contre-coeur, mais tout le monde chanta.
A deux heures du matin, apr��s avoir bien mang��, les compagnies 2, 3, 4, 5 et 6 se retir��rent dans les hangars de la compagnie du Pacifique, situ��s aux environs, tandis que les autres, 1, 7 et 8, remont��rent en chars et furent conduites au village de Jackfish, o�� un grand hangar avait ��t�� pr��par�� pour elles. Un bon feu fut entretenu toute la nuit dans les deux po��les de l'habitation et pour la premi��re fois depuis leur d��part de Montr��al, les volontaires dormirent bien et se repos��rent.
�� dix heures l'on se r��veilla et les compagnies qui avaient couch�� au village retourn��rent en chars au Syndical pour y prendre le d��jeuner.
La maison o�� se servaient les repas ��tait encore remplie, les autres compagnies qui avaient couch�� au Syndicat n'ayant pas encore fini leur d��jeuner. La pluie continuait �� tomber de plus belle et les soldats furent forc��s de s'entasser les uns sur les autres dans les hangars.
Pendant l'apr��s-midi, les volontaires se r��fugi��rent sous des tentes et l'on s'amusa �� chanter pour passer le temps, car la pluie ne cessait pas. Quelques-uns se dirig��rent vers une vieille masure dont l'enseigne moins pr��tentieuse par la forme que par le nom qu'elle portait avait attir�� leur attention. On vendait de la boisson dans ce chantier, la bi��re s'y d��bitait, �� 15 contins, et ce qu'on ��tait convenu d'appeler du "whiskey" �� 25 contins le verre.
A quatre heures, le repas du soir fut servi �� tout le monde, puis chaque compagnie rentra dans ses quartiers.
A sept heures, le coucher fut sonn�� et �� huit heures, tout le monde reposait.
D��s quatre heures, le lendemain matin, les trois compagnies qui avaient pass�� la nuit au village, se lev��rent et les chars n'arrivant pas, elles se mirent en marche et travers��rent le lac �� pied jusqu'au Syndicat.
Apr��s une heure de marche, ces soldats n'eurent pour tout d��jeuner qu'une tranche de lard entre deux morceaux de pain.
A huit heures a.m. les premiers tra?neaux, charg��s de soldats, se mirent en marche et les autres ne tard��rent pas �� les suivre. Ce nouveau trajet le long du lac Sup��rieur, malgr�� qu'il se f?t en voiture, ne fut gu��re plus plaisant que le premier. Le froid ��tait tr��s-grand et les soldats entass��s dans les voitures furent souvent oblig��s de descendre pour ne pas geler des pieds. Enfin, vers deux heures de l'apr��s-midi, le premier tra?neau entra dans une baie profonde dont on ne put conna?tre le nom. Apr��s une halte d'une heure et demie en cet endroit, le bataillon remonta en chars plates-formes et continua jusqu'�� McKay Harbour o�� il y avait un h?pital. Ici, on laissa notre invalide Boucher, en m��me temps que l'on prenait �� bord le sergent Nelson devenu si fameux depuis l'affaire du "Toronto News." Il fut install�� dans notre char, le premier du train, et ne connaissant l'individu que par ce qu'il voulait bien nous dire de lui-m��me, chacun l'entoura de soins et le traita avec une hospitalit�� toute canadienne. Apr��s que les soldats eussent mang�� quelques galettes et de la viande, le train se mit en mouvement et continua jusqu'�� la fin de la ligne du chemin de fer �� Michipicoten. Arriv��s ici a sept heures et demie, les soldats durent traverser de nouveau �� pied une longueur de onze milles sur la Baie du Tonnerre et arriv��rent �� Red Rock �� onze heures du soir.
Ici des chars �� passagers attendaient le r��giment, et vers minuit le train partait.
Cette journ��e fut une des plus rudes pour les soldats. De quatre heures du matin �� onze heures du soir, on n'avait pas cess�� de marcher un seul moment. Quatorze milles �� pied, vingt-deux en tra?neaux et plus de cent milles en mauvais chars d��couverts, en tout pr��s de cent cinquante milles parcourus dans la journ��e.
Vers six heures, jeudi matin, l'on entra dans Port Arthur. Les soldats furent bient?t ��veill��s par les cris de la foule qui les attendait �� la gare. Pendant que les compagnies s'��loignaient, chacune de son c?t��, pour d��jeuner dans les diff��rents h?tels de la ville, les officiers se rendirent �� l'h?tel Brunswick. sur l'invitation du maire de la localit��. Apr��s d��jeuner, profitant d'un cong�� de quelques heures, les soldats visit��rent les environs de la ville et s'amus��rent beaucoup, ��tant royalement re?us partout o�� ils allaient. Enfin, l'heure du d��part sonna. Les diff��rentes compagnies remont��rent chacune dans son char et le train quitta la gare au milieu des acclamations de la foule. De dix heures jusqu'�� minuit, la route se continua en chars. Chacun se mit �� tuer le temps du mieux qu'il p?t et n'y r��ussissait qu'�� demi.
De minuit �� six heures du matin, la route se continua sans incident remarquable. A six heures le r��veil sonna, et chacun se mit �� nettoyer ses armes et ��
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