Bulletin de Lille, 1916.04 | Page 9

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se trouve notre région! Nous sommes, à la fois, pays occupé et ligne de feu. Nous n'avons pour ainsi dire plus de ressources locales, et l'importation de produits alimentaires est quasi impossible. La C. R. B. s'en rend parfaitement compte. Elle reconna?t le caractère pressant de nos besoins et, bien qu'elle ne puisse pas augmenter le total des marchandises, qu'elle introduit en Belgique et dans le Nord de la France, elle consent à accorder au District de Lille un régime spécial, et à nous donner proportionnellement plus qu'aux autres régions ravitaillées par elle.
Des promesses bienveillantes faites par M. Hoover, il résulte que nous aurons à partir du 10 avril, une ration hebdomadaire de 3 kgr. de pain. Nous pouvons espérer également recevoir par jour et par habitant 125 gr. de riz, légumes secs et céréaline, 45 gr. de lard et saindoux, 10 gr. de sucre, 15 gr. de café.
La C. R. B. fera tous ses efforts pour nous faire parvenir ces quantités, mais, étant données les difficultés rappelées plus haut, il ne peut pas y avoir d'engagement formel de sa part. Nous sommes en guerre, nous avons à faire chaque jour cette triste constatation, et, s'il y a quelque chose qui est exclu en ce moment, c'est la régularité, c'est la garantie d'un fonctionnement uniforme. Nos concitoyens doivent être s?rs, en tout cas, que le dévouement des membres de la C. R. B. est complètement acquis à l'oeuvre qu'ils ont entreprise et que ce qu'ils font est le maximum de ce qu'on peut faire dans les circonstances actuelles.
Nous venons de parler des produits principaux que la C. R. B. nous fournit depuis longtemps. Sur nos instances, elle veut bien étendre son r?le et ses efforts en vue d'un ravitaillement s'appliquant à d'autres produits nécessaires. Elle nous procurait déjà du lait conservé. Emue de la triste situation de nos enfants, de nos malades et de nos vieillards, elle nous promet, malgré la difficulté d'approvisionnement, d'augmenter la quantité, à condition, bien entendu, que seules les catégories précitées en bénéficient. En même temps, elle poursuit, en accord avec l'autorité allemande, l'introduction et l'installation dans notre District, de vaches laitières sauvegardées contre toutes réquisitions.
Nous manquons de pommes de terre. La C. R. B. s'en est déjà préoccupée. D'ailleurs, plusieurs grandes villes de Belgique ne sont pas mieux partagées que nous. On a tenté d'en faire venir d'Irlande, mais ces envois n'ont pas réussi. La C. R. B. va en acheter en Hollande, et, ici encore, elle espère sauver la situation.
Quant à la viande et au poisson, l'approvisionnement est de plus en plus difficile. Même, si les efforts de la C. R. B. réussissent, on ne pourra pas couvrir les besoins de l'ensemble de la population, et encore moins satisfaire la totalité de ses désirs. Mais enfin, il est à espérer que nous recevrons de temps en temps un certain nombre de bêtes vivantes ou quelques milliers de tonnes de viande abattue ou de poisson et nous devons rappeler que le souhait nettement formulé par la C. R. B. est de voir la viande aller avant tout aux familles nécessiteuses, qui ont particulièrement besoin de reconstituants.
Nous avons voulu, dans ce résumé, renseigner nos lecteurs sur les résultats obtenus; mais il ne rend pas la physionomie de l'entrevue du 28 mars. Les membres du Comité de District y ont, pendant les deux heures qu'elle a duré, senti chez les citoyens d'Amérique la volonté généreuse d'apporter le maximum d'aide à la population civile des régions occupées. Cette volonté tenace, ne trouve de limites que dans les obstacles et les difficultés qui sont le fait de la guerre. Les Américains sont des hommes d'action. Il est vraiment réconfortant, au point de vue humain et au point de vue fran?ais, de constater l'énergie avec laquelle ils poursuivent la noble tache qu'ils ont assumée, et personne ne regrette autant qu'eux que toutes leurs intentions ne soient pas réalisées. Les membres du Comité de District de Lille, qui savent les services rendus à leurs concitoyens depuis près d'un an, par M. Hoover et par la C. R. B., sont certains d'avoir été les interprètes de tous les habitants de notre région, en assurant leurs visiteurs, de la reconnaissance profonde du Nord fran?ais.
Le Comité.
Comité Américain.--Délivrance des rations
Dès le début du fonctionnement du Comité, nous avons stipulé expressément que, les jours de classe, il ne serait pas délivré de pain aux enfants qui, d'après la loi, devaient se trouver à l'école.
Cette règle était dans l'intérêt, à la fois, des parents et des enfants. Tous les enfants ne sont pas aptes à bien faire les commissions dont on les charge, et il est préférable que ce soient les grandes personnes qui manipulent des tickets, aient à exprimer leur désir d'accepter leur ration de tel produit, ou d'y renoncer, etc. L'intérêt des Aliment complet pour
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