�� dispara?tre, et alors elle sera noy��e pour quelques jours dans une ombre imp��n��trable.
--?a! la Terre!? r��p��tait Michel Ardan, regardant de tous ses yeux cette mince tranche de sa plan��te natale.
L'explication donn��e par le pr��sident Barbicane ��tait juste. La Terre, par rapport au projectile, entrait dans sa derni��re phase. Elle ��tait dans son octant et montrait un croissant finement trac�� sur le fond noir du ciel. Sa lumi��re, rendue bleuatre par l'��paisseur de la couche atmosph��rique, offrait moins d'intensit�� que celle du croissant lunaire. Ce croissant se pr��sentait sous des dimensions consid��rables. On e?t dit un arc ��norme tendu sur le firmament. Quelques points, vivement ��clair��s, surtout dans sa partie concave, annon?aient la pr��sence de hautes montagnes; mais ils disparaissaient parfois sous d'��paisses taches qui ne se voient jamais �� la surface du disque lunaire. C'��taient des anneaux de nuage dispos��s concentriquement autour du sph��ro?de terrestre.
Cependant, par suite d'un ph��nom��ne naturel, identique �� celui qui se produit sur la Lune lorsqu'elle est dans ses octants, on pouvait saisir le contour entier du globe terrestre. Son disque entier apparaissait assez visiblement par un effet de lumi��re cendr��e, moins appr��ciable que la lumi��re cendr��e de la Lune. Et la raison de cette intensit�� moindre est facile �� comprendre. Lorsque ce reflet se produit sur la Lune, il est d? aux rayons solaires que la Terre r��fl��chit vers son satellite. Ici, par un effet inverse, il ��tait d? aux rayons solaires r��fl��chis de la Lune vers la Terre. Or, la lumi��re terrestre est environ treize fois plus intense que la lumi��re lunaire, ce qui tient �� la diff��rence de volume des deux corps. De l��, cette cons��quence que, dans le ph��nom��ne de la lumi��re cendr��e, la partie obscure du disque de la Terre se dessine moins nettement que celle du disque de la Lune, puisque l'intensit�� du ph��nom��ne est proportionnelle au pouvoir ��clairant des deux astres. Il faut ajouter aussi que le croissant terrestre semblait former une courbe plus allong��e que celle du disque. Pur effet d'irradiation.
Tandis que les voyageurs cherchaient �� percer les profondes t��n��bres de l'espace, un bouquet ��tincelant d'��toiles filantes s'��panouit �� leurs yeux. Des centaines de bolides, enflamm��s au contact de l'atmosph��re, rayaient l'ombre de tra?n��es lumineuses et z��braient de leurs feux la partie cendr��e du disque. A cette ��poque, la Terre ��tait dans son p��rih��lie, et le mois de d��cembre est si propice �� l'apparition de ces ��toiles filantes, que des astronomes en ont compt�� jusqu'�� vingt-quatre mille par heure. Mais Michel Ardan, d��daignant les raisonnements scientifiques, aima mieux croire que la Terre saluait de ses plus brillants feux d'artifice le d��part de trois de ses enfants.
En somme, c'��tait tout ce qu'ils voyaient de ce sph��ro?de perdu dans l'ombre, astre inf��rieur du monde solaire, qui, pour les grandes plan��tes, se couche ou se l��ve comme une simple ��toile du matin ou du soir! Imperceptible point de l'espace, ce n'��tait plus qu'un croissant fugitif, ce globe o�� ils avaient laiss�� toutes leurs affections!
Longtemps, les trois amis, sans parler, mais unis de coeur, regard��rent, tandis que le projectile s'��loignait avec une vitesse uniform��ment d��croissante. Puis, une somnolence irr��sistible envahit leur cerveau. ��tait-ce fatigue de corps et fatigue d'esprit? Sans doute, car apr��s la surexcitation de ces derni��res heures pass��es sur la Terre, la r��action devait in��vitablement se produire.
?Eh bien, dit Michel, puisqu'il faut dormir, dormons.?
Et, s'��tendant sur leurs couchettes, tous trois furent bient?t ensevelis dans un profond sommeil.
Mais ils ne s'��taient pas assoupis depuis un quart d'heure, que Barbicane se relevait subitement et r��veillant ses compagnons d'une voix formidable:
?J'ai trouv��! s'��cria-t-il!
--Qu'as-tu trouv��? demanda Michel Ardan sautant hors de sa couchette.
--La raison pour laquelle nous n'avons pas entendu la d��tonation de la Columbiad!
--Et c'est?... fit Nicholl.
--Parce que notre projectile allait plus vite que le son!?
III
O�� l'on s'installe
Cette explication curieuse, mais certainement exacte, une fois donn��e, les trois amis s'��taient replong��s dans un profond sommeil. O�� auraient-ils, pour dormir, trouv�� un lieu plus calme, un milieu plus paisible? Sur terre, les maisons des villes, les chaumi��res des campagnes, ressentent toutes les secousses imprim��es �� l'��corce du globe. Sur mer, le navire, ballott�� par les lames, n'est que choc et mouvement. Dans l'air, le ballon oscille incessamment sur des couches fluides de densit��s diverses. Seul, ce projectile, flottant dans le vide absolu, au milieu du silence absolu, offrait �� ses h?tes le repos absolu.
Aussi, le sommeil des trois aventureux voyageurs se f?t-il peut-��tre ind��finiment prolong��, si un bruit inattendu ne les e?t ��veill��s vers sept heures du matin, le 2 d��cembre, huit heures apr��s leur d��part.
Ce bruit, c'��tait un aboiement tr��s caract��ris��.
?Les chiens! Ce sont les chiens!? s'��cria Michel Ardan, se relevant aussit?t.
--Ils ont faim, dit Nicholl.
--Pardieu! r��pondit Michel, nous les avons oubli��s!
--O�� sont-ils?? demanda Barbicane.
On chercha, et l'on trouva l'un de ces animaux blotti sous le divan. ��pouvant��, an��anti par le choc
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