire.?Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire?Sur le sombre Oc��an jette le sombre oubli.
Bient?t des yeux de tous votre ombre est disparue.?L'un n'a-t-il pas sa barque et l'autre sa charrue??Seules, durant ces nuits o�� l'orage est vainqueur,?Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre?Parlent encore de vous en remuant la cendre?De leur foyer et de leur coeur!
Et quand la tombe enfin a ferm�� leur paupi��re,?Rien ne sait plus vos noms, pas m��me une humble pierre?Dans l'��troit cimeti��re o�� l'��cho nous r��pond,?Pas m��me un saule vert qui s'effeuille �� l'automne,?Pas m��me la chanson na?ve et monotone?Que chante un mendiant �� l'angle d'un vieux pont!
O�� sont-ils les marins sombres dans les nuits noires??O flots, que vous savez de lugubres histoires!?Flots profonds, redout��s des m��res �� genoux!?Vous vous les racontez en montant les mar��es,?Et c'est ce qui vous fait ces voix d��sesp��r��es?Que vous avez le soir quand vous venez vers nous.
(Les Rayons et les Ombres)
APRES LA BATAILLE.
Mon p��re, ce h��ros au sourire si doux,?Suivi d'un grand housard qu'il aimait entre tous?Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,?Parcourait �� cheval, le soir d'une bataille,?Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.?Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit.?C'��tait un Espagnol de l'arm��e en d��route?Qui se tra?nait sanglant sur le bord de la route,?Ralant, bris��, livide, et mort plus qu'�� moiti��,?Et qui disait: "A boire, �� boire par piti��!"?Mon p��re, ��mu, tendit �� son housard fid��le?Une gourde de rhum qui pendait �� sa selle,?Et dit: "Tiens, donne �� boire �� ce pauvre bless��."?Tout �� coup, au moment o�� le housard baiss��?Se penchait vers lui, l'homme, une esp��ce de Maure,?Saisit un pistolet qu'il ��treignait encore,?Et vise au front mon p��re en criant: "Caramba,"?Le coup passa si pr��s que le chapeau tomba,?Et que le cheval fit un ��cart en arri��re.?"Donne-lui tout de m��me �� boire," dit mon p��re.
(La L��gende des si��cles.)
SAISON DES SEMAILLES, LE SOIR.
C'est le moment cr��pusculaire.?J'admire, assis sous un portail,?Ce reste de jour dont s'��claire?La derni��re heure du travail.
Dans les terres, de nuit baign��es.?Je contemple, ��mu, les haillons?D'un vieillard qui jette �� poign��es?La moisson future aux sillons.
Sa haute silhouette noire?Domine les profonds labours.?On sent �� quel point il doit croire?A la fuite utile des jours.
Il marche dans la plaine immense,?Va, vient, lance la graine au loin,?Rouvre sa main, et recommence.?Et je m��dite, obscur t��moin,
Pendant que, d��ployant ses voiles,?L'ombre, o�� se m��le une rumeur,?Semble ��largir jusqu'aux ��toiles?Le geste auguste du semeur.
(Chassons des rues et des bois.)
JOS��PHIN SOULARY.
(1815-1891)
Jos��phin Soulary, tour �� tour soldat, employ�� et biblioth��caire, devint c��l��bre �� la publication de ses "Sonnets humoristiques," en 1858. Il ��crivit par la suite bon nombre d'autres recueils de po��sie, revenant toujours �� la forme du sonnet qu'il affectionnait par dessus toutes et o�� il ��tait pass�� ma?tre.
LES DEUX CORTEGES.
Deux cort��ges se sont rencontr��s �� l'��glise.?L'un est morne:--il conduit le cercueil d'un enfant;?Une femme le suit, presque folle, ��touffant?Dans sa poitrine en feu le sanglot qui la
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