arr��t pour ��crire des lettres �� l'adresse de leurs parents et de leurs amis. Une demi-heure plus tard le train se remit en marche. Apr��s quelques minutes de divertissement, les soldats se mirent au lit et tout rentra dans le silence.
Vers les neuf heures, le r��veil sonna. A dix heures et demie, l'on passa �� Pembrooke. Des soldats du 42e vinrent nous rendre visite et nous firent plusieurs dons de tabac, etc. En cet endroit le colonel re?ut une lettre de Sa Grandeur Mgr Lorrain, vicaire apostolique de Pontiac. Le saint ��v��que nous souhaitait beaucoup de succ��s dans notre entreprise et terminait par ces paroles: "N. Z. Lorrain, ancien volontaire de l'arm��e des hommes maintenant officier dans la paisible arm��e du Seigneur."
A une heure de l'apr��s-midi, nous descendions �� Mattawa, L'app��tit avait eu tout le temps de se faire ressentir chez les soldats, et ce fut avec joie qu'on se hata de descendre des chars pour aller d?ner. Mais bernique! plusieurs furent d��sappoint��s; malgr�� que ce f?t le Vendredi Saint et qu'il y e?t de la viande, le repas fut court; chacun se contenta de d��vorer en imagination les mets qu'il s'��tait promis de manger. Ici, l'on se procura des bas, etc., crainte d'en manquer plus tard; car plus on avan?ait, plus le froid augmentait. Le train continua sans arr��t jusqu'�� Scully's Junction, o�� l'on devait avoir �� souper; mais par malheur on n'avait pas ��t�� averti �� temps et l'on n'avait que des cigares pour les officiers.
Vers trois heures du matin, samedi, le train arr��ta. Tout le monde fut bient?t sur pied et le nom harmonieux de Biscotasing sonna comme une trompette aux oreilles �� moiti�� ouvertes des volontaires affam��s par le fameux repas de Mattawa. Si le nom fit une mauvaise impression sur l'esprit d��j�� pr��jug�� des soldats, l'apparition de grands vaisseaux remplis de pruneaux confits, de f��ves r?ties, etc., leur remit le moral en ordre.
Apr��s un bon repas dont chacun se d��clara satisfait, l'on continua. La journ��e parut longue. Quelques-uns pass��rent le temps �� confesse ou ailleurs, chacun suivant ses go?ts. On arr��ta quelques minutes �� Nemagosenda, puis le train se remit en marche et arriva �� Dalton �� neuf heures et demie le soir. L'on s'attendait �� descendre des chars en cet endroit, mais le chemin de fer avait ��t�� continu�� avec beaucoup de vitesse depuis deux jours et l'on se rendit jusqu'�� Algoma, o�� l'on arriva vers les dix heures.
Ici, un spectacle des plus gais s'offre �� nos yeux. Des feux de bois d'��pinette ont ��t�� pr��par��s d'avance et ��clairent notre route jusqu'�� une certaine distance. Tous descendent des chars avec joie, car la monotonie du voyage commen?ait �� ennuyer les esprits des soldats.
Que de fois ne regretta-t-on pas plus tard les bons chars qui nous avaient port��s pendant deux jours et deux nuits �� travers un pays civilis��!
En voyant les tra?neaux en attente les soldats poussent des cris de joie, on veut changer de transport �� tout prix et la nuit parait si belle que tous ont hate de s'enfoncer dans les profondeurs myst��rieuses des bois que les feux de joie leur font apercevoir dans le lointain. L'on part en chantant et bient?t les ��chos de la for��t, r��p��tent les gais refrains des chansons canadiennes.
La nouveaut�� des paysages et le violent contraste des grands bois silencieux avec le va-et-vient et le vacarme des villes excitent l'imagination des esprits les moins po��tiques. Il ��tait curieux de voir les charretiers s'enfoncer sans h��siter �� travers ces arbres touffus, dans des bois o�� le chemin ��tait disparu, enfoui sous la neige, et o�� les moins braves voyaient surgir de temps �� autres d'��normes t��tes de Sauvages indompt��s.
Vers minuit le silence commence �� r��gner parmi les promeneurs d��j�� fatigu��s de la marche et c'est avec une satisfaction prononc��e qu'on arrive �� "l'h?tel de la For��t" vers une heure du matin. Ici on nous sert �� manger, mais les hommes encore peu habitu��s �� la nourriture qui fut distribu��e, pr��f��rent s'en passer et choisissent leurs places autour d'un feu de camp.
Apr��s une heure de halte au camp, on remonte en "sleighs" et la marche se continue �� travers les bois. A neuf heures du matin, le jour de Paques, on atteignit la fin de notre p��nible voyage en tra?neaux. Deux tentes furent lev��es �� la hate en cet endroit appel�� vulgairement "Lac aux Chiens."
Ici, un accident des plus d��plorables arriva �� un des hommes de la compagnie No. 2, nomm�� Boucher. Cet individu, fatigu�� sans doute par la longueur et les mis��res de la route et d��courag�� de la vie militaire, se jeta sur le chemin de fer au moment o�� notre train reculait, mais perdant tout �� coup courage devant la mort cruelle qu'il s'��tait choisie, il essaya au dernier moment de se sauver. Il ��tait trop tard.
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