de Dieu. Le Livre qui la contient, s'appela Coran, c'est-à-dire le Livre, ou l'écriture, ou la Lecture par excellence.
[Note 5: écrit ?Ismamisme? dans l'édition originale de Jean Neaulme (1753).]
Tous les Interprètes de ce Livre conviennent que sa morale est contenue dans ces paroles: Recherchez qui vous chasse; donnez à qui vous offense; pardonnez à qui vous offense; faites du bien à tous; ne contestez point avec les Ignorants.
Parmi les déclamations incohérentes, dont ce Livre est rempli selon le go?t Oriental, on ne laisse pas de trouver des morceaux qui peuvent para?tre sublimes. Mahomet, par exemple, en parlant de la cessation du Déluge, s'exprime ainsi. Dieu dit, Terre engloutis tes eaux, Ciel puise les ondes que tu a versées: le Ciel et la Terre obéirent.
Sa définition de Dieu est d'un genre plus véritablement sublime. On lui demandait quel était cet Alla qu'il annon?ait: C'est celui, répondit-il, qui tient l'être de soi-même, et de qui les autres le tiennent; qui n'engendre point, et qui n'est point engendré; et à qui rien n'est semblable dans toute l'étendue des êtres.
Il est vrai que les contradictions, les absurdités, les anachronismes sont répandues en foule dans ce Livre. On y voit surtout une ignorance profonde de la Physique la plus simple et la plus connue. C'est-là la pierre de touche des Livres que les fausses Religions prétendent écrits par la Divinité; car Dieu n'est ni absurde ni ignorant; mais le Vulgaire qui ne voit point ces fautes, les adore, et les Docteurs emploient un déluge de paroles pour les pallier.
Quelques personnes ont cru sur un passage équivoque de l'Alcoran, que Mahomet ne savait ni lire ni écrire; ce qui ajouterait encore aux prodiges de ses succès: mais il n'est pas vraisemblable qu'un homme qui avait été négociant si longtemps, ne s?t pas ce qui est si nécessaire au négoce: encore moins est-il probable, qu'un homme si instruit des Histoires et des Fables de son Pays, ignorat ce que savaient tous les enfants de sa Patrie. D'ailleurs les Auteurs Arabes rapportent qu'en mourant, Mahomet demanda une plume et de l'encre.
Persécuté à la Mecque, sa fuite qu'on nomme égire, devint l'époque de sa gloire et de la fondation de son Empire. De fugitif il devint conquérant; réfugié à Médine, il y persuada le peuple et l'asservit: il battit d'abord avec 113 hommes les Mecquois, qui étaient venus fondre sur lui au nombre de mille. Cette victoire, qui fut un miracle aux yeux de ses Sectateurs, les persuada que Dieu combattait pour eux, comme eux pour lui. Dès la première victoire, ils espérèrent la conquête du Monde. Mahomet prit la Mecque, vit ses persécuteurs à ses pieds, conquit en neuf ans par la parole et par les armes toute l'Arabie, Pays aussi grand que la Perse, et que les Perses ni les Romains n'avaient pu conquérir.
Dès ses premiers succès il avait écrit au Roi de Perse Cosroès Second, à l'Empereur Héraclius, au Prince des Coptes Gouverneur d'égypte, au Roi des Abyssins, à un Roi nommé Mandar, qui régnait dans une Province près du Golfe Persique.
Il osa leur proposer d'embrasser sa Religion; et ce qui est étrange, c'est que de ces Princes il y en eut deux qui se firent Mahométans. Ce furent le Roi d'Abyssinie et ce Mandar. Cosroès déchira la Lettre de Mahomet avec indignation. Héraclius répondit par des présents. Le Prince des Coptes lui envoya une Fille qui passait pour un chef-d'oeuvre de la Nature, et qu'on appelait La belle Marie.
Mahomet au bout de neuf ans se croyant assez fort pour étendre sa conquête et sa religion dans l'Empire Grec et Persan, commen?a par attaquer la Syrie soumise alors à Héraclius, et lui prit quelques Villes. Cet Empereur entêté de disputes métaphysiques de Religion, et qui avait pris le parti des Monothélites, essuya en peu de temps deux propositions bien singulières; l'une de la part de Cosroès Second, qui l'avait longtemps vaincu, et l'autre de la part de Mahomet. Cosroès voulait qu'Héraclius embrassat la Religion des Mages, et Mahomet qu'il se f?t Musulman.
Enfin Mahomet ma?tre de l'Arabie, et redoutable à tous ses voisins, attaqué d'une maladie mortelle à Médine à l'age de 63 ans, voulut que ses derniers moments parussent ceux d'un Héros et d'un Juste: Que celui à qui j'ai fait violence et injustice paraisse, s'écria-t-il, et je suis prêt de lui faire réparation. Un homme se leva, qui lui redemanda quelque argent; Mahomet le lui fit donner, et expira peu de temps après, regardé comme un grand-homme par ceux mêmes qui savaient qu'il était un imposteur, et révéré comme un Prophète par tout le reste.
Sa dernière volonté ne fut point exécutée. Il avait nommé Aly son gendre et Fatime sa fille pour les héritiers de son Empire. Mais l'ambition qui l'emporte sur le fanatisme même, engagea les Chefs de son Armée à déclarer Calife, c'est-à-dire
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